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Palestine occupée - 30 décembre 2018
Par Maureen Clare Murphy
27.12.2018 – Les forces d’occupation et les colons israéliens ont tué 295 Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza depuis le début de l’année, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA - Office for the Coordination of Humanitarian Affairs). Quatorze Israéliens ont été tués par des Palestiniens pendant la même période, en plus d’un bébé qui est mort quelques jours après sa naissance prématurée à la suite d’une blessure grave par balle de sa mère.
Plus de 29.000 Palestiniens ont été blessés en 2018 – le chiffre le plus élevé de blessés en une seule année depuis que OCHA a commencé à collecter des données en 2005.
Les enfants représentent 60 de ces Palestiniens tués et 7.000 des blessés.
38 membres des groupes armés font partie des victimes, ainsi que 15 auteurs ou présumés auteurs des attaques contre des Israéliens en Cisjordanie , selon OCHA.
Plus de 60% des victimes et près de 80% des blessés ont été touchés dans le contexte de la Grande Marche du Retour – les protestations de masse qui ont lieu régulièrement dans les secteurs est et nord de la Bande de Gaza depuis le 30 mars 2018.
Selon le ministre de la Santé de Gaza, plus de 14.000 personnes ont été hospitalisées pour des blessures subies pendant les manifestations, alors que plus de 12.000 ont été traitées dans des cliniques mobiles sur le terrain.
Plus de 6.000 Palestiniens ont été blessés par balles réelles pendant la Grande Marche du Retour.
Les manifestations demandent la fin du blocus israélien du territoire, actuellement dans sa 11ème année, et exigent le droit au retour des réfugiés palestiniens sur les terres dont leurs familles ont été chassées avant, pendant et après la création d’Israël en 1948.
Force meurtrière
Isaël a eu recours à une force meurtrière contre des manifestants non armés pendant ces manifestations, ce qui a provoqué la condamnation de responsables pour les droits humains des Nations Unies et un avertissement sans précédent du procureur de la Cour pénale internationale.
Mais en l’absence de responsabilisation significative, et avec la bénédiction de sa Haute cour, Israël continue de menacer les Palestiniens de violence si ils s’approchent de la grille qui longe la limite orientale de Gaza.
Jeudi, le COGAT, le bras bureaucratique de l’occupation militaire israélienne, a levé le voile sur sa propagande humanitaire pour révéler le vrai visage de l’oppression. Il a publié une vidéo sur Twitter dans laquelle un colonel israélien avertit les Palestiniens de Gaza de ne pas s’approcher ni endommager la clôture, ni blesser les soldats israéliens ni « violer la souveraineté israélienne ». Sinon, ils « recevront une réponse déterminée » des forces d’occupation israéliennes.
« Réponse déterminée » veut vraisemblablement dire pertes de vie et corps grièvement blessés, à en juger par le comportement passé d’Israël.
« L’usage choquant – et souvent meurtrier – de la force par Israël contre des manifestants a entraîné la mort de dizaines de Palestiniens, et des milliers de personnes ont été blessées à balles réelles, balles en caoutchouc-acier et gaz lacrymogènes, » a déclaré plus tôt ce mois-ci Medical Aid for Palestinians.
« Des milliers de patients ont été blessés par balle, principalement aux membres, et environ 1.500 personnes ont des plaies dévastatrices et invalidantes qui nécessitent un traitement spécialisé de reconstruction du membre et une longue rééducation. Ce nombre continue d'augmenter chaque semaine. »
Selon l'Organisation mondiale de la santé, 111 amputations - dont 20 sur des enfants - ont eu lieu à la suite de blessures subies lors des manifestations. 19 personnes ont été paralysées à la suite de lésions de la moelle épinière et 6 ont perdu définitivement la vue.
Des Palestiniens blessés aux jambes pendant les manifestations se réunissent devant une clinique gérée par MSF à Gaza, septembre 2018 (Associated Press)
Trois professionnels de santé ont été tués par les forces israéliennes et 546 autres blessés. Plus de 80 ambulances ont été endommagées, en plus d'autres pertes.
Le système de santé surchargé de Gaza, en plus de faire face au nombre impressionnant de victimes, a dû faire face à un stock nul de médicaments essentiels et de fournitures résultant du siège d'Israël.
Au cours de l’année, les hôpitaux ont réduit leurs activités, car ils étaient à court de carburant pour faire fonctionner des groupes électrogènes de secours pendant les pannes de courant fréquentes à Gaza.
« Lignes rouges franchies »
Quatre Palestiniens, dont un enfant de 16 ans et un homme handicapé, ont été mortellement blessés lors des manifestations de la Grande Marche du Retour de vendredi dernier [21.12].
Les factions palestiniennes à Gaza ont déclaré qu'Israël « avait franchi les lignes rouges » en tuant des personnes se tenant debout à 300/600 mètres de la frontière la semaine dernière.
Les soldats israéliens opèrent selon une politique apparemment de "tirer pour tuer" dans les zones limitrophes de Gaza. La portée exacte de la zone n’est pas déclarée mais il est généralement admis qu’elle se trouve à moins de 300 mètres de la frontière Gaza-Israël.
Le bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a déclaré que les forces israéliennes, « en surveillant la clôture de Gaza », ne peuvent « recourir à la force meurtrière qu'en cas d'extrême nécessité, en dernier recours pour faire face à une menace de mort imminente ou un risque de blessure grave. »
Des groupes de défense des droits de l'homme ont déclaré au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en septembre qu'il n'existait aucune preuve qu'un manifestant tué par Israël était armé.
Razan Ashraf Najjar, 21 ans, secouriste, quelques instants avant qu’un sniper israélien ne l’assassine d’une balle en pleine poitrine, le 1er juin 2019 à Gaza
Amnesty International a condamné les « tentatives apparemment délibérées d'Israël de tuer et de mutiler » les manifestants à Gaza.
Les soldats utilisent « des munitions à grande vitesse conçues pour causer le maximum de dommages à des manifestants palestiniens qui ne les menacent pas de façon imminente ».
Dans une déclaration commune, les factions palestiniennes ont déclaré que le comportement d’Israël lors des manifestations de ce vendredi constituerait un « test pour l’occupation et ses mauvaises intentions. Si l'occupation continue à utiliser une violence excessive et disproportionnée contre les manifestants, la résistance palestinienne réagira aux actes israéliens atroces. »
Les groupes ont ajouté : « Ni l'argent, ni l'électricité ni l'eau ne dissuaderont les factions de faire leur devoir. »
Source : The Electronic Intifada
Traduction : MR pour ISM
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Sionisme
Maureen Clare Murphy