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Moyen Orient -

Effacer la mémoire : Inventer la "Palestine" et découvrir le "Liban"

Par

Le Dr. Hisham Bustani est écrivain et militant de gauche jordanien. Il est membre fondateur de l'Alliance du Peuple Arabe Résistant et membre de son Comité de Coordination, membre du Haut Comité Jordanien pour la Résistance à la Normalisation avec Israël. Il est également membre du Comité Exécutif du Forum de la Pensée Arabe en Jordanie. Analyse publiée sur CSCAweb, le 2 septembre 2005 La version originale en arabe a été publiée dans le Magazine Al-Adab, édition du 6/7 2005, pages 107-109.

"C'est le concept et "le projet" de l'Etat post-colonial qui sont devenus le slogan de cette ère et de son programme, et c'est le prélude de base au "remodelage de la région", comme l'a déclaré Colin Powell avant l'invasion de l'Irak : la désintégration du "concept de nation" en concept de cantons et de clans ; la désintégration de la région en marges et les marges en succursales ; et relier tout cela au seul centre autorisé : «Israël»".

Effacer la mémoire : Inventer la 'Palestine' et découvrir le 'Liban'


Carte ci-dessus : L'accord Sykes-Picot, 1916

On dira: "C'est un rêveur", "Il en est resté aux années 50 et 60", "Irréaliste" et "Il erre en dehors de l'Histoire".

Je me suis senti provoqué par les suites de la Conférence sur le futur des relations syro-libanaises publiées dans la dernière édition d'Al-Adab (1) !
Et parce que tous les participants sont des "Syriens" (Hussein Al-Oudat, Michel Kilo, Omar Ameralay et Yasin Haj-Salih), et des intellectuels, j'ai été étonné par la quantité de fausses informations présentées, et qu'ils basaient une analyse politique là-dessus, comme si prendre une position d'opposition contre un certain régime arabe (dans ce cas-ci : le régime syrien) exige en fin de compte d'adopter automatiquement le proverbe arabe : "L'ennemi de mon ennemi est mon ami".

Et surtout, cet "ennemi de l'ennemi" devient un extra-terreste détaché de l'histoire, sans passé, sans mécanismes de mouvement, et extérieur aux lois du développement et de l'évolution. Le "Syrien" est obligé d'être "innocenté" de son "syrianisme" pour ne pas "sortir" (2) : non pas du "Liban", le pays (c'est déjà fait), mais du "concept libanais" ou du "concept du Liban", qui est un reflet du "concept de la Syrie", du "concept de la Palestine" et du "concept de la Jordanie", c.-à-d. du faux concept de l'état post-colonial comme "projet national", détaché de l'histoire, de la géographie et même de l'intérêt. Ainsi, ces "projets" ne sont pas une continuité les uns des autres, mais plutôt "ils co-existent", "des pays voisins", juste comme "Israël".

C'est le concept et "le projet" de l'état post-colonial qui est devenu le slogan de cette ère et son programme, et c'est le prélude de base au "remodelage de la région" comme l'a déclaré Collin Powell avant l'invasion de l'Irak : la désintégration du "concept de nation" en concept du canton et du clan ; la désintégration de la région en marges et des marges en annexes ; et relier tout cela au seul centre autorisé : "Israël".



* * * * * * * * * * * * * * *

Le Film : Mémento (3). Il commence inhabituellement à la fin de l'histoire, et se termine par le début, parce que la question principale (comme dans toutes choses en ce monde), c'est le début.
Le principal personnage du film a une maladie étrange : sa mémoire ne va pas au-delà de quelques minutes, puis tous les événements et les gens disparaissent pour toujours.
Ainsi, il enregistre des choses importantes sur des bouts de papier, et il photographie tous les gens qu'il rencontre avec un polaroïd, en écrivant au dos ses impressions sur cette personne, ce qui deviendra un jugement définitif.
Quant aux faits définitifs, il les tatoue sur son corps.


Commençons par le début.

Les "deux pays voisins" (4) ne sont pas au début des "pays" !
Et c'est aussi le cas pour les "deux autres pays voisins" (5) qui se trouvent au sud "des pays voisins" mentionnés ci-dessus.
Est-ce que quelqu'un se souvient de quelque chose appelé "Syrie" ? ?
Ou est-ce que nos esprits orientés par la situation post-colonial ne comprennent plus rien à ce mot, sauf le pays post-colonial qui porte le même nom ? ?


Flash Back 1 : L'accord Sykes-Picot, 1916

Il a été conclu entre les gouvernements français et britanniques :

• Que la France et la Grande-Bretagne sont prêts à reconnaître et à soutenir un Etat indépendant arabe ou une confédération d'Etats arabes (a) et (b) comme indiqué sur la carte jointe, sous la suzeraineté d'un chef arabe.

• Que dans le secteur (a) la France, et dans le secteur (b) la Grande-Bretagne, auront un droit de priorité sur les entreprises et les emprunts locaux. Que dans le secteur (a) la France, et dans le secteur (b) la Grande-Bretagne, fourniront seules des conseillers ou des fonctionnaires étrangers sur demande de l'Etat arabe ou de la confédération des Etats arabes.

• Que dans le secteur bleu la France, et dans le secteur rouge la Grande-Bretagne, seront autorisées à établir telle administration ou contrôle direct ou indirect qu'elles désirent et qu'elles jugeront convenables d'établir après entente avec l'Etat arabe ou la confédération d'Etats arabes.

• Que dans la zone brune sera établie une administration internationale dont la forme devra être décidée après consultation avec la Russie et, ensuite, en accord avec les autres alliés et les représentants du shérif de La Mecque.


Il sera entendu que le gouvernement français n’entreprendra, à aucun moment, aucune négociation pour la cession de ses droits et ne cédera les droits qu’il possédera dans la zone bleue à aucune autre tierce puissance, si ce n’est l’Etat ou la confédération d’Etats arabes, sans l’agrément préalable du gouvernement de Sa Majesté qui, de son côté, donnera une assurance semblable au gouvernement français en ce qui concerne la zone rouge. (6)

La zone bleue ??

Mon Dieu, que c'est loin l'année 1916 !

Nous sommes tous des enfants d'un nouveau millénaire ! Peut-être que le constructeur Abu-Sleiman, le père de Nazih Abu Afash (7), nous rappellerait qu'il n'a jamais dit par le passé, en se rendant dans les villages du "Liban", qu'il "allait au Liban", mais qu'il a toujours dit qu'il "allait vers le Sud" (8).

Peut-être que mon grand-père Subhi Abdel-Kader Al-Bustani nous rappellerait que lorsqu'il s'est échappé de Damas pour se rendre à Amman en 1916 (pour échapper à l'enrôlement dans l'armée ottomane) en passant par les ports de Beyrouth et de Haïfa, personne ne l'a arrêté et demandé : "Où vas-tu donc ? ", et pas un seul policier des frontières ne lui a demandé un passeport et un visa.

Il y a une grande famille qui réside dans les plaines d'Horan (9) : la Famille Al-Zo'bi. Ils ont été séparés en deux parties par la ligne Sykes-Picot. Une partie s'est retrouvée au sud de la ligne, maintenant des "Jordaniens" ; et l'autre partie s'est retrouvée au nord de la ligne, maintenant des "Syriens". Une famille.

Est-ce que quelqu'un a visité la mosquée d'Al-Azhar au Caire ? Quand, par le passé, la mosquée était une université, il y avait des salles pour les étudiants arabes séparés sur une base "régionale". J'ai demandé au guide de la visite : "Je me demande où les étudiants jordaniens étudiaient ? ".
"Là, dans cette pièce, à gauche de la cour de la mosquée" a-t-il répondu.
"Et les Palestiniens ? " ai-je encore demandé
"Dans la même pièce" m'a-t-il répondu
"Et les Syriens et les Libanais ? " en poursuivant ma curiosité
"Dans la même pièce" a-t-il continué, "C'est la salle du Shwaam" (10).



Flash Back n° 2 : Le Rapport de la Commission King-Crane, 28 août 1919

1. Le plus fort pourcentage, toutes enquêtes confondues, est de 1.500 demandes (80.4%) pour la Syrie Unie, incluant la Cilicie, le désert syrien, et la Palestine.
Les frontières de ce secteur sont habituellement définies comme étant "les Montagnes Taurus au Nord - les fleuves de l'Euphrate et Khabur, et la ligne allant de l'est d'Abu Kamal à l'est d'Al Juf pour l'Est ; Rafa et la ligne allant d'Al Juf à Aqaba au Sud, et la Mer Méditerranée à l'ouest."
En plus d'être le premier objectif du Programme de Damas, la Syrie Unie a reçu un fort soutien de nombreux Chrétiens dans l'ensemble de l'O.E.T.A. (ndt. Occupied Enemy Territory Administration : nom donné aux portions du territoire ottoman que les puissances victorieuses se sont réparties), comme l'indique le nombre de demandes.

2. En opposition à l'Unité syrienne, six des dix-neuf pétitions pro-sionistes demandent une Palestine séparée, et c'est vraisemblablement sous-entendu dans les autres (11).


Le Film : Journal intime d'un peuple (12).
Dans ce film, Moh'md Azzeh Darwazeh (13) nous rappelle que la première décision de la première Conférence arabe contre la Déclaration de Balfour (14) et les accords de division fut que la Palestine faisait partie de la Syrie et que la conférence demandait l'indépendance de la Syrie dans son ensemble.

Aujourd'hui, personne ne s'en souvient. Personne ne veut s'en souvenir.
Les générations ont grandi avec l'idée sioniste qui définit la "Palestine" en tant "que territoire unique" distinct de la terre qui l'entoure, et qu'il n'y a aucune continuité entre la "Palestine" et les régions autour.

Réfléchissons : Qui est favorisé par la séparation du sud de la Syrie et par le fait de la déclarer : entité trans-histoire/trans-géographie ?


Flash Back 3 : A partir des résolutions de la Conférence Arabe sur la Palestine, le 10 février 1919.

Nous considérons que la Palestine fait partie de la Syrie arabe car elle n'en a jamais été séparée, à aucun moment. Nous avons des liens nationaux, religieux, linguistiques, naturels, économiques et géographiques avec elle.
Au vu de ceci, nous désirons qu'un district sud-syrien, ou Palestine, ne soit pas séparé du Gouvernement Syrien Arabe Indépendant et soit libre de toute influence et de toute protection étrangère. (15)

Nous nous sommes noyés dans les détails et les drapeaux pseudo-nationaux. "Le Liban sera à nouveau reconstruit" ??? (16).
Est-ce que vous le croyez réellement lorsque "Le Général" Michel Aoun, l'autoproclamé "libérateur du Liban" a atterri à Beyrouth, venant du pays qui avait auparavant occupé son pays pour se vanter que "la libération" avait été réalisée lors du Congrès US par le "Syria Accountability Act" (17) et au Conseil de Sécurité de l'ONU par la Résolution 1559 (18), et que le meurtre de Rafiq Al-Hariri (19) n'a rien fait sinon "accélérer" cette "libération" (20) ?!!
Et voilà : Aoun désigne les principaux bénéficiaires du meurtre d'Hariri, et certainement les auteurs, pendant que nous voyons le corps d'Hariri se transformer en "occasion" pour de nouvelles alliances entre factions qui s'affrontaient : fascistes et sectaires avec les socialistes et les démocrates et les capitalistes, tous ensemble avec les alliés d'Israël et les alliés des USA et les alliés de la France (Alliés ? Subordonnés est le mot correct).
Rien ne relie ni ne réunit ce groupe bizarre, à part leur hostilité à la mémoire : la mémoire de la guerre (21), la mémoire de leurs alliances passées et présentes (22), la mémoire du sang qui est toujours tiède sur les lames des couteaux et des haches, et la mémoire d'une patrie qui ne soit pas un Etat post-colonial.

Le chiffre continue d'augmenter sur l'écran d'"Al-Mustaqbal" (23) et intensifie l'amnésie.

Chaque jour vous éloigne un peu plus, et le personne principal :
• oublie comment le chef du "Parti socialiste progressiste" cherche le pardon de Sameer Ja'ja le Parrain et chef militaire des Milices Libanaises confessionnelles fascistes (24), et à construire une alliance avec son parti ;

• oublie comment les propriétaires de la chaîne "Al-Mustaqbal" construisent aussi une coalition avec le même fascisme ;

• oublie qui s'est tenu en face du Congrès US pour témoigner contre son peuple (25) ;

• oublie la prison d'"Al-Kheyam" (26) et les cris de douleur qui tenaient éveillés, toute la nuit, les gens des villages voisins ;

• oublie "Qana" (27) ;

• oublie les massacres de "Sabra" et "Chatilla" (28) ;

• oublie le pèlerinage du Patriarche à Washington DC (29) ;

• oublie les ouvriers syriens du bâtiment qui ont été précipités du haut des bâtiments construits avec leur sueur (30).

Nous raserons le centre ville de Beyrouth et sur les ruines, nous bâtirons une nouvelle mémoire parisienne (31).

Hussein Al-Oudat a oublié tout ça, et l'alliance du capitalisme avec le fascisme est devenue "un mouvement démocratique original de protestation" (32).
Michel Kilo a oublié tous ceux qui disaient que "le discours de l'opposition libanaise assurait qu'il n'était pas dans le contexte américain", et que "les USA ne sont pas derrière les démocraties palestinienne et libanaise" ! (Quelles démocraties ? Les démocraties de l'occupation et des milices ?!).

Le "syrien" Hussein Al-Oudat décrit ce qui arrive comme "le retour du Liban au Liban" (33), pendant que le "syrien" Michel Kilo devient plus pessimiste à la suite des manifestations pro-résistance (34) après qu'il ait conclu que l'armée syrienne se retirera "mais la Syrie ne le fera pas" !

Alors voilà la question : vous n'aimez pas le retrait de la classe dirigeante et ses outils "sécuritaires", mais à la place, vous voulez un désengagement populaire/social/économique total. Le retrait syrien de la Syrie et le retour du Liban vers une mémoire inventée.


Dans des jours similaires, mais il y a un siècle, l'"Etat national" arabe était en train de se développer, pas par les facteurs des politiques, les sentiments et les discours, mais matériellement. La formation d'un marché national arabe.
Les familles des marchands de Damas se développaient en dehors du centre de Damas pour s'installer à la périphérie, ouvrant de nouveaux horizons pour le commerce et formant objectivement l'un des plus importants facteurs de l'évolution de l'Etat nation.
Même encore maintenant, vous trouverez les petits-fils de ces marchands dans les villes de Beyrouth (Liban), Naplouse (Palestine), Irbid, Jerash, Ajloun, Mafraq, Zarqa, Amman, Sult, Kerak et as Ma'an (Jordanie).
Cette dernière ville est même divisée en deux quartiers : le quartier Shami (syrien) et le quartier Hijazi (la région nord de la péninsule arabe). Ainsi, le réseau commercial entre les Arabes de Syrie et les Arabes d'Hijaz au sud et les Arabes d'Irak à l'est commençaient à s'intégrer davantage et un marché national arabe était en pleine formation de manière vivante.
Les Syriens se révoltèrent contre les Ottomans pour bâtir l'Etat national qui n'est jamais né.
Arrivèrent les mandats français et britanniques et leurs expressions du progrès : division, subordination et vol.

Maintenant, après un siècle de défaites et de frustrations, nous avons commencé à parler du retrait de la Syrie de Syrie et du retour du Liban au Liban, et Omar Ameralay compare la Syrie avec le colonialisme français et dit que le Hezbollah est le "représentant du colonialisme syrien" !

Où est votre marxisme, vous qui vous proclamez les "démocrates de gauche" ?
Le Mouvement de la Gauche Démocratique au Liban déclare : "Nous allons lancer la bataille pour extraire la décision libanaise nationale indépendante, et nous réussirons, comme la Direction Nationale Palestinienne, dirigée par Yaser Arafat, a réussi, avant nous, en refusant la phrase : "La Palestine est le sud de la Syrie" et ils ont poursuivi leur bataille pour récupérer la Palestine ! (35). Discours sur l'analyse marxiste et entités et histoires inventées !


Flash Back 4 : la "Palestine" dans la compréhension populaire arabe avant son invention.

*Nous, soussignés, membres du Congrès général syrien réuni à Damas le 2 juillet 1919 et composé des délégués des trois zones, le sud, l'est et l'ouest, et munis des lettres de créance nous autorisant à représenter les habitants musulmans, chrétiens et juifs de nos districts respectifs, sommes convenus de soumettre ce qui suit comme la définition des aspirations du peuple qui nous a choisi pour les représenter devant la Section américaine de la Commission inter-alliés,
(…)

7. Nous rejetons la demande des sionistes d'établissement d'un marché commun juif dans cette partie du sud de la Syrie connue sous le nom de Palestine, et nous sommes opposés à une immigration juive dans n'importe quelle partie du pays.
Nous ne leur en reconnaissons pas le titre, et nous considérons leurs demandes comme une menace grave à notre vie nationale, politique et économique.
Nos compagnons citoyens juifs continueront à jouir des droits et avoir les responsabilités que nous avons en commun.

8. Nous souhaitons qu'il n'y ait aucun démembrement de la Syrie, et aucune séparation de la Palestine ou des régions côtières à l'ouest ou du Liban de la mère patrie ; et nous demandons que l'unité du pays soit maintenue en toutes circonstances (36).
"

• Les peuples de la Syrie du nord et de la côte considèrent la Syrie du sud (la Palestine) comme morceau continu avec la Syrie (37).

• Et ce qui est encore plus étonnant est que cette pauvre Palestine malchanceuse est devenue un jouet dans les mains des politiciens, qui en ont fait ce qu'ils voulaient. Ils ne se sont pas arrêtés à leurs déclarations de donner la Palestine aux Juifs, mais ils ont commencé à suggérer des choses qui mèneront au détachement du peuple arabe de Palestine de la Syrie et feront de la Palestine une unité politique séparée, et nous ne savons pas ce qu'est cette "unité séparée" sous la supervision des Britanniques.

Avec ces suggestions :
a) ils donneront la Palestine aux Juifs,
b) ils la fragmenteront et la détacheront de la Syrie et avec ce détachement, la population arabe diminuera et les Juifs augmenteront et ils auront une majorité en tout (38).

"Dans nos lettres précédentes, nous avons demandé que la Palestine ne soit pas séparée de la Syrie et nous avons protesté sur le projet de transformer la Palestine en Foyer juif. Et lorsqu le Comité américain (la Commission King Crane) a visité ce pays, ils ont assuré que le peuple de Syrie tout entier, du sud au nord, rejetait unanimement le mouvement sioniste (…) et nous demandons que la Palestine ne soit pas séparée de la Syrie en aucune circonstance (39)."

Parce que nous oublions, et parce que le film veut nous rappeler que le "début" est la base, et que nous ne sommes pas des créatures flottant dans un espace intersidéral, que nous ne sommes pas sans une histoire, que nous ne sommes pas "les enfants d'aujourd'hui", nous devons tatouer tout ce qui précède sur nos corps, peut-être qu'un jour nous nous souviendrons que nous ne sommes pas arrivés dans ce monde sur le dos d'une soucoupe volante, et que nous n'avons pas été conçus dans une éprouvette, dans quelque trou noir galactique.

Alors, qui est en train d'errer "en dehors de l'histoire" ? Alors, qui se bat pour effacer sa mémoire et être un "né de nouveau", tout "purifié" des crimes de la géographie et de l'histoire ? Sommes-nous donc aussi stupides ?


Notes de lecture :

1. Séminaire sur l'avenir des relations syro-libanaises ; participants : Hussien Al-Oudat, Michel Kilo, Omar Ameralay ; modérateur : Yasin Haj-Salih. Al-Adab 3/4/5 2005, pages 25-31.

2. "La Syrie dehors" fut l'un des principaux slogans entonné par les participants aux manifestations contre la présence syrienne au Liban.

3. "Mémento", réalisé par Christopher Nolan. Avec Guy Pearce, Carrie-Anne Moss et Jo Pantoliano.

4. Syrie et Liban.

5. Jordanie et Palestine.

6. www.yale.edu/lawweb/avalon/mideast/sykes.htm.
Voir les cartes des secteur

7. Poète syrien, son grand-père était un entrepreneur et il a construit de nombreuses maisons dans beaucoup de villages dans ce qui est appelé aujourd'hui "Liban".

8. Nazeeh Abu-Afash : Le second 11-Septembre : journal d'un déshonneur, Al-Adab du 3/4/5 2005, page 10.

9. Les plaines qui s'étendent dans la partie nord de la "Jordanie" et de la "Palestine" et au sud de la "Syrie".

10. "Shaam" est un mot arabe qui décrit la Syrie historique qui a été divisée par les colonialistes britanniques et français en quatre "pays" : la Syrie, la Jordanie, la Palestine et le Liban. Les Arabes se réfèrent à leurs pairs qui viennent de la Syrie historique par un terme collectif : "Shwaam".

11. www.damascus-online.com/.../king_crane.htm

12. "Journaux d'un peuple", dirigé par Qais Al-Zubaidi, produit par l'OLP.

13. Moh'md Azzeh Darwazeh, (1887-1984), militant arabe renommé pour sa lutte contre le colonialisme britannique et ensuite le projet sioniste en Palestine. Lorsque j'ai fait des recherches sur lui pour écrire cet article, j'ai découvert qu'il était le descendant du Clan "Freihat", qui habite à l'est du Jourdain, ce qui donne une preuve supplémentaire de la fausseté de l'argument des "séparatistes".

14. Le texte complet de la Déclaration Balfour

15. Kayyali, Palestine, une histoire moderne, pp. 60-3 sur :
www.aqsa.org.uk/chapterContents.aspx?id=44

16. Chanson libanaise bien connue qui a été matraquée lors du retour de Michelle Aoun au Liban, après son exil en France.

17. Pour consulter le texte de la Loi (en date du 1er mai 2003)

18. Pour consulter le texte de la Résolution 1559

19. Ancien Premier Ministre libanais dont l'assassinat le 14 février 2005 a conduit aux réactions que nous voyons au Liban ces jours-ci.

20. Voir : www.iht.com/articles/2005/05/08/news/beirut.php

21. La Guerre Civile Libanaise (1975-1990) : une guerre confessionnelle où les alliés d'aujourd'hui étaient les ennemis d'hier et se sont combattus dans ce qu'ils ont appelé "une guerre de suppression" pour éliminer complètement "l'autre" dans sa totalité, et où "tuer par la carte d'identité" (vérifier la religion sur la carte d'identité et tuer la personne si elle appartient à "l'autre" secte) était un acte banal.

22. Beaucoup (presque tous) de ceux qui ont formé l'alliance pour expulser les forces et la présence syriennes au Liban ont été des alliés de la Syrie et les bénéficiaires de la présence syrienne !
Des alliances ont également eu lieu avec les sionistes par quelques sectes contre leurs propres compatriotes pour obtenir un soutien politique, logistique et militaire destiné à les annihiler !

23. La chaîne de télévision Al-Mustaqbal, qui appartenait à Rafiq Al-Hariri, l'ex-premier ministre du Liban assassiné. Depuis sa mort, la station tient un compteur, dans le coin supérieur gauche de l'écran, qui indique le nombre de jours passés depuis son assassinat sans qu'on en connaisse les auteurs.
Ceci contredit ouvertement la ligne adoptée par le courant du même Al-Hariri et de ses alliés, qui ont directement accusé la Syrie.

24. Les Forces Libanaises sont une organisation militaire confessionnelle chrétienne maronite qui a violemment combattu pendant la guerre civile, noué des alliances avec "Israël" et a été impliquée dans les massacres des camps de réfugiés palestiniens. Son chef, Sameer Ja'ja a été condamné à la prison à vie pour son rôle dans beaucoup de meurtres commis pendant la guerre civile.
Il a été libéré en août 2005 par une "grâce spéciale" après avoir passé 11 ans en prison, grâce aux efforts de la coalition "La Syrie dehors" et les pressions qu'elle a faites à la suite du retrait syrien. Les Forces Libanaises et le Parti Socialiste Progressiste se sont livrés une "guerre de suppression" pendant la dernière guerre civile !

25. En septembre 2003, Michel Aoun a témoigné contre la Syrie devant le Comité du Congrès des Etats-Unis, préparant le terrain pour le "Syria Accountability Act".

26. Une prison installée par les sionistes et gérée par leur client l'Armée du Sud Liban, dirigée par Antwan Lahd pendant l'occupation sioniste du Sud Liban.
La prison est célèbre pour les tortures incroyables qui y ont eu lieu, les hurlements des torturés empêchés les habitants des villages alentour de dormir.
La prison a été conservée jusqu'à maintenant comme témoignage de la brutalité sioniste et on peut la visiter. Beaucoup des membres de l'Armée du Sud Liban, y compris son chef, ont fui vers "Israël" après la libération du Sud Liban.
Ces jours-ci, il y a de plus en plus de discussions sur l'octroi du "pardon" à Antwan Lahd et ses gars et qu'ils puissent revenir au Liban !

27. En 1996, les sionistes ont bombardé les civils qui s'étaient réfugiés dans un bâtiment des Nations Unies au Sud Liban.
Voir le compte rendu de Robert Fisk

28. Les Massacres de Sabra et Chatilla. En septembre 1982, et durant l'occupation sioniste du Liban, les Milices Libanaises, en coordination avec l'armée israélienne, sont entrées dans ces deux camps et ont massacré environ 3.000 habitants. Ariel Sharon (qui était à l'époque Ministre israélien de la Défense) a été impliqué dans cette opération et son rôle a été décrit dans un rapport publié par la Commission d'Enquête de la Knesset israélienne, connu sous le nom de "Rapport Kahana".

29. La visite du Patriarche Sfier à Washington et la rencontre avec Bush le 16 mars 2005. Le Patriarche joue un rôle clé dans la politique libanaise.

30. Pendant les manifestations "La Syrie dehors", nombre d'ouvriers du bâtiment syriens ont été tués de manière affreuse, par exemple jetés du haut de bâtiments en construction. Ce furent parmi les expressions les plus extrêmes du mouvement "La Syrie dehors" et elles reflètent le contenu fasciste de certains de ses constituants. Fait assez étrange, les nouvelles de la mort tragique de ces ouvriers n'ont jamais été mentionnées dans les principaux médias, ni dans d'autres d'ailleurs !

31. Dans la période qui a suivi la fin de la guerre civile, la reconstruction du centre de Beyrouth, qui a été très endommagé par la guerre et a été témoin de sa sauvagerie et de sa brutalité, a été accordé à Solidaire, une entreprise du bâtiment dont l'actionnaire principal est Rafiq Al-Hariri ; l'entreprise a rasé tous les bâtiments et, à la place, a construit un nouveau centre-ville qui ressemble à certains quartiers de Paris. Le centre-ville de Beyrouth est maintenant appelé "Le Solidaire".

32. "Séminaire sur l'avenir des relations syro-libanaises", mentionné plus haut, page 5.

33. Ibid. page 25.

34. Le 9 mars 2005, et après 3 semaines de manifestations anti-syriennes, le Hezbollah et d'autres factions ont organisé une manifestation massive. Environ 1 million de personnes y ont participé, et ce fut considéré comme un soutien à la résistance libanaise et un refus des interférences US, françaises et sionistes au Liban.

35. D'après un rapport du Mouvement de la Gauche Démocratique Libanaise, Journal As-Safir, 5 février 2005. Cité dans : Samir Idriss, "Ce qui nous attend ne peut pas être plus désastreux", Al-Adab : 3/4/5 2005, page 37 (en arabe).

36. Tiré des résolutions du Congrès général syrien, Damas, 2 juillet 1919, citation de George Antonius, Le Réveil Arabe, pp. 440-2.

37. Tiré des résolutions de la Seconde Conférence des Arabes en Palestine, qui s'est tenue à Damas en février 1920, cité dans : Issa Al-Sifri, La Palestine Arabe entre Mandat et Sionisme, page 34, mentionné dans les Documents "Al-Nakba", le site web de la Commission générale palestinienne pour l'Information (en arabe)

38. Tiré du Mémorandum de l'Association Islamique Chrétienne de Jaffa adressé au Général Waton sur le projet sioniste en Palestine, 1919. Mentionné dans les Documents"Al-Nakba", le site web de la Commission générale palestinienne pour l'Information (en arabe)

39. Tiré du Mémorandum de l'Association Islamique Chrétienne adressé au Gouvernement militaire britannique à Jérusalem pour exprimer le refus du "Foyer Juif" et la séparation de la Palestine de la Syrie, 20 août 1919. Extrait de : Georges Antonius, Le Réveil Arabe, qui le cite venant de : Shawn Lesly, Mark Sykes : Vie et Lettres. Mentionné dans les Documents "Al-Nakba", le site web de la Commission générale palestinienne pour l'Information (en arabe)

Liens apparentés :

Hisham Bustani : "Non à '"Israël" sur la terre volée en 1967. Oui à '"Israël" sur la terre volée en 1948 ! "

Source : CSCA

Traduction : MR pour ISM

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