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Israël - 6 décembre 2010
Par Gilad Atzmon
La presse israélienne évoque le fait que l’incendie de forêt qui fait rage dans le nord du pays depuis mercredi a continué à s’étendre samedi matin, brûlant des maisons dans le bucolique village d’artistes de ‘Ein Hod’.
Ein Hod, qui se trouve sur la route conduisant à Haifa est une colonie d’artistes israéliens. Situé au pied du Mont Carmel, il surplombe la côte méditerranéenne. Dans les années 50, un groupe d’artistes juifs avait décidé de s’installer à Ein Hod. Ils y avaient construit des studios et des ateliers. Ein Hod est le seul village d’artistes d’Israël ; c’est aussi un des rares villages d’artistes existants dans le monde entier. Israël et les Israéliens sont très fiers de leur colonie d’artistes. Les Israéliens sont totalement dévastés par l’impact de l’incendie (du nord de la Galilée) sur leur village d’artistes chéri.
Reste qu’il y a autre chose, que les Israéliens préfèrent manifestement cacher. Les nouveaux habitants artistes d’Ein Hod sont loin d’être innocents. Ein Hod, en réalité, c’est ‘Aïn ‘Awd, un village palestinien ‘ethniquement nettoyé’ en 1948. Contrairement à de très nombreux autres villages palestiniens, ‘Aïn ‘Awd n’a pas été détruit. Bien que ses habitants eurent été brutalement expulsés (par l’armée sioniste, ndt), la plupart de ses maisons sont restées intactes. Les fameux Artistes Israéliens, en réalité, ne sont qu’une bande de pilleurs. Tant qu’ils y étaient, ils ont transformé la mosquée de ce village en bar/restaurant, qu’ils ont baptisé « Le Bonanza » (photo ci-(dessus). Il saute aux yeux que la communauté artistique israélienne a participé au crime sioniste de manière active.
Les quelques villageois palestiniens qui avaient survécu à l’invasion de 1948 ont construit un nouveau village à proximité, appelé lui aussi ‘Aïn ‘Awd. Inutile de préciser que ce nouveau village n’est pas reconnu légalement par le gouvernement israélien, qui lui dénie tous les services municipaux (notamment l’eau potable, l’électricité et la voirie). Dans les années 1970, le gouvernement israélien a construit une barricade autour de ce nouveau village afin d’en interdire l’expansion naturelle. Comme par hasard, des artistes israéliens se baguenaudent dans des maisons palestiniennes pendant que leurs propriétaires indigènes dépossédés survivent dans l’indigence juste à côté, sans eau potable et sans électricité.
Tout au long des soixante années écoulées, le Fonds National Juif a planté des millions de pins autour des villages palestiniens et des villes palestiniennes. Ces forêts nouvellement plantées avaient pour fonction de dissimuler les traces de la civilisation palestinienne et de la Nakba (défaite des Palestiniens, ndt) de 1948. ‘Aïn ‘Awd est, lui aussi, cerné par les pinèdes. Cela aidait nos fameux « Artistes » à se concentrer sur leurs préoccupations créatives et à ignorer la misère à ‘Aïn ‘Awd (bis). Cela permet aux artistes de se consacrer à la « beauté » et de tenter d’oublier leur péché originel.
Apparemment, la forêt entre Ein Hod et ‘Aïn ‘Awd n’est plus qu’un tas de cendres : la nature a trouvé le moyen de confronter les Israéliens et les Israéliennes tant à leur présent qu’à leur passé. Pourtant, je suis loin d’être convaincu que les Israéliens puissent un jour être moralement éveillés à la réalité désastreuse dans laquelle ils sont complices.
Ein Hod n’est rien d’autre qu’un symptôme de plus de la morbidité israélienne. C’est un symbole de cécité éthique. Mais c’est aussi un symptôme de l’absence totale d’espoir pour Israël.
En dépit de sa puissance militaire, de sa soi-disant « supériorité technologique », de son aviation, de ses bombes nucléaires et de son Aipac, Israël est incapable de faire face à un incendie de forêt. Il est incapable de régler ses problèmes internes les plus banals.
Israël a été contraint à mendier l’aide internationale ; le sionisme, censé créer un juif authentique, autosuffisant, civilisé et moral, a échoué de A jusqu’à Z.
Source : Blog Gilad Atzmon
Traduction : Marcel Charbonnier
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Gilad Atzmon
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