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Naplouse - 20 juillet 2008
Par Amin Abu Warda
La pauvreté et la destruction ravagent la Vieille Ville de Naplouse alors que les Forces d'Occupation Israélienne continuent leurs attaques et leurs fermetures. On trouve de plus en plus de familles vivant dans de petits espaces, dans une seule pièce.
Ramener de la nourriture pour une famille est de plus en plus difficile.
Photo ISM : Exemple des dégâts causés par les incursions israéliennes dans la Vieille Ville de Naplouse - 2004
La vieille ville a une population de 30.000 personnes et elle a été classée «zone sinistrée». Les anciens bâtiments sont souvent détruits, puisque les tanks ou les bulldozers qui investissent périodiquement le quartier ébranlent les sous-sols de la ville romaine au point d’entraîner de nouvelles destructions.
La famille Al Aqaba est représentative des centaines de familles dans la Vieille Ville touchées par le chômage, le surpeuplement et l’emprisonnement de membres de la famille.
La pièce où ils vivent n'excède pas six mètres carrés qui est utilisée au cours de la journée pour recevoir des invités et la nuit, les enfants dont les parents sont emprisonnés y dorment avec leur grand-mère. Il s’agit de Samah, 11 ans, et son frère, Jihad, 12 ans. Leurs parents ont été condamnés à 18 et 13 ans de prison par Israël.
Samah tient la photo de ses parents emprisonnés, parents à qui elle n'a pas été autorisée à rendre visite depuis quatre mois.
Les grands-parents de Samah et Jihad ont plusieurs autres enfants. Maher a été libéré au bout de deux ans, mais il ne trouve pas de travail. Le fils aîné, Akram, vient juste de prendre sa retraite de policier et Bayer purge une peine de 22 ans de prison.
Une autre maison dans la Vieille Ville ressemble à une tombe. Wahid Abdel Haid n’a qu’une pièce au sous-sol qui est remplie d’enfants. Sept enfants dorment là et au-dessus de la pièce au sous-sol, il y a une pièce pour son fils qui s’est marié récemment.
L'histoire de Khaled Kandil ressemble également à celle de beaucoup d’autres. Le mari, l’épouse, leurs enfants et la belle-mère vivent dans une seule pièce aménagée dans une réserve avec une seule fenêtre qui donne sur la Casbah. La cuisine et la salle de bains sont collées dans un mètre carré et demi sans porte extérieure.
Khalid Ibn Imad vit dans une maison voisine qui a été le théâtre d'actes de sabotage lors de l'invasion de Naplouse en avril 2002. Après ce qui est arrivé à son domicile et à sa famille, elle a commencé à voir un médecin pour ses nerfs.
Maintenant, elle gagne sa vie en vendant des pains aux graines de sésame. Toutefois, dit-elle, "les ventes fluctuent et je ne gagne pas plus de 30 shekels par jour, ce qui n'est pas suffisant pour les sept membres de ma famille."
Mais c'est une fille déterminée à achever ses études. "Je rêve de devenir médecin pour aider les gens dans le besoin." Un fils de la famille a été blessé par les forces d’occupation israélienne en 2006, une nouvelle charge financière pour le père qui tente, avec ses femmes, de gagner sa vie pour entretenir sa famille. Elle doit se lever d’un bond pour s’occuper de son bébé de 4 mois qui pleure.
Selon le Directeur du Bureau des Comités Populaires de la Vieille Ville, Amjad Eran, la proportion d'extrême pauvreté dans la Vieille Ville se situe à entre 60 et 70%, 10 à 15% des habitants vivant de miettes. La plupart vivent sous le seuil de pauvreté et souffrent des conditions sociales et médicales et du chômage.
Il fait observer que, depuis l'année 2006, la Vieille Ville n'a reçu aucune aide concrète, et n'a trouvé aucune aide pour couvrir même 1% de ses besoins.
Selon une enquête réalisée par une clinique médicale de la Vieille Ville via une organisation du Centre de Ressources Communautaires pour le Développement français, les enfants de la Vieille Ville souffrent d’un faible taux de croissance et d’un manque de fer et de vitamines. Ils s’occupent de 70% des familles. La plupart mangent deux repas par jour composés de haricots ou de lentilles et de falafels.
30% ne peuvent pas acheter d’oeufs, de riz, d'huile d'olive, de fromage, de pain ou de tomates. Le poulet est consommé par certains une seule fois par semaine.
Le Directeur du Centre de Ressources Communautaires pour le Développement, Ayman Taha, a déclaré que 100% des familles dans la Vieille Ville disent dit qu'elles ne peuvent pas acheter de la viande, seulement 4% disent qu’elles peuvent acheter des fruits dans certains cas, et 64% des familles disent qu'il est difficile d'acheter du pain en quantité suffisante. Cet aliment de base a été mis sur la liste des "produits de luxe."
Selon l'étude, il est clair que les enfants souffrent de malnutrition en raison d’une carence en vitamines qui pourrait être éliminée s’ils pouvaient manger des aliments riches en fer, des légumes de toutes sortes, et des fruits pour les éléments nutritifs comme la vitamine C.
L'enquête a montré que les familles ayant trois adultes et trois enfants dans la maison gagnent un revenu mensuel de 620 shekels (environ 116 Euros).
Les fonctionnaires disent que la pauvreté a causé des troubles sociaux et psychologiques, et a affaibli l'unité familiale et les possibilités d'éducation.
Le professeur d'Economie à l'Université An Najah, M. Youssef Abdul Haq, a déclaré que l'épicentre de la pauvreté à Naplouse est concentré dans la Vieille Ville. "Cela est apparu pendant les années de l'Intifada en raison du harcèlement des Forces d’Occupation Israélienne qui a mené à un arrêt des activités commerciales avec les restrictions à la libre circulation et à l’impossibilité de s’approvisionner en matériel de base"
Selon un rapport préparé par 40 institutions de la société civile à Naplouse, les pertes subies par la ville sur une période de six ans s'élèvent à 31 millions d’Euros par an.
Les Forces d’Occupation Israélienne effectuent quotidiennement des incursions. Le taux de chômage est de 35% et il augmente de 8% par an, comparé à d’autres secteurs où il est de 18%.
Depuis le 29 Septembre 2000, les Forces d’Occupation Israélienne ont tué 564 Palestiniens de Naplouse, ce qui représente 28% de l’ensemble des Palestiniens tués en Cisjordanie , alors que la population de Naplouse représente seulement 16% de l’ensemble de la population de Cisjordanie .
Concernant les blessés, 29% sont de Naplouse, dont 10% sont handicapés à vie.
Quant aux prisonniers, 1505 sont des habitants de Naplouse, soit 17% des prisonniers de Cisjordanie .
Source : http://english.pnn.ps/
Traduction : MG pour ISM
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Famine
Amin Abu Warda
20 juillet 2008