Hébron - 3 septembre 2007

Un propriétaire palestinien se rend sur sun terrain pour la première fois en 7 ans

Par ISM

12 Palestiniens et 3 militants des droits de l'homme sont allés visiter un terrain qui est surplombé par une colonie israélienne illégale qui a pris l'ancien nom palestinien de Susya.
Les autorités israéliennes ont limité l'accès de ce terrain à ses propriétaires depuis 1984, date à laquelle les habitants palestiniens de Susya avaient été expulsés de force pour la construction d'une colonie.

C'était la première fois que le propriétaire pouvait accéder à son terrain depuis 7 ans. Le problème ici, c'est que les colons affrontent violemment les Palestiniens quand ils viennent voir leur terrain bien qu'ils emmènent avec eux les documents légaux en hébreu et en arabe prouvant qu'ils en sont propriétaires.

En dehors de quelques oliviers, le terrain était couvert de buissons en raison de la négligence. Il y a un puits sur le terrain que les colons emploient pour abreuver leurs moutons. Le vol de l'eau et du champ prive les propriétaires palestiniens d'une source de revenu.

Une vieille dame palestinienne vêtue d'une robe traditionnelle de la région a ramassé du zaatar sur ses terres ancestrales qui sera pour elle un souvenir précieux de cette journée. Normalement, elle n'a pas le droit de ramasser les herbes sur sa propre terre.

45 minutes après l'arrivée du groupe de Palestiniens et d'internationaux, 6 jeunes de la colonie sont arrivés de l'autre côté de la route. L'un deux portait une mitrailleuse sur l'épaule. Ils ont nargué le groupe, de temps en temps le jeune armé remontait son arme sur son épaule.

Peu de temps après, un berger colon israélien est apparu avec tous ses moutons qui ont descendu la colline juste à côté de nous et il est allé abreuver ses moutons au puits des Palestiniens.

Il a rejoint les autres jeunes et a levé son tee-shirt pour montrer qu'il avait un pistolet enfoncé dans son pantalon. C'est un avertissement et une indication claire de sa volonté de l'utiliser pendant qu'il faisait paître ses moutons sur ce qu'il savait être : une terre palestinienne.

Puis 6 à 8 soldats israéliens sont arrivés dans 2 jeeps de l'armée. Puis une jeep de la police des frontières est arrivée avec à son bord 3 policiers et une dernière jeep de la police est arrivée avec 3 autres poliers.

Après de longues discussion sur leur radio, les soldats ont demandé à voir les papiers d'identité du propriétaire ainsi que ceux des autres. Le propriétaire a expliqué qu'il était sur son terrain et il a montré les documents à la police.

Il y a eu des discussions tendues. Le propriétaire a déclaré à la police et aux soldats : "Nous voulons la paix, nous voulons venir cultiver notre terre, faire paître nos animaux et s'occuper de nos oliviers sans être molestés par des colons."

La police lui a conseillé d'obtenir une autorisation avant de venir sur son terrain, sinon !

La police et les soldats ont parlé aux colons qui étaient maintenant au nombre de 9 et ils sont repartis vers la colonie.

Les Palestiniens sont partis ensuite, suivis du convoi de jeeps de l'armée et de la police qui étaient venus négocier avec le groupe de Palestiniens et de militants.

Le propriétaire a expliqué alors qu'ils rentraient à pied qu'il avait vraiment besoin d'accéder à sa terre le mois prochain pour cueillir ses olives et ils a demandé la présence d'internationaux afin que la cueillette soit moins risquée pour lui et sa famille.

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM