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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

«S'il y a une invasion israélienne, les hôpitaux vont s'effondrer»

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Dans le plus grand hôpital de Gaza, le bureau du directeur est littéralement assiégé, selon un journaliste de l'IRIN à Gaza. Les familles des blessés désespèrent que leur parent soit transféré en Egypte pour un traitement médical urgent. Il y a une crainte ici que le déjà surchargé système de santé ne s'effondre si Israël lance une offensive terrestre dans la minuscule bande côtière, patrie de 1,5 millions de personnes.

«S'il y a une invasion israélienne, les hôpitaux vont s'effondrer»


Dans la nuit du 30 décembre, le nombre de décès dus à l'offensive israélienne atteignait 380 morts, avec 1 800 blessés, selon le ministre de la santé de Gaza. L'Organisation Mondiale de la Santé a dit que 30 enfants et 9 femmes étaient parmi les morts et que 250 enfants avaient été blessés.

Quinze patients ont traversé le poste frontière de Rafah pour aller en Egypte pour des soins d'urgence ce jour, selon l'OMS.

Les hôpitaux dans l'enclave ont été submergés par les cas de traumatismes affluant dans les salles d'urgence depuis le matin du 27 décembre.

Un officiel de la Société palestinienne de Secours médical, Aed Yaghi, a dit dans une conférence de presse le 30 décembre qu'il y avait 2 053 lits d'hôpital à Gaza et a averti que cela n'était pas suffisant.

« Cent cinquante blessés sont amenés ici à chaque fois, » a dit Khaled Abu-Najar, un infirmier des urgences de al-Shifa. « Nous manquons de lits, de gants stériles, de draps, de ciseaux et de gaze pour traiter les blessés. »

Pénuries

Il a dit qu'il y a des pénuries de drains thoraciques, de pinces, de clamps artériels, d'appareils respiratoires et d'appareils de surveillance.

La moitié de l'équipe des urgences sont des volontaires recrutés depuis le 27 décembre, a dit Abu-Najar.

« Nous sommes à court de chambres et de fournitures, nous sommes débordés, » a dit Ramez Zyara, l'un des neuf chirurgiens généraux travaillant 24 heures sur 24 à al-Shifa. La petite équipe a traité des centaines de patients le 30 décembre pour des blessures par compression et des traumatismes sévères.

« Les immeubles sont tombés sur la tête des patients, » a dit Zyara.

Les unités de soins intensifs, des brûlés, l'orthopédie et la chirurgie sont atteint le maximum de leur capacité, a dit le directeur de l'hôpital al-Shifa, Hussein Ashur, pendant que 10 des 12 salles d'opérations sont utilisées pour les soins d'urgence.

Il y a 25 appareils de réanimation- qui sont aussi utilisés pour mesurer la tension artérielle du patient, sa température, l'oxygène du sang et l'activité cardiaque – dans l'unité de soins intensifs de al-Shifa. « Nous en aurions au moins besoin de 25 de plus, » dit Ashur.

Il a aussi dit qu'il y a des pénuries de pansements et de gaze stériles.

« Nous n'avons pas reçu de fournitures médicales à al-Shifa depuis trois mois, » dit-il.

Les premières livraisons d'aide médicale d'urgence ont atteint gaza le 30 décembre. Quelque 90 camions – 53 fournis par les agences d'aide- sont entrés par le passage Kerem Shalom, selon l'OMS.

L'hôpital Kamal Adwan

Kamal Adwan est le premier hôpital desservant Jabaliya et Beit Lahiya. Jabaliya, le plus grand camp de réfugiés de Gaza,abrite 300 000 personnes.

L'hôpital manque de médicaments, dont des antibiotiques de base, des analgésiques et de l'hydrocortisone, a dit le directeur de l'hôpital Bassam Abu-Warda.

« S'il y a une invasion majeure israélienne, nous nous effondrons », a prévenu Abu Warda. « Samedi [27 décembre], 93 patients sont venus pour des soins urgents ; nous avons dû faire des lits improvisés. »

Depuis le 27 décembre, Abu-Warda a ajouté 24 lits aux 71 existants.

Les auxiliaires médicaux à Kamal ont dit qu'ils n'ont pas assez d'équipes, de fournitures médicales et d'ambulances.

Magdi Hatib, 48 ans, a vu son frère, Akram Hatib, 35 ans, déchiré par un schrapnel brûlant d'un missile israélien le 27 décembre dans le camp de réfugiés de la Plage de la ville de Gaza, domicile du premier ministre Ismaïl Haniyeh.

« Il a saigné par terre pendant 15 minutes jusqu'à ce que nous puissions nous approcher de lui, craignant une seconde explosion, » a dit Magdi. « Il n'y avait pas d'ambulances, aussi nous l'avons emmené à l'hôpital al-Shifa en taxi ».

Les tunnels de Rafah bombardés

Israël a bombardé des dizaines de tunnels dans le secteur de Rafah le 30 décembre, disant qu'ils étaient utilisés par le Hamas pour la contrebande d'armes.

Le porte-parole du ministre de la santé, Hamam Nasman, a dit que les envois de fuel égyptien étaient les seuls moyens de faire circuler sa flotte d'ambulances, la moitié d'entre elles n'est pas opérationnelle à cause du manque de pièces détachées -un résultat de la fermeture des frontières par Israël depuis juin 2007 quand le gouvernement élu du Hamas a pris le pouvoir sur l'enclave.

Les tunnels étaient utilisés pour importer du fuel, du gaz de cuisine, des médicaments et de la nourriture pour contourner le blocus israélien.

Les habitants fuient leurs maisons

Pendant ce temps, les habitants de Jabaliya et Beit Lahiya ont fui leurs maisons en prévision de prochains bombardements.

« Nous avons évacué notre maison la nuit dernière -ma femme et notre fils de deux ans Karim, » dit Sami Abu Salem, 38 ans, un éditeur, après que les autorités israéliennes aient prévenu les habitants que la maison d'un leader combattant allait être visée dans la zone.

« Nous avons pris des aliments de base avec nous et nous sommes encore effrayés d'y retourner, » a dit Abu Salem.

Le service de l'eau des municipalités côtières à Gaza a dit que si le réseau d'eau est endommagé il sera impossible à réparer, à cause du manque de fuel et de pièces détachées.

L'accès pour les agences d'aide à Gaza est sévèrement restreint depuis le début de novembre. Une invasion terrestre rendrait les choses encore pires.

Source : Electronic Infifada

Traduction : MM pour ISM

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