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France - 18 mai 2013
Par Youssef Girard
« Maintenant, il faut nous noyer et, pour cela, il faut nous faire passer pour des enragés. Soit, messieurs les « défenseurs des opprimés », vous avez la main près du manche, frappez. Mais frappez fort car nous sommes durs à mourir. » Amar Imache.
Depuis le début des années 2000, une rhétorique faisant des banlieues et des postcolonisés le nouveau ventre fécond d’où pourrait surgir la « bête immonde » s’est développée à gauche. Ceux qui étaient perçus le plus souvent comme de potentiels acteurs d’un mouvement social émancipateur, se retrouvèrent décrits comme les agents d’une nouvelle extrême droite à la peau sombre.
Au printemps 2005, un article publié dans le journal Le Monde à la suite des manifestations contre le Contrat première embauche (CPE), fut emblématique de cette évolution d’une partie significative de la gauche et de l’extrême gauche françaises.
Intitulé « Nouveau lumpenprolétariat et jeune casseur [1] », l’article de Brigitte Larguèze, Frédéric Goldbronn et José Reynes n’hésitait pas à dépeindre une partie de la « jeunesse » des banlieues comme un nouveau « lumpenprolétariat, cette "armée de réserve du capital" décrite par Marx, […] qui servait d'auxiliaire de choc aux troupes d'Hitler et de Mussolini ». La nouveauté résidait dans le fait que ces « bandes ethniques », c’est-à-dire des groupes informels composés de Noirs et d’Arabes, « traquaient surtout les "petits Blancs" ». Bien évidemment, nos auteurs « antiracistes » prenaient soin de ne pas « stigmatiser l'ensemble des jeunes issus de l'immigration » car « la bête immonde sommeille en chacun », mais l’attaque était bel et bien lancée. La « bête immonde » ne risquait plus uniquement de ressurgir des entrailles des « traditionnels » mouvements d’extrême droite, nostalgiques des années trente, mais également de certains postcolonisés vivant dans les banlieues françaises.
Plus récemment, dans un article intitulé « L’inquiétante résurgence des théories de la race [2] », Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du Mrap, dénonçaient « la gangrène de la racialisation du discours » qui « affecte […] certains secteurs communautaires », c’est-à-dire une partie des Noirs, des Arabes, des Asiatiques et des musulmans organisés vivant en France. Selon eux, « les théories d’exclusion et la sémantique identitaire raciale qu’elle développe s’apparentent à celles de l’extrême droite », car nous retrouvons « dans ses discours, les concepts de race, de lutte des races, de frères de race ». De ce fait, selon nos auteurs « antiracistes », certaines thèses racistes seraient partagées « par l’extrême-droite et sesmouvances communautaristes ».
Ces accusations de fascisme ou de complicité avec l’extrême droite faites à des acteurs ou des mouvements politiques représentant les postcolonisés ne viennent pas de nulle part. Elles trouvent leurs origines dans l’histoire des rapports conflictuels que la gauche coloniale française a entretenus des décennies durant avec les mouvements de libération nationale des peuples colonisés. Plus particulièrement avec le mouvement national algérien.
En 1934, en raison de la montée en puissance des ligues d’extrême droite, l’Etoile nord-africaine (ENA) a participé au Comité de rassemblement populaire ayant donné naissance au Front populaire. Pourtant, à partir de l’arrivée au pouvoir de ce Front populaire, en mai 1936, l’accusation de fascisme fut ouvertement utilisée par le Parti communiste français (PCF) et la SFIO contre l’ENA, puis contre le Parti du peuple algérien (PPA).
Alors qu’il appuyait la politique coloniale du Front populaire, le PCF a commencé à lancer des accusations de fascisme contre l’ENA, qui continuait de revendiquer la libération nationale de l’Algérie et de l’ensemble du Maghreb, malgré les pressions de la gauche française. Au lendemain de la grande manifestation du 14 juillet 1936, où plusieurs milliers de militants et de sympathisants nationalistes algériens défilèrent à Paris avec leurs propres slogans et banderoles [3], dans un cortège séparé de la gauche française, le PCF accusa les partisans de l’ENA de faire le lit du fascisme. Dans une revue du PCF, les Cahiers du Bolchevisme, Deloche écrivait :
« Ceux qui, n’ayant rien compris ou rien voulu comprendre à la situation politique en France, et dans le monde, voudraient voir se dresser, aujourd’hui même, les peuples coloniaux, dans une lutte violente contre la démocratie française, sous le prétexte de l’indépendance, travaillent en réalité à la victoire du fascisme et au renforcement de l’esclavage des peuples coloniaux [4] ».
Durant les mois suivants, le PCF et l’ensemble de la gauche coloniale française poursuivirent leurs calomnies contre l’ENA. L’accusation de collusion avec le fascisme devint récurrente, en raison notamment du refus de l’ENA d’envoyer ses militants combattre dans les Brigades internationales pour défendre la République espagnole contre les troupes franquistes. Pour les militants de l’Etoile, la priorité restait la libération de l’Algérie et du Maghreb. Il était donc hors de question pour eux de se sacrifier pour une république européenne qui refusait l’accession à l’indépendance de ses colonies du Maghreb. Le 24 janvier 1937, L’Humanité dénonçait ouvertement « les dirigeants de l’Etoile nord-africaine » qui prennent « la même position que les Croix de feu d’Algérie et les fascistes [5] ».
Deux jours plus tard, le 26 janvier 1937, le gouvernement du Front populaire prononça la dissolution de l’ENA en application de la loi… sur les milices et les ligues paramilitaires. L’ENA expliqua l’ironie que représentait l’utilisation contre elle d’une loi qui avait été votée contre les ligues d’extrême-droite suite à la manifestation du 6 février 1934 à Paris. Dans un tract s’adressant au « Peuple musulman algérien », l’organisation nationaliste dissoute affirmait : « Un tel décret […] n’a pour but que l’étouffement de tes véritables et légitimes aspirations […]. Plus que jamais, la lutte continue contre l’oppression et la misère, contre le colonialisme [6] ».
Cadres de l'Etoile nord-africaine à Genève
En réponse à cette dissolution, les militants nationalistes révolutionnaires algériens fondèrent le 11 mars 1937 à Nanterre une nouvelle organisation politique : le PPA [Parti du peuple algérien]. Cette dénomination, qui visait à exprimer l’unité du peuple algérien contre un discours colonial parlant systématiquement « des populations algériennes » (pour signifier l’absence de conscience nationale unitaire du peuple algérien), fut l’occasion pour le PCF de mener une nouvelle campagne calomnieuse visant à associer le nationalisme algérien au fascisme et à l’extrême-droite française. L’attaque porta cette fois sur le sigle du PPA, que ses détracteurs s’attachèrent à renommer « Parti populaire algérien », afin de l’associer frauduleusement au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, cet ancien cadre communiste ayant évolué vers l’extrême-droite dans les années trente.
Le surnom insultant donné au PPA, et l’accusation de collusion avec le fascisme, furent ainsi les principaux angles d’attaque de la gauche coloniale française – surtout le PCF et son rejeton du Parti communiste algérien (PCA), créé en octobre 1936 – contre les militants nationalistes algériens entre 1937 et 1945. Ces calomnies permirent de justifier toutes les politiques répressives mises en place contre le mouvement nationaliste algérien, notamment l’emprisonnement et la déportation de ses principaux dirigeants. Pourtant, le PPA démentit à plusieurs reprises ces accusations, comme lorsqu’il dénonça l’invasion de l’Albanie par les armées de l’Italie fasciste, en avril 1939.
Après le débarquement des alliés au Maghreb, le 8 novembre 1942, et la publication du Manifeste de la liberté en février 1943, les communistes français et algériens dénoncèrent les revendications portées par l’ensemble du mouvement national algérien. Selon eux, il s’agissait de « faux nationalistes » et de « fils rejetons de féodaux ou de gros bourgeois rétrogrades ». Ces « faux nationalistes » étaient accusés « d’avoir abandonné le bourricot nazi pour monter le bateau de la Charte de l’Atlantique ». Dans L’Humanité du 25 octobre 1944, Dumois dénonçait ceux qui réclamaient l’indépendance de l’Algérie et « la bande d’apaches et de malfaiteurs qui, à la solde du fascisme et sous couvert de religion, suscitait des incidents anti-alcooliques [7] ». Par ces termes racistes et insultants, l’auteur visait les militants nationalistes du PPA et de l’Association des oulémas qui menaient une campagne contre la consommation d’alcool auprès de la population algérienne.
Plus grave encore, à partir du printemps 1945, l’accusation de collusion avec le fascisme ne servit plus uniquement à justifier la répression menée contre les dirigeants nationalistes, mais aussi à légitimer des crimes de masse contre l’ensemble de la population algérienne. Le très colonial principe de responsabilité collective permettait le glissement d’une répression « ciblée » contre des militants politiques organisés, à un vaste châtiment collectif contre la masse informe des colonisés.
Suite à la répression des manifestions du 1ier mai 1945 à Alger, Oran et Blida, qui avait fait plusieurs morts, la CGT et le Parti communiste accusèrent le PPA d’avoir fomenté « une provocation ». Dans un tract diffusé le 3 mai 1945, le Parti communiste rappelait que le 1ier mai 1945 avait été une « grandiose journée » de « lutte républicaine et anti-fasciste » perturbée par « des hommes à la solde de l’ennemi » qui « ont fait couler le sang innocent». Le tract ajoutait que la « provocation » venait « du PPA qui prend ses mots d’ordre à Berlin chez Hitler ». Selon les communistes, le Parti du peuple algérien était « le parti qui applique en Algérie les mots d’ordre que donnent les hitlériens à la radio nazie [8] ».
La justification de la répression sanglante des manifestations du 1ier mai 1945 par l’administration coloniale, et l’association des militants nationalistes révolutionnaires algériens au nazisme, ouvraient la porte à la légitimation d’un crime de masse d’une toute autre ampleur : les massacres du nord-constantinois survenus après les manifestations du 8 mai 1945. Durant près de deux mois, des milliers d’Algériennes et d’Algériens de tous âges furent victimes de la politique éradicatrice menée par un gouvernement français, qui comportait en son sein toutes les tendances politiques ayant participé à la résistance à l’occupation nazie. En effet, ces terribles massacres furent l’œuvre du Gouvernement provisoire de la République française. En raison de cette configuration politique, la répression ne pouvait se faire qu’au nom de la lutte contre des « agitateurs hitlériens » et autres « suppôts du fascisme », contre qui l’emploi de la force devenait totalement légitime.
Ainsi, l’organe de la SFIO, Le Populaire, daté du 12 mai 1945, écrivait :
« Des troubles se sont produits, des villages ont été occupés avec la complicité du parti populaire arabe [pour le Parti du peuple algérien], des agents hitlériens encore très nombreux et enfin de sectes religieuses qui cherchent leur mot d’ordre auprès des agitateurs panarabes du Caire [9] ».
Dans les colonnes de Fraternité, du 17 mai 1945, les socialistes blâmèrent ceux qui « avaient sali la grande heure de la Victoire des démocraties » et estimèrent que « la grande masse des populations musulmanes n’avait pas encore atteint le degré d’évolution minimum nécessaire pour justifier les revendications du Manifeste ; le fait que les élites dirigeantes aient organisé et déclenché ce mouvement n’indique pas non plus que celles-ci ont une maturité politique [10] ».
De son côté, le Parti communiste français dénonçait l’action « d’agents secrets hitlériens et d’autres agents camouflés dans des organisations, qui se prétendent démocratiques, au service de l’impérialisme fasciste [11] ». Dans son édition du 12 mai 1945, L’Humanité appela à « châtier impitoyablement et rapidement les organisateurs de la révolte et les hommes de mains qui ont dirigé l’émeute ». Le 31 mai 1945, le journal communiste recommandait de « punir comme ils le méritent les tueurs hitlériens ayant participé aux évènements de mai 1945, et les chefs pseudo-nationalistes [12] ». Le PCF, pour qui l’aspiration à l’indépendance restait totalement étrangère à la population algérienne, se félicita des sanctions prises contre Messali Hadj, Ferhat Abbas et le cheikh Bachir El Ibrahimi, ainsi que de la dissolution des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML).
Suivant la ligne politique du PCF, le 31 mai 1945, le premier secrétaire du Parti communiste algérien dénonça « la collusion criminelle des faux nationalistes du PPA avec la Haute Administration non épurée et les soutiens du fascisme[13] ». L’organe du PCA, Liberté, évoquait un « complot fasciste », dont les militants du PPA étaient les principaux agents.
Patrouille de colons à Sétif, mai 1945
Certains cadres du PCA n’hésitèrent pas à se rendre en délégation auprès du gouvernement général pour appuyer la répression. Le numéro du 17 mai 1945 de Liberté donnait un compte-rendu précis d’une rencontre entre une délégation du PCA et le chef du cabinet politique et diplomatique du gouverneur général. Le compte-rendu expliquait que la délégation de cadres communistes s’était « entretenue des provocations des agents hitlériens du PPA, du PPF et d’autres agents camouflés dans des organisations qui se prétendent démocratiques… Cette coalition criminelle, après avoir tenté vainement de faire couler le sang… Elle a souligné que le but recherché par cette coalition criminelle est de provoquer une guerre civile [14] ». Non satisfait de ce type d’appel aux meurtres, à Guelma, au nom de la lutte contre le fascisme, certains communistes participèrent directement à la répression en organisant des milices chargées d’appuyer les forces coloniales [15].
Le Parti communiste algérien, qui restait formellement indépendant mais qui, dans les faits, s’alignait intégralement sur la politique du Parti communiste français, reprenait mot pour mot le vocabulaire antifasciste de ses camarades parisiens. Sa presse reproduisait intégralement les analyses du PCF, qui faisaient office de directives politiques à suivre. Dans le numéro du 17 mai 1945 de Liberté, « Un appel de la délégation du PCF en Afrique du Nord » n’hésitait pas à faire de la surenchère colonialiste et répressive :
« Ce qu’il faut faire tout de suite : châtier rapidement et impitoyablement les organisateurs des troubles. Passer par les armes les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l’émeute. Il ne s’agit pas de vengeance ni de répression, il s’agit de mesures de justice. Il s’agit de mesures de sécurité pour le pays [16] ».
Pour le PCA, qui ne faisait finalement que suivre le PCF, les manifestations nationalistes n’étaient que des « complots hitlériens », et toutes les répressions, même les plus sanglantes, devenaient automatiquement légitimes.
Face à cette approbation d’une répression coloniale légitimée au nom de l’antifascisme, le PPA s’attachait à dénoncer l’unanimisme colonial des partis politiques français. Dans un tract distribué aux alentours du 25 juin 1945 dans la région d’Alger, le PPA affirmait : « L’union sacrée est réalisée quand il s’agit d’accuser l’Arabe. Même nos socialistes, même nos impérialo-communistes [17] ».
Hymne du PPA composé en 1937 par Moufdi Zakaria.
Les élus du MTLD à l'assemblée algérienne l'avaient chanté en 1948 après que les élus européens aient chanté la Marseillaise (stupeur!).
♦
Ce retour sur l’histoire de l’accusation de fascisme portée par la gauche française contre le mouvement nationaliste algérien dans les années trente et quarante nous montre à quel point la rhétorique de l’antifascisme appliquée dans ces conditions est un outil pour maintenir l’hégémonie et préserver les intérêts de cette gauche coloniale. Cette rhétorique antifasciste peut, qui plus est, être un instrument servant à légitimer les pires politiques répressives, comme ce fut le cas à Sétif et à Guelma en mai 1945.
Aujourd’hui, lorsque des militants de gauche désignent certaines catégories de postcolonisés comme la nouvelle « bête immonde », ou qu’ils dénoncent « la gangrène de la racialisation », nous pouvons comprendre, au regard du précédent algérien, quelle pourrait être leur politique lorsque viendra le moment propice. La « bête immonde » ne pouvant être qu’abattue et la « gangrène » ne se soignant que par amputation, les pires politiques répressives risquent encore une fois d’être légitimées au nom d’un antifascisme démocratique et républicain.
L’anticolonialisme et l’antifascisme sont deux combats distincts. Ils peuvent se rejoindre par moments, comme lors du combat d’Omar al-Mokhtar (1862-1931) contre la colonisation italienne de la Lybie dans les années vingt. Mais cette jonction se fait systématiquement au détriment des colonisés lorsque l’anticolonialisme est soumis à l’agenda occidentalocentriste de l’antifascisme européen. Comme l’écrivait Frantz Fanon : « En pays colonial, disait-on, il y a entre le peuple colonisé et la classe ouvrière du pays colonialiste une communauté d’intérêts. L’histoire des guerres de libération menées par les peuples colonisés est l’histoire de la non-vérification de cette thèse [18] ».
Les colonisés et les postcolonisés possèdent leur propre agenda politique, qui diffère nécessairement de celui des antifascistes. Les libertés démocratiques défendues par ces derniers furent toujours des droits centripètes, s’appliquant aux seuls occidentaux. De ce fait, la libération des postcolonisés ne peut nullement passer par la défense d’une « démocratie » républicaine, qui a toujours légitimé leur subordination à un système racialement hiérarchisé.
Youssef Girard, le 15 mai 2013.
[1] Brigitte Larguèze, Frédéric Goldbronn et José Reynes, « Nouveau lumpenprolétariat et jeune casseur », Le Monde, 01/04/2005.
[2] Bernadette Hétier et Pierre Mairat, « L’inquiétante résurgence de la race », L’Humanité, 29/03/2013. Cf. Notre critique de cet article, in. Rafik Chekkat et Youssef Girard, « “De beaux rêves pour de paisibles dormeurs” : rétablir la quiétude postcoloniale », 25/03/2013.
[3] Les pancartes nationalistes et panarabes affirmaient : « Libérez l’Afrique du Nord, libérez la Syrie, libérez le monde arabe ».
[4] Cf. Benjamin Stora, Messali Hadj, 1898-1974, Paris, Ed. Hachette, 2004, page 145.
[5] Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien, Tome I, 1919-1939, Alger, Ed. Paris-Méditerranée, 2003, page 448.
[6] Ibid., page 460.
[7] Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien, Tome II, 1939-1951, Alger, Ed. Paris-Méditerranée, 2003, pages 629-631.
[8] Ibid., page 892.
[9] Yves Benot, Massacres coloniaux, 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, Paris, Ed. La Découverte, 2001, page 54. Par « sectes religieuses » prenant ses mots d’ordre « auprès des agitateurs panarabes du Caire », les socialistes français désignaient certainement l’Association des oulémas musulmans algériens, qui était l’une des principales composantes des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) avec le PPA. L’assimilation du panarabisme au nazisme eut une certaine postérité chez les socialistes français puisque, par la suite, ils se plurent à associer Gamal Abdel-Nasser à Adolf Hitler pour justifier leur alliance avec l'entité sioniste, notamment au moment de l’« expédition » de Suez en 1956.
[10] Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien, Tome II, 1939-1951, op. cit., pages 667-668.
[11] Charles-Robert Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine, Tome II, Paris, PUF, 1979, page 597.
[12] Mahfoud Kaddache, Histoire du nationalisme algérien, Tome II, 1939-1951, op. cit., page 668.
[13] Charles-Robert Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine, Tome II, op. cit., page 597.
[14] Ahmed Mahsas, Le mouvement révolutionnaire en Algérie, De la 1ière guerre mondiale à 1954, Alger, Ed. El Maarifa, 2007, page 206.
[15] Cf. Germaine Tillon, Les ennemis complémentaires, Paris, Ed. de Minuit, 1957, page 162 et Charles Henri Favrod, La révolution algérienne, Paris, Ed. Plon, 1959, page 76. Cité par Ahmed Mahsas in Le mouvement révolutionnaire en Algérie, De la 1ière guerre mondiale à 1954, op. cit., page 201.
[16] Ahmed Mahsas in Le mouvement révolutionnaire en Algérie, De la 1ière guerre mondiale à 1954, op. cit., pages 206-207.
[17] Centre des archives d’outre-mer (CAOM) : 11H 58.
[18] Frantz Fanon, « Les intellectuels et les démocrates français devant la question algérienne », El Moudjahid, décembre 1957, in Pour une révolution africaine, Paris, Ed. La Découverte, 2001, page 91.
Source : Etat d'exception
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