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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Construire pour résister

Par

Salim Shawamreh décrit le 9 juillet 1998 comme "Le jour le plus noir de ma vie...
J'étais assis avec ma famille et je prenais le déjeuner quand ma maison a été cernée par des soldats israéliens.
On m'a donné quinze minutes pour sortir mes affaires et ma famille de la maison...
Ils nous ont laissés sans rien."

C'était la première fois que la maison de Shawamreh à Anata, un village près de Jérusalem, était détruite par des bulldozers israéliens.
Cela s'est produit trois autres fois.

Il raconte l'histoire assis dans la cinquième incarnation de la maison, qui sert actuellement de centre de paix et d'activisme.

Les murs sont remplis de photos de Shawamreh alors qu'il est frappé et de sa famille en larmes comme souvenir de l'histoire du bâtiment.

Shawamreh est maintenant est employé de l'Israëli Committee Against House Demolitions (ICAHD), et la semaine dernière, il a aidé à diriger environ vingt-trois volontaires internationaux dans le camp de travail d'été de l'ICAHD et environ 30 ouvriers spécialisés du village d'Anata, qui reconstruisent une autre maison détruite dans le village.

Comme Shawamreh, la maison d'Arafat Moussa Hamdan a été détruite parce qu'elle a été construite sans permis.

Shawamreh, qui indique avoir payé 15.000 $ au gouvernement israélien et à divers experts et entrepreneurs dans le but d'obtenir un permis, et Hamdan, qui indique avoir dépensé 2,000 NIS (environ 450 $) dans ses diverses tentatives d'acquérir un permis de construire, ont reçu des excuses diverses de la part des Israéliens à chaque fois qu'ils font la demande.

La première fois que Shawamreh a fait une demande de permis, on lui a dit qu'il ne pouvait pas en avoir parce que sa parcelle de terrain était située à l'extérieur de la zone de développement d'Anata.
La deuxieme fois, on lui a dit que la terre pouvait seulement être utilisée pour des besoins agricoles ("mais ce ne sont que des rochers, rien n'y a été planté depuis Adam." proteste Shawamreh).

Puis, on lui a dit qu'il manquait deux noms sur les documents requis pour prouver la propriété de la terre.

Après avoir collecté 400 signatures de divers propriétaires de maisons dans le village, et confiant que les deux noms manquant sur ses papiers seraient trouvés parmi ces 400 signatures, le bureau israélien aux Affaires Civiles Shawamreh lui a tout simplement dit qu'ils avaient perdu son dossier, et donc, qu'ils ne pouvaient pas vérifier les deux noms.

Shawamreh et Hamdan pensent que le "système Kafkaien" (comme le nomme Shawamreh) de destruction des maisons pour manque de permis qui ne sont jamais-accordés est "juste une excuse pour prendre la terre", comme le dit Hamdan.

Les donnée du groupe israélien de droits de l'homme B'Tselem montrent qu'entre 1999 et 2004, 343 maisons à Jérusalem-Est ont été détruites par la municipalité de Jérusalem ou par le Ministère de l'Intérieur israélien parce qu'elles manquaient de permis.



Ziad Hammoury, directeur général du Centre pour les Droits Sociaux et Economiques de Jérusalem (JCSER), indique qu'en raison de ce système, "la plupart des gens construisent sans permis, parce qu'ils n'ont pas d'autre option. Les Israéliens les poussent dans un corner."

Pour construire, explique Hammoury : "Vous devez soumettre une demande de permis, (un processus qui) prend trois à cinq ans. Et cela coûte de 25.000 à 30.000 $ juste pour obtenir ce permis de construire. Naturellement, dans ces conditions dures, c'est difficile pour les gens (d'obtenir un permis)."
Et très peu de gens reçoivent réellement des permis de construire.

Les Jérusalémites palestiniens, avec leur population toujours croissante, pourraient construire à l'extérieur des limites israéliennes de Jérusalem, continue Hammoury, mais alors "ils sont menacés par la confiscation de leurs cartes d'identités."

C'est parce que, selon la loi israélienne, les Jérusalémites doivent prouver que leur "centre de vie" est dans la ville pour garder leurs cartes d'identités. Ainsi, construire à Jérusalem sans permis "est le seul moyen (pour les Palestiniens) de continuer à vivre à Jérusalem-Est."

Shawamreh se rend compte de la très réelle possibilité que le centre de paix ou l'une des vingt maisons que l'ICAHD a reconstruit, seront encore détruits par les bulldozers israéliens.

En epliquant que le projet de reconstruction n'est pas fait pour des buts humanitaires, Shawamreh indique : "Nous construisons comme (moyen) de résister à l'occupation."

La coopération entre les activistes israéliens et palestiniens a pour but d'envoyer le message : "que nous refusons d'être deux nations ennemies."

Cependant, le coordinateur international de l'ICAHD, Lucia Pizarro, concède qu'il y a un manque d'intérêt parmi les Israéliens à participer aux camps de travail d'été de l'ICAHD. Pizarro explique, "nous leur faisons une réduction" aux 500 dollars de cotisation, "mais très peu viennent."
Cependant, Shawamreh indique que des milliers d'activistes étrangers veulent participer au camp, mais le manque de logement limite la participation à environ deux douzaines.

La nature du projet de reconstruction limite également les options d'obtention de financement de l'ICAHD, comme une subvention qu'ils ont reçue de l'Union Européenne stipule que l'argent ne peut pas être utilisé pour des besoins illégaux.

Pour le camp de travail d'été, ils s'appuyent sur des donations privées de la communauté internationale.


"Seule une forte pression de la volonté de la communauté internationale changera quelque chose," indique Pizarro. "le but de notre camp de travail d'été est politique. C'est un symbole de désobéissance civile. La loi de l'occupation civile est une loi qui ne devrait pas être respectée."

Et il y a également une satisfaction personnelle. "Quand nous ouvrons la maison, c'est incroyable," dit Pizarro. Shawamreh attend avec intérêt de voir Hamdan, son épouse, et leurs cinq enfants (un sixième est en route) d'entrer de nouveau dans leur maison.

"A la fin de la semaine, nous leur donnerons la clef de leur maison. J'espère que ce sera avec eux pour toujours."

Source : www.palestinereport.org

Traduction : MG pour ISM

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