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ISM France - Archives 2001-2021

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Jénine -

Une citoyenne du camp de Jénine témoigne du parcours de la souffrance de son fils, détenu adminisratif

Par

Ali Samoudi est le correspondant à Jénine de Reuters et d'Al Jazeera. Il est également le coordinateur local de l'ISM.

Son fils, privé d'études, est tombé malade.
Samedi dernier, ce fut le jour le plus terrible pour Umm Rabi', du camp de Jénine, qui a reçu un choc lorsque l'avocat lui a rapporté que son fils Rabi' Qasem al-Saadi, 21 ans, ne reviendra pas dans sa famille, pour six mois encore, car les autorités de l'occupation ont refusé sa remise en liberté, décidant de prolonger sa détention administrative sur la base du dossier secret.
En l'espace d'une seconde, le visage de la mère, Hayat Saadi, a été bouleversé par cette nouvelle.

Elle qui attendait depuis des mois la libération de son fils et la fin da dure souffrance qu'elle vit depuis l'arrestation arbitraire et injustifiée de son fils Rabi'.

Ses joues s'inondent de larmes, elle crie, elle est en colère et se demande pourquoi ?

"Pourquoi cette injustice, cette oppression, cette répression ?
Jusqu'à quand cette souffrance devra-t-elle durer, qui a transformé notre vie en un enfer, qui a détruit l'avenir de Rabi' qui a perdu ses belles anné es derrière les barreaux, privé de ses études universitaires ?"



Privé d'études

"La prison", dit Hayat, "a privé mon fils de poursuivre ses études universitaires. Il est étudiant en deuxième année de comptabilité à l'université arabo-américaine, la direction de la prison le prive, ainsi que tous les autres prisonniers, de poursuivre leurs études, en prison. Je sens une profonde douleur, chaque jour, car s'il n'avait pas été en prison, nous aurions pu célébrer cette année sa réussite, celle que nous avions tellement attendue, moi et son père.

Mais l'occupant est là, il nous vise, il nous prive de tout.
L'avocat a fait plusieurs demandes pour autoriser Rabi' à poursuivre ses études, mais sans résultat.

L'instruction est interdite, et c'est cela, la punition la plus dure, car il ne pourra pas être diplômé comme ses collègues et amis, cette année.



Arrêté sans raisons

Hayat ajoute : "il a été arrêté sans aucune raison. Il a été arraché à notre maison le 5 décembre 2002, lorsque les forces de l'occupation ont mené un raid sur notre maison, à la recherche de son oncle, cheikh Bassam Saadi, qu'elles considéraient comme quelqu'un de recherché, accusé d'être le chef du Jihad Islamique.

Malgré la fouille de notre maison et les interrogatoires, et après avoir constaté que cheikh Bassam n'est pas là, ils ont arrêté Rabi' sans aucune raison.

Depuis son arrestation, ce sont des moments très pénibles, car le sort de Rabi' est inconnu.

La raison de son arrestation n'a pas été donnée, il a d'abord été emmené au camp de Salem, où il a passé 6 jours sans qu'il ne soit pas interrogé.

Puis il a été transféré à la prison de Ofer, il est devenu détenu administratif, sans aucune accusation.

Malgré les efforts de ses avocats auprès des tribunaux, pour le faire libérer, le procureur, sur les recommandations des services de renseignements a renouvelé sa détention de six mois.

Avant la fin de la deuxième période de détention, les forces de l'occupation ont transféré subitement Rabi' à la prison de Meggido, il y a resté deux mois, avant de revenir au camp de Salem.
Là, il a été interrogé par la police et les renseignements.

Il a été accusé de faire partie du mouvement du Jihad islamique, et d'avoir des activités estudiantines au profit du mouvement. Malgré ses protestations et sa négation de tous les charges, les autorités de l'occupation ont cependant maintenu son arrestation, et il a été transféré à Meggido.

Un mois plus tard, il est de nouveau transféré à la prison du Naqab, pour une troisième période.



La Haute cour israélienne refuse sa libération

Les mesures israéliennes ont encouragé l'avocat à s'adresser à la haute cour israélienne pour réclamer sa libération, car le procureur et l'appareil de sécurité, ne pouvant prouver les charges, l'ont mis en détention administrative.

Mais la Haute Cour a refusé, à partir des recommandations des services des renseignements, disant elle aussi que le dossier secret inclut des renseignements dangereux.


Mais l'avocat affirme que le procureur disait avoir deux témoins à charge, mais il n'y a rien.

En réalité, le procureur veut punir Rabi' et sa famille, surtout que cheikh Bassam Saadi est son oncle. Ils ont décidé de le maintenir en prison, et de le mettre en détention administrative afin de prolonger la détention autant qu'ils le souhaitent.



Mais l'avocat ne baisse pas les bras.

Un an et demi après l'arrestation de Rabi', l'avocat veut prouver qu'il est arrêté sans preuves, sans accusations. Toutes les tentatives ont jusqu'à présent échoué, et pendant ce temps, on assiste à la détérioration de la santé de Rabi', avec un ulcère et des maux de ventre, des maladies de peau.

La direction de la prison refuse de le soigner. La mère affirme qu'il ne souffrait d'aucune maladie avant d'être arrêté. Ce sont les conditions de détention qui l'ont rendu malade.

"Rabi' a déjà passé 18 mois en prison, en détention administrative.
C'est actuellement la même situation pour son frère Abdel Rahman, 16 ans, qui a été arrêté il y a quatre mois et qui se trouve dans la prison de Meggido.

Mais c'est aussi le cas de son cousin, étudiant, blessé, Izzidine Bassam Saadi, 17 ans, détenu administratif depuis un an et demi.
Il y a une semaine, alors que Rabi' attendait sa libération, il a reçu un document renouvelant sa détention pour six mois.

Quelle est cette injustice qui impose à nos enfants de perdre leurs belles années de jeunesse dans les prisons de l'oppression, sans raison ?

J'en appelle à toutes les organisations humanitaires pour susciter le dossier de la détention administrative, d'intervenir pour sauver la vie et l'avenir de nos enfants, de lever cette oppression qui n'a plus de limites.

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