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Tunisie - 25 février 2013
Par William
Chokri Belaïd était le secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié et un des dirigeants du Front populaire, rassemblement de partis de la gauche radicale tunisienne. Il était une figure majeure de l'opposition à la dictature de Ben Ali depuis les années quatre-vingt. Avocat, il avait défendu de nombreux opposants au régime ainsi que des militants islamistes.
Chokri Belaïd dénonçait le nouveau gouvernement tunisien, l'accusant d'engager un processus de contournement de la révolution, de trahison du peuple et d’hypothèque du pays aux cercles du Golfe et aux puissances occidentales. Chokri Belaïd et d'autres figures de la gauche tunisienne figurait sur une liste « d'ennemis à abattre » citée dans les chaires de certaines mosquées tunisiennes.
Il a été assassiné le 6 février dernier. Sa mort a donné lieu a d'importantes manifestations et a une grève générale le 8 février.
Sa famille accuse le parti Ennahda, parti islamique qui n'avait pas pris part aux manifestations ayant provoqué la chute de Ben Ali, d'être responsable de son assassinat.
Le premier ministre tunisien Hamadi Jebali a dû démissionner de son poste, et le nouveau gouvernement, sous l'autorité de l'ancien ministre de l'intérieur, Ali Larayedh, n'a pas encore pu être formé.
Voici ce que disait Chokri Belaïd à propos de la situation en Tunisie il y a un an, suite à des agressions de journalistes et militants des droits de l'homme par des milices islamistes :
Le lundi 23 janvier 2012 a été marqué en Tunisie par une série d'agressions barbares ciblant des avocats, des journalistes et des universitaires venus soutenir en marge d'un procès inquisitoire contre une chaîne de télé la liberté de création et d'expression.
Ce jour-là, une foule d'islamistes embrigadés par les cheikhs du fascisme religieux s'est ameutée à Tunis autour du tribunal qui jugeait Nessma TV et son directeur -pour la diffusion de Persépolis. Aux yeux des prisonniers de la pensée unique, ce film iranien est impie et le directeur de Nessma TV, "apologiste de l'art impie", mérite le bûcher. Pour rappel, ce procès de la honte répondait à une poursuite judiciaire engagée par des soi-disant avocats, une centaine de ceux qui portent indûment la robe de la profession, d'obédience nahdhaouie. Il rappelle à juste titre la Hisba remise au goût du jour en Egypte, une censure religieuse draconienne dirigée contre tout ce qui s'appelle création artistique et littéraire, toute œuvre s'écartant des passages cloutés islamistes.
A leur sortie de l'audience, plus d'un de l'élite éclairée tunisienne engagée contre l'importation de la Hisba en Tunisie se sont vus conspuer, subir insultes et crachats, agresser physiquement, menacer de mort et de lynchage par la foule fanatisée, qui ressuscitait ce jour-là les tristement célèbres scènes de la sainte inquisition chrétienne du Moyen âge.
Invité le soir même au plateau de Nessma TV, feu Chokri Belaid prononce cet inoubliable réquisitoire, énergique et accablant, contre "les ennemis jurés de l'intelligence tunisienne."
Le présent document audio-visuel du plus haut intérêt mérite d'être consulté et partagé sur les réseaux sociaux, les blogs et tout ce qui s'apparente aux pages de contre-pouvoir médiatique par tous les défenseurs de la démocratie et du progrès.
A. Amri
12 février 2013
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