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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Dernières implications du siège de la Bande de Gaza

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Le siège qui étrangle la Bande de Gaza est en place déjà depuis près de 9 mois et son impact dramatique sur tous les secteurs économiques a transformé la bande de Gaza en une zone de catastrophe au premier degré, puisque 1,5 millions de citoyens vivent assiégés.

Dernières implications du siège de la Bande de Gaza



Les déplacements des personnes et les transports de marchandises de et vers la Bande de Gaza sont paralysés, et toutes les transactions commerciales ont été arrêtées contrairement aux arrangements, aux intentions, aux engagements et à tous les accords que l'occupant a conclu avec les organisations internationales afin de faciliter la circulation des biens et des personnes dans et hors des territoires palestiniens.

Trois accords sur le sujet ont été conclu, dont le dernier sur la circulation des personnes et des marchandises a été signé en novembre 2005. Pourtant, l’occupant a continué son antagonisme et sa politique criminelle qui ont détruit la vie des Arabes palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Les actions de l’occupant dans la Bande de Gaza ont anéanti tout ce qui restait de son économie fragile due aux effets de l'occupation israélienne.

La Bande de Gaza, qui dépend entièrement de ses importations en provenance d’Israël, a été grandement affectée.

Depuis le début du siège, les forces d'occupation n'ont pas autorisé l’entrée de matières premières dans la bande de Gaza et elles ont interdit à Gaza d'exporter ses produits, ce qui a entrainé une augmentation du nombre d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté qui, selon certains, représente maintenant 85% de l’ensemble de la population.

Les pertes directes mensuelles en raison du siège sont estimées à 48 millions de dollars, qui se répartissent comme suit :
• Le secteur industriel : 16 millions de dollars, soit 34% du total des pertes,
• L'agriculture : 10 millions de dollars, soit 20%,
• Le commerce, les services et la pêche : 22 millions de dollars, soit 45%.


1) Le secteur privé

La productivité du secteur privé dans les territoires palestiniens en général et plus particulièrement dans la bande de Gaza, a baissé de 76% par rapport à celle d'avant l'Intifada Al-Aqsa
Elle avait baissé de 31,1% au cours du premier trimestre de 2001, mais elle a repris une partie de son dynamisme pour atteindre une moyenne de 46% entre janvier 2006 et juillet 2006.

Mais, suite à l’imposition d’un blocus total de la bande de Gaza mi-juillet 2007, la productivité a diminué tout de suite de 11%. En effet, les autorités de l’occupation ont stoppé l'application du régime douanier pour la Bande de Gaza, ce qui a abouti à l'interdiction de l'importation de toutes matières premières.

Comme les matières premières locales produites par les entreprises industrielles de la Bande de Gaza ne dépassent pas les 10%, en notant que même ce pourcentage est obtenu avec beaucoup de difficulté, les coûts ont augmenté plus que le coût total de la production.

En plus de la difficulté à commercialiser les produits locaux en raison du siège, l'interdiction à l'exportation a porté un coup fatal à ce secteur de l'économie

Les études montrent que plus de 43% des établissements du secteur privé ont dû réduire de plus de 75% leurs activités commerciales et 55% de ces établissements ont dû fermer leurs portes.


2) Le secteur industriel

Le secteur industriel dépend entièrement des importations de matières premières. Il dépend à hauteur de 80% des importations de machines et de pièces de rechange, et pendant la haute saison de production (mai - juin), il est possible d'exporter 748 camions par mois de produits industriels (meubles, produits alimentaires, vêtements et produits agricoles)

Depuis le début du siège, l’occupant a annulé l'application de son régime douanier pour la bande de Gaza, entraînant l'arrêt de toutes les activités industrielles qui dépendent à 85% des matières premières importées soit en provenance d'Israël soit qui le traversent, et les statistiques indiquent que plus de 96% des établissements industriels, soit un total de 3900, ont fermé et ont donc arrêté d’exporter leurs produits.

En conséquence les 35.000 employés et ouvriers de ce secteur ont rejoint les rangs des chômeurs avec l'imposition du siège à la mi-juin 2007.
Depuis cette date, le nombre d’ouvriers dans le secteur de l'industrie ne dépasse pas les 1500.

Les estimations publiées par le Syndicat du secteur industriel palestinien indiquent que les pertes mensuelles dues au siège de la bande de Gaza s'élèvent à15 millions de dollars, alors que le revenu net quotidien du secteur industriel dans la bande de Gaza était l'an dernier de 500.000 dollars, ce qui explique pourquoi 95,5% des fabriques de meubles ont fermé leurs portes à fin 2007, et que des rapports publiés par le secteur économique montrent une perte totale de 120 millions de dollars.

Les rapports des secteurs touchés indiquent que les entreprises exportatrices de mobilier, soit 95% des industries du bois, ont cessé leur production.
Seuls 30 sur les 600 établissements de ce secteur sont encore en activité, soit une perte nette de 55 millions de dollars (8 millions de dollars en juillet, 10 en août, 12 en octobre, 13 en novembre et 12 en décembre), plus de 6500 travailleurs ont perdu leur emploi et les 245 camions qui travaillaient pour l’exportation mensuelle ont cessé leur travail.


3) Le secteur agricole

Les terres agricoles dans la Bande de Gaza représentent 70.000 donums (7000 hectares) et ont une capacité de production de 280.000 à 300.000 tonnes de produits agricoles par an, dont un tiers est généralement exporté.

Le secteur agricole compte 40000 emplois permanents pour les habitants dans la bande de Gaza (soit 12,75% de la force de travail), il est aussi la source de nourriture et de vie pour un quart de la population dans la bande de Gaza.

Depuis le début du blocus total, l’occupant a interdit l'exportation de ses produits, y compris les produits agricoles, et il a, entre autres, interdit l'importation des semences, des plants, des engrais et autres produits agricoles, ce qui a causé des pertes dépassant les prévisions initiales entre la mi-juillet jet la fin 2007

Ces pertes représentent 65 millions de dollars, et selon le Ministère de l'Agriculture, les pertes quotidiennes du secteur agricole représentent en moyenne 150.000 dollars. Ainsi, depuis ces 8 derniers mois, le montant total des pertes s’élève à 28 millions de dollars.

Environ 25.000 tonnes de pommes de terre ont été détruites et plus de 10.000 tonnes d'autres produits ont été détruits ou vendus localement à des prix beaucoup plus bas que ceux des prix à l'exportation (les prix locaux ont représenté 10 à 15% des prix à l'exportation).

Alors que les agriculteurs ont souffert des pertes directes suite à la vente des produits destinés à l’exportation sur le marché local, on s’attend à ce que la production totale de la dernière saison baissera de 20 à 30% par rapport à la saison précédente. Donc, les pertes sont estimées à 10 millions de dollars par mois.

Le nombre d’employés cette saison est de 7500 agriculteurs, dont la production estimée à 14 millions de dollars était censée partir à l'exportation, puisque 3130 donums (313 hectares) étaient plantés de fraises, de tomates et d’oeillets.

D'autre part, et en raison des difficultés du secteur de la pêche, on estime que 3000 pêcheurs devraient perdre leur emploi et que la perte mensuelle dans ce secteur devrait représenter 3 millions de dollars.


4) Secteur de la santé

Depuis l’imposition du blocus par l’occupant israélien, le secteur de la santé a été très fortement touché, ce qui a nui à sa capacité de fournir les services de santé de base nécessaires aux habitants.

Ces dernières semaines, la Bande de Gaza a été touchée par une forte pénurie d'un grand nombre de produits pharmaceutiques de base, dont 76 sortes de médicaments et 120 autres sortes de médicaments devraient manquer dans les prochains jours.

90 équipements médicaux sont inutilisables en raison du manque de pièces détachées nécessaires à leur entretien; parmi ces équipements se trouvent 31 machines de dialyse rénale. S’ajoute à cela l'incapacité des citoyens à se rendre à l'étranger pour être soignés.

Le rapport publié par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique que des centaines de patients atteints de maladies graves, dont des malades qui ont besoin d’opérations chirurgicales très spécialisées surtout au cerveau, aux os, ainsi que des malades du cancer, des reins, et du cœur nécessitant des traitements particuliers et lourds n’ont pas pu se rendre à l'étranger pour se faire soigner.

L'Occupant a refusé à 1150 malades l’autorisation de quitter la Bande de Gaza pour un traitement depuis le début du siège, et sur ces 1150 malades, il y avait 270 cas graves.

Le Ministère de la Santé a enregistré la mort de plusieurs dizaines de ces malades qui avaient besoin d'un traitement à l’extérieur de la bande de Gaza, et depuis que le Comité Populaire Contre le Siège a commencé ses activités vers la fin octobre, on a enregistré 105 décès dus au Siège.


Secteur de la construction et les infrastructures

Depuis qu’Israël a annoncé l’arrêt de l'application du régime douanier pour la bande de Gaza et l'interdiction de l'importation de matières premières, y compris le fer et le ciment, le secteur a subi une paralysie presque complète, (l'arrêt de 13 fabriques de tuiles, 30 cimenteries, 145 usines de marbre et 250 briqueteries), et 3500 personnes ont perdu leur emploi.

En outre, tous les projets de développement d’une valeur estimée à 350 millions de dollars ont été arrêtés,.

Les Nations-Unies ont cessé toutes leurs programmes de construction d’infrastructure dans la bande de Gaza, comme la réhabilitation des rues, des équipements du réseau d’eau et d’eaux usées, dont le coût était estimé à 60 millions de dollars.

L'UNRWA a arrêté son programme de création d'emplois dont le budget représentait 93 millions de dollars et dont plus de 16000 personnes étaient censées en bénéficier.


5) Liberté de circulation et passages

La bande de Gaza est reliée au monde extérieur par six points de passage, dont cinq la relie à l’occupant. Il s’agit des passages Karm Abu Salem, Sowfa, Al-Mintar et Beit Hanoun (Eretz).

Quant au passage de Rafah, il est relié avec La République Arabe d'Égypte.

Israël contrôle les cinq passages où est pratiquée une paralysie complète. Israël n'autorise pas la circulation des personnes hors et vers la bande de Gaza, sauf pour des cas extrêmement rares.
Ces passages sont autorisés uniquement par le passage d’Eretz et seulement pour les employés des établissements étrangers ainsi que dans certains cas graves de santé. Pourtant, dans la plupart de ces cas, les demandes de passage sont refusées.

Quant aux besoins en produits alimentaires et autres nécessaires à la population, les estimations soulignent que la Bande de Gaza a besoin d’importations en provenance du monde extérieur et de la Cisjordanie . Gaza a besoin d’environ 300 camions par jour de matières premières et autres marchandises.

Israël n'autorise pas le passage de marchandises, sauf pour les produits humanitaires et alimentaires de base. Cela a entrainé une pénurie des produits de base, et d'un grand nombre de produits alimentaires sur le marché palestinien. Seuls 1.806 camions ont été autorisés à passer en octobre et 1812 en novembre, soit une moyenne de 60 camions par jour, soit bien en deçà des besoins pour la survie de la population.


6) Produits alimentaires

Depuis le début du blocus qu’il a imposé à la Bande de Gaza, Israël a autorisé de façon intermittente le passage des produits alimentaires, mais quand il a considéré Gaza comme un ennemi régional, l’occupant a limité le nombre des produits alimentaires.

Israël n’autorise l’entrée dans Gaza qu’à 11 produits. Cela a donc entrainé une très forte pénurie de nombreux produits et certains autres sont introuvables, ce qui se traduit par une forte augmentation des prix.

Selon le rapport du bureau central des statistiques, la hausse des prix a atteint 5,79% en août, 3,15% en septembre, 1,03% octobre et 1,13% en novembre; ce qui signifie une augmentation des prix de 11% depuis le début du siège alors que les prix en Cisjordanie n’ont augmenté que de 0,10%.

Les estimations pour la consommation quotidienne des produits alimentaires suivants dans la bande de Gaza sont de 867 tonnes de farine, 153 tonnes de sucre, 110 tonnes de riz, 75 tonnes de différents types d'huile et 49 tonnes d'herbes et de légumes.

Source : http://www.freegaza.ps/

Traduction : MG pour ISM

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