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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

"La résistance à une occupation militaire brutale n'est pas un crime, mais un devoir" - Lettre ouverte d'AIP-Gaza sur la situation des prisonniers palestiniens à Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations unies

Par

Cher Monsieur Ban Ki-Moon,
Comme témoins internationaux dans la bande de Gaza, nous demandons la fin immédiate de la politique d'Israël de détention de Palestiniens dans les prisons israéliennes. Une multitude de Résolutions des Nations unies caractérisent l'occupation par Israël de la Palestine, actuellement la plus longue occupation militaire de l'Histoire moderne, comme une violation de la loi internationale. Traitant la question de la Palestine, les Nations unies ont également affirmé et ré-affirmé dans leurs résolutions : « la légitimité de la lutte des peuples pour l'indépendance, l'intégrité territoriale, l'unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère, et de l'occupation, par tout les moyens disponibles, en particulier la lutte armée ».

'La résistance à une occupation militaire brutale n'est pas un crime, mais un devoir' - Lettre ouverte d'AIP-Gaza sur la situation des prisonniers palestiniens à Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations unies

Et pourtant, vous continuez à laissez-faire et soutenir la domination étrangère et coloniale, et l'occupation étrangère de la terre palestinienne par Israël, et vous continuez à laissez-faire et soutenir l'emprisonnement par Israël de quiconque y résiste, quels que soient les moyens utilisés. Pour de nombreux Palestiniens qui ont été violemment expulsés de leurs maisons, dont s'emparent des familles juives israéliennes, le simple fait d'exister comme Palestiniens et Arabes dans leur pays natal a été considéré comme un crime par les autorités israéliennes. Ce serait un crime bien supérieur de ne pas résister à de tels actes de nettoyage ethnique, clairement définis comme tels dans des précédents où les Nations unies sont intervenues.

Très récemment, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé à des sanctions, détaillant explicitement le déni par Israël du droit des Palestiniens à : « l'auto-détermination, l'impartialité, la liberté de mouvement, l'égalité, des jugements en bonne et due forme, des procès équitables, l'absence de détention arbitraire, la liberté et la sécurité des personnes, la liberté d'expression, la liberté d'accès aux lieux de culte, l'éducation, l'eau, le logement, un niveau de vie convenable, la propriété, l'accès aux ressources naturelles et la possibilité de recours effectifs », ainsi que la politique israélienne continuelle de « dépossession, éviction, démolition et déplacement » des Palestiniens.

En ce moment, Samer Issawi, Jafar Azzidine, Tariq Qa'adam et Youssef Yassin sont quatre Palestiniens détenus par Israël, dont la seule option pour tendre vers la dignité et la justice a été de refuser de se nourrir. Les témoins les décrivent aux portes de la mort, ayant été en grève de la faim depuis plus de deux mois. Ils ont été arrêtés et sont détenus sans aucune accusation. Mais même les milliers de prisonniers politiques, arrêtés en Cisjordanie et à Gaza sous le coup d'accusations, sont traités en Israël par un système judiciaire militaire extrêmement dur et discriminatoire, qui a fréquemment émis des sentences d'emprisonnement pour des années au motif d'avoir jeté des pierres aux tanks d'une force militaires d'occupation. Les lois d'un occupant illégitime sont elles-mêmes illégitimes.

Addaamer, Human Rights Watch et Amnesty International ont méticuleusement documenté la soumission routinière à la torture et aux mauvais traitements des détenus palestiniens, le maintien en isolement, le refus des visites des familles, la négligence médicale, parmi d'autres violations des normes internationales.

Au moment où nous écrivons, Samer Issawi est dans son 204ème jour de grève de la faim. Sa famille et son village d'Issawiyeh ont été attaqués par l'armée israélienne du fait de sa résistance contre l'injustice de son emprisonnement. Les médecins disent que son état est maintenant critique. Il exemplifie la détresse de tous les prisonniers palestiniens, incarcérés pour avoir résister à une occupation illégale, à la confiscation coloniale des terres d'un peuple entier.

Nos rencontres avec les familles des prisonniers à Gaza nous apprennent leur calvaire, tellement violent et déchirant que les mots peuvent difficilement en rendre compte. Ce sont des êtres humains écrasés par le chagrin de la perte des êtres aimés. A sa toute récente libération, le 10 février, après 102 jours de grève de la faim, Akram Rikhawi ne pouvait reconnaître son fils de 10 ans : neuf années qu'il ne l'avait pas vu. Durant tout son temps de captivité, seulement deux visites lui avaient été autorisées, et il a appris le décès de sa mère par la radio, un mois après sa mort.

Nous exigeons la libération immédiate de Samer Issawi, Jafar Azzidine, Tariq Qa'adam et Youssef Yassin. Nous demandons que les Nations unies fassent pression sur Israël pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens actuellement sous les verrous, et appelons à une cessation immédiate du traitement abominable infligé aux détenus palestiniens. La résistance à une occupation militaire brutale n'est pas un crime, mais un devoir.

Action Internationale pour la Palestine
Gaza, 16 février 2013.

Source : International Action for Palestine

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