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Monde - 26 janvier 2013
Par Badil
La naissance violente d'Israël en 1948 a constitué une catastrophe - Nakba - pour les aspirations palestiniennes à la constitution d'un Etat. Les implications de la Nakba sur la société palestinienne vont au-delà du viol de leur droit à l'auto-détermination. Le déplacement forcé et massif dans et hors de sa patrie d'une majorité de la population palestinienne a déchiré le tissu social palestinien. Les conséquences de la Nakba sur la société palestinienne n'ont pas encore été pleinement étudiées et comprises. Aucun travail de recherche isolé ne peut couvrir tout l'éventail des problèmes qui découlent de la Nakba. Une des conséquences les plus visibles de la Nakba est la dispersion géographique des Palestiniens, en particulièr au Moyen-Orient, mais aussi dans le reste du monde.
Aujourd'hui, presque six décennies et demi après la Nakba, on peut identifier quatre groupes palestiniens principaux : les citoyens palestiniens d'Israël, qui sont devenus des citoyens de deuxième classe ; les Palestiniens qui vivent en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza sous occupation militaire israélienne depuis 1967 ; les réfugiés palestiniens qui vivent dans les pays arabes voisins et les Palestiniens du reste du monde. Ces quatre catégories marquent, sommairement, les différents environnements politiques et sociaux dans lesques vivent ces groupes.
La question qui se pose est la suivante : si différents groupes palestiniens ont existé depuis tant de décennies dans des environnements politiques, socio-économiques et culturels différents, isolés les uns des autres, que pouvons-nous dire sur une identité et un mouvement nationaux palestiniens, aujourd'hui ?
Pour traiter cette question, BADIL a conduit une enquête centrée sur les liens identitaires et sociaux parmi la jeunesse palestinienne résidant en Palestine mandataire (Cisjordanie, Bande de Gaza et Israël), Jordanie, Syrie et Liban. C'est un premier travail pour commencer à comprendre comment des jeunes (des troisième ou quatrième générations de Palestiniens déplacés) au patrimoine palestinien s'identifient avec leurs ancêtres. L'incertitude quant à la poursuite du cadre d'Oslo, qui a caractérisé la question palestinienne pendant les deux dernières décennies, rend ces questions de plus en plus pertinentes.
Il est important de noter que les résultats de cette rechercne ne sont pas, et ne peuvent être, définitifs. Cartographier l'identité palestinienne au travers de multiples groupes géographiquement séparés est une tâche énorme, qui requiert une recherche quantitative et qualitative exhaustive. Ce document ne doit donc pas être considéré comme définitif, mais plutôt comme une partie de recherche préliminaire qui peut ouvrir la voie à d'autres analyses plus profondes et plus complètes.
Par conséquent, à côté de chaque série de résultats, BADIL a émis des hypothèses explicatives sur les tendances et variations rencontrées afin d'aider toute future étude, mais encore une fois, ces "explications" doivent faire l'objet d'enquêtes approfondies et BADIL estime que ce domaine constitue un potentiel riche pour une recherche future.
Paragraphe de conclusion, page 47 du document :
Cette recherche montre que les questions d'identité et le désir de se rapprocher les uns des autres sont dans l'ensemble partagés, indépendamment de la localisation. D'où la question : Comment les Palestiniens qui partagent ces opinions surmontent-ils les divisons imposées par Israël ?
Plus important, cette recherche affirme que la question de l'identité nationale palestinienne n'est pas simplement une question de citoyenneté, de documents de voyage ou de privilèges humanitaires, mais un concept bien plus large concernant les principes clés de libération, de liberté et de démocratie. Les dirigeants palestiniens doivent prendre en compte ces principes et proposer des solutions durables et justes.
En dépit du chevauchement entre nationalité et citoyenneté, les Palestiniens de la nouvelle génération continuent d'être engagés à leur identité nationale - bien plus qu'à des questions de citoyenneté ou à des lieux de résidence. Pour cette raison, on a réalisé (d'après les résultats de cette étude) que l'article 5 de la Charte nationale palestinienne [1968] domine toujours la perception identitaire de la nouvelle génération : "Les Palestiniens sont ces citoyens arabes qui, jusqu'en 1947, résidaient normalement en Palestine, qu'ils en aient été expulsés ou qu'ils y soient restés. Quiconque est né, après cette date, d'un père palestinien - en Palestine ou à l'extérieur de la Palestine - est également palestinien."
Lien vers la recherche (en anglais, 46 p., format PDF).
Source : Badil
Traduction : MR pour ISM
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