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ISM France - Archives 2001-2021

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Bethléem -

Maisons détruites à Walaja : "C'est toujours la même image pour nous"

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En l'espace de deux semaines, l'armée d'Occupation israélienne est venue au moins trois fois dans le village de Walaja.
La première fois, c'était pour démolir une grange qui abritait la nourriture des animaux.
La deuxième fois, la semaine dernière, c'était pour arrêter un père de cinq enfants pendant la nuit parce qu'il avait apparemment des liens avec le parti politique du Hamas (il travaille pour un orphelinat de Bethléem qui est financé par les services sociaux du Hamas).

Maisons détruites à Walaja : 'C'est toujours la même image pour nous'


Photo MaanImages/Fadi Tanas : Des Palestiniens inspectent les décombres de leur maison après que l'armée israélienne l'ait démolie dans le village de d'Al Walaja, près de Bethléem, le 12 décembre 2006

La troisième fois, c'était ce matin quand ils sont venus pour démolir une seconde fois la maison de Monder Abed Hamad et de sa famille.

La famille a la malchance devivre dans le quartier d'Ein Jwzeh à Walaja, une partie du village qui a été unilatéralement intégrée dans les frontières d'Israël après la guerre 1967.

Il y a environ un an, leur maison a été démolie parce qu'elle n'avait pas de permis de construire israélien. Le fait qu'elle ait un permis de construire palestinien n'a aucune importance puisque cette partie du village est maintenant considérée comme étant en "Israël".

Pour l'instant, 20 autres maisons ont été démolies pour la même raison, et 50 autres sont menacées par des ordres de démolition.

Puisque la famille est propriétaire de ce terrain et qu'elle n'a pas les moyens de se payer un permis de construire israélien même si les tribunaux leur accorderaient (ce qui est fortement peu probable), ils ont reconstruit leur maison avec l'aide des autres villageois.

La reconstruction s'est terminée, il y a près de 5 mois, mais aujourd'hui, en deux heures, la maison a été à nouveau réduite à un tas de gravats et à une pile d'affaires. Aujourd'hui la famille entrera dans une location et ils ne sont pas sûrs de vouloir reconstruire leur maison : leur terre se trouve le long du tracé du mur israélien d'Apartheid (sécurité) qui doit entourer complètement le village.

Rien de tout cela n'est nouveau pour Walaja : c'est seulement le dernier épisode d'une longue histoire d'injustice, comme l'a expliqué l'un des habitants de Walaja : "C'est toujours la même image pour nous". Tous les habitants de ce village sont classés comme réfugiés : ils ont été obligés de quitter leurs maisons après le cessez-le-feu de 1949 entre Israël et la Jordanie.

Malheureusement aux termes de cet accord, le village d'al-Walaja s'est retrouvé sous contrôle israélien et ils "ont été encouragés" à partir. Tous les habitants ont quitté leurs maisons et le village pour s'installer à quelques centaines de mètres au sud, toujours sur la terre d'Al Walaja, dans le secteur qui est maintenant connu sous le nom de "Cisjordanie".

La colonie israélienne d'Aminadav et un parc ont été établis sur le village original. Mais à cette époque, tous les villageois n'ont pas été capables de reconstruire leurs maisons, beaucoup se sont retrouvés dans des camps de réfugiés autour de Bethléem, ou de l'autre côté du Jourdain, en Jordanie.
Ceux qui pouvaient reconstruire leurs maisons et leur vies l'ont fait sur les pentes au sud du village original.

Après la guerre de 1967, Israël a agrandi ses frontières, s'est emparé de plus de terres palestiniennes et Al Walaja s'est retrouvé dans le secteur contrôlé par les Israéliens, un secteur connu maintenant sous le nom de "Grand Jérusalem".

Mais cela ne signifie pas que les villageois ont obtenu les avantages des citoyens israéliens comme des cartes d'identité qui leur permettraient de circuler relativement facilement dans leur propre pays.
Cela a signifié qu'un tiers de la terre du village a été saisie et que la colonie de Gilo s'y est établie. Dans le reste du village, 70 maisons font l'objet d'ordres de démolition dont 20 ont pour l'instant été détruites : elles avaient des permis de construire palestiniens, et non Israéliens.

Cela signifie également que le village est maintenant entouré par des colonies israéliennes qui séparent la ville de Jérusalem du reste de la Cisjordanie (c.-à-d. transformant Jérusalem en une ville entièrement israélienne).

En tant que tels, ils ont perdu beaucoup de leur terre, et sont destinés à en perdre beaucoup d'autres.

Cela signifie également qu'alors que les villageois habitent maintenant dans le "Grand Jérusalem israélien", ils ont toujours des cartes d'identité palestiniennes, ils sont sujets au harcèlement fréquent et arrêtés par l'armée israélienne.

Alors que Walaja est entouré par des colonies israéliennes, le soi-disant "Mur de sécurité" entourera complètement le village, le séparera de Bethléem et confisquera encore plus de terres du village. La terre perdue par Walaja et le village voisin de Battir sera utilisée pour établir la colonie de Giv’at Ya’il.

Cette énorme colonie accueillera environ 50.000 Israéliens et reliera les colonies installées profondément à l'intérieur des territoires palestiniens avec celles qui sont construites juste à l'extérieur de Jérusalem.

Serait-ce une coïncidence que cette confiscation de terre a permis l'importante séparation stratégique et religieuse entre Jérusalem et la Palestine ?

Quel sera le futur pour Walaja ?

Quand le mur sera terminé, les villageois devront passer par une porte contrôlée par les israéliens pour entrer ou sortir du village.
Pour entrer dans la ville de Bethléem où de nombreux villageois travaillent, vont à l'école ou à l'université et faire leurs courses, les villageois devront passer par deux points de contrôle. Le tracé du mur traverse de nombreuses oliveraies importantes pour l'économie, et déjà trois cents arbres ont été détruits. C'est en soi une histoire exapérante.

Les villageois sont allés devant les tribunaux pour tenter d'empêcher la destruction de leurs arbres. La cour israélienne avait émis un jugement en leur faveur, en disant que les arbres ne pourraient pas "être déracinés".

Dans un acte de barbarie et d'irrévérence qui caractérise la réponse de l'armée aux rares ordres des tribunaux en faveur des Palestiniens, ils sont venus avec des tronçonneuses et ont coupé les arbres au lieu de les arracher, se conformant ainsi aux ordres de ne pas déraciner les arbres.

Et ainsi va la vie ici… Alors que l'Etat démocratique d'Israël exige que des groupes comme le Hamas reconnaisse son droit à exister, il rend la vie des Palestiniens insupportable et presque impossible jusqu'à ce que un certain nombre quitte le pays,.


En savoir plus sur les démolitions de maisons dans la région de Bethléem

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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