Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 3925 fois

USA/Israël -

“Notre cause n’est pas à vendre” : les Palestiniens rejettent en masse le sommet US-Bahreïn sur le 'Deal du siècle'

Par

Muhammad Shehada est écrivain et militant de la société civile de la Bande de Gaza et étudiant en études du développement à l'université de Lund, en Suède. Il a été responsable des relations publiques pour le bureau Euro-Med Monitor pour les droits de l'homme à Gaza.

« L'administration Trump dévoilera la première phase de son projet tant attendu pour la paix au Moyen-Orient le mois prochain lors d'une conférence régionale qui devrait révéler les avantages économiques qui pourraient être récoltés si le conflit israélo-palestinien est résolu, » a déclaré dimanche la Maison Blanche.
Ce plan, élaboré au cours des deux dernières années, prévoit des investissements et des travaux d’infrastructure à grande échelle dans les territoires palestiniens, mais les éléments politiques centraux restent pour la plupart inconnus.

“Notre cause n’est pas à vendre” : les Palestiniens rejettent en masse le sommet US-Bahreïn sur le 'Deal du siècle'

Palestine, la terre appartient à notre peuple. Certains sont morts, certains sont vivants mais beaucoup sont encore à naître. Ce pays n'est pas à vendre.
Les dirigeants palestiniens ont déclaré qu'ils n'avaient pas été consultés sur cette conférence économique organisée par les États-Unis.

Le projet a été élaboré par le gendre du président américain Trump, Jared Kushner, et se concentrera sur quatre composantes principales, d’après un haut responsable de la Maison Blanche, à savoir : « les infrastructures, l'industrie, l'autonomisation et l'investissement dans les ressources humaines, ainsi que les réformes de la gouvernance ». Mais il « évitera soigneusement les nombreuses questions politiques », qui seront reportées à une date ultérieure.

Les ministres des Finances de différents gouvernements ont été invités à ce séminaire controversé, notamment des représentants américains, israéliens et arabes. Toutefois, selon une déclaration du Comité exécutif de l'OLP, les Palestiniens n'ont pas été informés, et encore moins consultés sur la prochaine réunion au cours de laquelle leur avenir sera façonné de manière cruciale.

Lundi, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mohammed Ishtayeh, a ouvert le conseil des ministres en déclarant que son gouvernement refusait de participer au séminaire de Bahreïn.

« Nous n'avons pas été consultés sur cette réunion, ni en ce qui concerne les tenants et les aboutissants, le calendrier, la forme ou le contenu. »

Ishtayeh a réitéré le refus de son gouvernement d'une solution économique au conflit. Il a souligné que « les questions économiques doivent découler d'une solution politique. Les Palestiniens ne cherchent pas simplement à améliorer leurs conditions de vie sous l'occupation (...). Nous ne cèderons pas nos droits à un chantage à l'argent. »

L’indignation résultant du séminaire de Bahreïn s’est étendue, au-delà des dirigeants de l’Autorité palestinienne, à l’ensemble du peuple et des factions palestiniens, qui ont unanimement rejeté l’accord de paix Trump.

« Le peuple palestinien refuse les solutions économiques et les initiatives visant à normaliser les relations israélo-arabes au détriment de nos droits politiques et juridiques, » a déclaré Ahmed Al-Modallal, dirigeant du Jihad islamique, au journal The New Arab.

« Les nations arabes et musulmanes doivent prendre notre parti face à cette injustice. »

Kaied al-Ghoul, membre du comité central du mouvement du Front populaire palestinien, a déclaré à The New Arab : « Le séminaire de Bahreïn est un piège empoisonné, destiné à attirer les Palestiniens sur le fait qu'ils sont le bouc émissaire de la normalisation israélo-arabe. »

« Les Palestiniens sont unis face à des tentations aussi minables de compromettre notre cause en échange de légères améliorations de nos conditions de vie », a ajouté al-Ghoul.

« Notre cause n'est pas à vendre. Nous ne négocierons pas nos droits en échange d'une aide économique ou humanitaire, » a déclaré Ismael Rudwan, chef du Hamas, à The New Arab.

« L'occupation ne gagnera jamais en légitimité en se lançant dans cet accord. »

Photo
Manifestation à Ramallah « Non au deal du siècle » / Silhouette de Jared Kushner, concepteur du dernier plan de nettoyage ethnique du peuple palestinien


Le porte-parole du Hamas au Qatar, Husam Badran, a également déclaré que l'atelier économique à venir est « totalement coordonné avec l'occupation, dans le but de liquider la cause palestinienne ». Bardan a déclaré : « Notre peuple est uni dans son refus de l'accord du siècle » et a appelé le reste du monde à suivre le boycott.

Theodosios Hanna, l'archevêque de Sebastia, du Patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, a publié une déclaration dans laquelle il a qualifié l'atelier de Bahreïn de « enchère douteuse sur les droits des Palestiniens ».

Hanna a appelé le Bahreïn à refuser d’accueillir cet événement et a réitéré son rejet de l’atelier en particulier et de l’’accord du siècle’ en général.

Il a en outre souligné que les Palestiniens « refusent d'être soumis au chantage et de subir des pressions » en utilisant leurs besoins financiers « pour compromettre leurs droits. »

« La cause palestinienne n'est pas seulement une question d'amélioration des conditions de vie, mais aussi une lutte contre l'occupation (...). Il n'y a pas d'autre solution que de mettre fin à cette occupation et de donner à notre peuple palestinien tous ses droits », a ajouté Hanna.

Mahmoud Khalaf, membre du comité central du Front démocratique palestinien, s'est également entretenu avec The New Arab à propos du sommet.

« L'annonce de l'accord du siècle n'est qu'un leurre. Soixante-dix pour cent de l'accord a déjà été mis en œuvre sous la forme de l’attaque américaine contre l'UNRWA, de la coupure des fonds de l'Autorité palestinienne, des hôpitaux et des initiatives de paix, et de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, » a dit Khalaf.

« Ce qui reste à faire à Bahreïn, c'est de transformer le conflit de conflit politique en conflit économique dans lequel nos droits seront achetés et vendus, » a-t-il ajouté.

« Par conséquent, nous refusons de nous livrer à ce processus hypocrite et à l’attaque de nos droits inaliénables. »

L'équipe de Trump a invité au séminaire des hommes d'affaires palestiniens sans affiliation politique pour montrer une « présence palestinienne » à l'événement et approuver le plan. Cependant, un certain nombre d’entrepreneurs et d’hommes d’affaires palestiniens ont refusé cette invitation.

Dans une déclaration publique, Bashar al-Masri, fondateur de la nouvelle ville de Rawabi, qui a collaboré étroitement avec les Etats-Unis et Israël ces dernières années, a rejeté l'invitation américaine déclarant qu'elle allait à l'encontre du « consensus national palestinien. »

« Nous, Palestiniens, sommes capables de faire évoluer notre économie sans interventions extérieures, » a déclaré Al-Masri.

Sam Bahour, homme d'affaires et entrepreneur palestinien de premier plan, a écrit : « Les Palestiniens ont besoin d'un État et non d'un projet commercial, » décrivant l'événement à venir comme la tentative de Trump de « frapper les Palestiniens jusqu'à la capitulation politique », avec l'argent comme « son arme de choix ». Bahour a conclu que tout investissement en capital dans l'économie palestinienne n'ira pas loin tant que l'occupation israélienne « sera déterminée à garder le contrôle total et à exploiter tous les aspects de l'économie palestinienne. »

Jusqu'à présent, le seul Palestinien à avoir confirmé sa participation à l'atelier est un paria, appelé Ashraf Jabari, qui a fui les zones de l'Autorité palestinienne pour vivre dans une colonie israélienne à Hébron après avoir été accusé de trahison. La propre famille de Jabari l’a désavoué et le qualifie d’ «escroc et hors-la-loi ». Les États-Unis ont nommé Jabari représentant de la Chambre de commerce de Judée-Samarie.


Photo
Ashraf Jabari, à gauche, participe à une conférence à Jérusalem sur la souveraineté israélienne en Cisjordanie , le 12 février 2017. (Gershon Elinson/Flash90)


Source : The New Arab

Traduction : MR pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

USA/Israël

Même sujet

Sionisme