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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Est-ce qu'Israel a une politique d'assassinats des civils Palestiniens ?

Par

Les Forces de l'Occupation Israélienne ont tué plus de 3.000 civils palestiniens depuis que l'Intifada a commencé.
Le mépris d'Israel pour la vie des Palestiniens s'étend des individus dans son armée d'occupation jusqu'à son Premier Ministre.
Israel tue des civils palestiniens non seulement intentionnellement mais également par habitude, et cela est vrai depuis des décennies.
Les exemples parlent d'eux-mêmes.

"L'IDF est l'armée la plus morale au monde ; il n'y a jamais eu - et il n'y en a pas maintenant - de politique visant à attaquer les civils"
-- Remarque du Premier Ministre, Ehud Olmert, au début de la réunion hebdomadaire du gouvernement, 11 juin 2006. Communiqué par le conseiller aux médias du Premier Ministre.


En y regardant de près

Quand je vivais à Ramallah entre 1994 et 1998, l'ère du soi-disant processus de paix, j'ai été témoin de peut-être 30 confrontations entre des jeunes Palestiniens et des soldats israéliens alors que je documentais très consciemment et photographiais ce qui se passait.

J'avais mal au ventre en lisant les reportages des correspondants étrangers qui caractérisaient ces événements dans les termes suivants :
Les soldats israéliens et les Palestiniens se sont confrontés aujourd'hui à la périphérie de Ramallah. Deux Palestiniens ont été tués et quatre ont été blessés.

Ce qui était problématique dans ces reportages, c'était le manque total d'information contextuelle qui vous faisait savoir qu'une protestation de jets de pierres se terminait habituellement par la mort d'adolescents et d'enfants palestiniens.

En dehors des cinq jours de confrontations de septembre 1996, qui ont vu une escalade des pierres jusqu'aux armes après que 5 Palestiniens aient été tués au début de la première journée, aucun Palestinien dans ces 30 confrontations n'était armé de quoi que ce soit d'autre que des pierres et de très occasionnels cocktails Molotov.

C'était plus simple à cette époque, à la différence de la militarisation rapide du deuxième Intifada, avec l'aide du mouvement du Fatah d'Arafat.
Avec les armes d'un seul côté, le contexte effrayant de la disparité de la force était là totalement visible.


Sur les nombreux Palestiniens que j'ai vu se faire tuer au cours de ces 30 confrontations, pas un seul d'entre eux n'a été tué à une distance où ils auraient pû toucher un soldat israélien avec une pierre.

Dans la seule confrontation où j'ai vu un soldat israélien être frôlé par une pierre, le meurtre qui a eu lieu s'est produit beaucoup plus tard.
A aucun moment, il n'y avait de situation représentant un danger de mort qui exigeait de ces soldats de se comporter différemment de la police anti-émeutes dans un pays plus civilisé.

Lors de ces heurts, les soldats israéliens ont fait des choses sidérantes. Ils échangeaient des insultes avec les jeunes Palestiniens,en riant et criant avec d'autres soldats.

Ils mettaient leurs fusils sur l'épaule et jetaient des pierres sur les Palestiniens.

Ils simulaient des bruits d'animaux, en grognant et en sautant comme des singes, incitant les Palestiniens à s'aventurer à découvert.

Les soldats utilisaient simultanément des balles réelles et des munitions "moins mortelles" (telles que des balles en acier recouvert de caoutchouc), réfutant ainsi la raison même pour laquelle les troupes sont fournies en munitions "moins mortelles".


Sorti de nulle part, quand l'énergie des heurts semblait se dissiper, un soldat tirait soudainement sur un enfant ou un adolescent, à 100 mètres d'eux ou plus et devant toi.

La fois suivante, vous vous trouvez dans un espace libre sans personne autour, pour voir jusqu'à quelle distance vous pouvez jeter une pierre. Vous trouvez que c'est considérablement moins de 100 mètres.

Laissez-moi être clair. Les événements que je décris, les confrontations où des gens sont morts, n'étaient pas l'exception. C'était la règle. Et aucun soldat n'a jamais été puni.



Je veux croire

Quand vous voyiez quelqu'un tuer un enfant, vous percevez ensuite les êtres humains très différemment. Nous aimons supposer cela quand un événement complètement inexcusable a lieu et que des décès se sont produits dans une certaine sorte d'"accident" ou d'"erreur".

Le "tir croisé" est peut-être le mensonge le plus réussi d'Israël au début du deuxième Intifada, et aucune quantité de statistiques montrant autre chose n'a vraiment semblé pénétrer notre conscience et faire une différence.

Cela ne fait aucune différence parce qu'intérieurement nous voulons désespérément croire que les meurtriers et les serial killers de ce monde sont des aberrations, rares, qu'ils sont malades ou d'une façon ou une autre différents.

Cette conclusion n'est pas possible quand vous voyez de vos propres yeux un exemple commun et récurrent, dans une armée entière. À un certain moment quelque chose se passe en vous, et vos fantasmes sur la décence humaine s'effondrent.

A un niveau plus large, Israël s'est comporté avec une cruauté similaire à celle de ses soldats pendant les confrontations.

L'un des exemples les plus clairs de l'Intifada actuel a eu lieu le 23 juillet 2002. Quatorze Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués quand un F-16 israélien a laissé tomber une bombe de 1 tonne sur un immeuble dans le quartier Al-Daraj de la ville de Gaza, pour assassiner Salah Shehadeh, le chef de l'époque de la branche militaire du Hamas.

Les nombreuses victimes civiles étaient inévitables étant donné la taille de la bombe utilisée et le secteur surpeuplé sur lequel elle a été lâchée.

Un journaliste d'Ha’aretz a plus tard demandé au Général Dan Halutz, un personnage clé derrière la politique d'assassinat d'Israël, s'il avait ressenti du remords au sujet de l'incident.

Après avoir fait une déclaration de regret plutôt vide concernant les enfants tués et avoir défendu la politique, il a déclaré :

"Si vous insistez à vouloir savoir ce que je ressens quand je lâche une bombe, je vous le dirai. Je sens une légère secousse de l'avion en raison du dégagement de la bombe. Une seconde plus tard cela passe, et c'est tout. C'est ce que je ressens."



La désinformation est une arme de destruction massive
Que ce soit une arme à longue portée ou un kamikaze
Un esprit mauvais est une arme de destruction massive
Que vous soyez Soaraway Sun ou BBC One
La désinformation est une arme de destruction massive

-- Extrait de “Mass Destruction” de Faithless


Notre aveuglement et notre désir que ces choses ne soient pas la réalité sont une partie intrinsèque du système qui tue. Nous sommes séparés de ces événements par la distance et dépendons de d'autres pour nous dire ce qui se passe.

Les journalistes étrangers qui existent théoriquement pour nous rapporter les simples faits partagent ces mêmes défauts et rendent la tâche d'aller au coeur des choses encore plus dure pour eux -mêmes en vivant presque tous sans exception dans des zones de population israélienne.

Alors que leurs rédacteurs encore plus loins demandent implacablement la "dernière" information plutôt que d'insister sur l'ensemble de l'histoire, ils peuvent rien faire de plus que de ricocher comme des pierres sur la surface peu profonde de la réalité, un processus aussi inévitable que de savoir qu'une bombe de 1 tonne tombant sur un immeuble tuera des civils.

Ceux qui ralentissent, creusent plus profond, et rapportent des exemples clairs se retrouvent avec leurs histoires refusées, les boîtes aux lettres de leurs rédacteurs remplies de lettres en colère de gens qui ne lisent jamais un mot de leur histoire et, si nécessaire pour en terminer avec eux, des accusations chuchotées qu'ils sont motivés par une haine des Juifs.

Après le bombardement israélien du 9 juin 2006 sur la plage de Gaza qui a tué huit Palestiniens, dont sept membres d'une même famille, et a blessé 32 civils, dont 13 enfants, le gouvernement israélien a, au début, exprimé ses "profonds regrets" au sujet de l'incident.

Le Premier Ministre Ehud Olmert a promis une enquête, en déclarant que "il n'y a jamais eu - et il n'y en a pas maintenant - de politique visant à attaquer les civils", un mensonge flagrant mais rassurant pour ceux d'entre nous qui veulent croire que ces choses n'existent pas.

Dans les jours suivant l'événement, Israël a vu une occasion et a modifié son histoire. Aujourd'hui, le site internet du Ministère des Affaires Etrangères a mis en évidence un article du Jérusalem Post qui nie la responsabilité d'Israël et offre la possibilité alternative d'une mine palestinienne.

La machine médiatique a sauté dessus, les gens ont commencé à hésiter entre les deux côtés et -- soudain -- le monde est devenu paralysé, ne sachant pas qui ou quoi croire, toutefois la dernière histoire d'Israël est incroyable.

Aujourd'hui, nous voyons le plein pouvoir du mensonge d'Olmert, car une autre attaque israélienne a été effectuée sur Gaza en pleine journée.

Les témoins ont signalé qu'un avion israélien avait tiré un missile sur un fourgon qui circulait sur une route fréquentée.

Les civils ont couru pour aider les passagers, deux membres du Jihad Islamique, et l'avion a tiré à un deuxième missile sur la foule.

Onze personnes ont été tuées au total, neuf d'entre eux étaient des civils, et 30 autres civils ont été blessés. Parmi les morts, il y avait deux médecins et deux enfants.

Comme avec la bombe de 1 tonne sur l'immeuble, quel résultat autre que ce carnage pouvait-on attendre sur une route fréquentée ?

Avec les systèmes de ciblage du dernier cri sur un F-16, comment le fait de viser une foule pouvait-il être accidentel ?

Les assassinats effectués avec des armes lourdes dans des secteurs fortement peuplés n'ont rien de neuf.
Du début de l'Intifada, jusqu'au 1er mai 2006, 552 Palestiniens ont été tués dans des assassinats israéliens. Sur ce nombre, 181 soit un tiers étaient des passants innocents près de la cible visée par l'assassinat ou simplement des gens qui ont couru pour venir en aide et ont été tués quand des missiles supplémentaires ont été tirés. (Source : PCHR).


Les Forces de l'Occupation Israélienne ont tué plus de 3.000 civils palestiniens depuis que l'Intifada a commencé.

Le mépris d'Israël pour la vie des Palestiniens s'étend des individus dans son armée d'occupation jusqu'à son Premier Ministre.

Israël tue des civils palestiniens non seulement intentionnellement mais également par habitude, et cela est vrai depuis des décennies.

Les exemples parlent d'eux-mêmes.


Source : http://electronicintifada.net/

Traduction : MG pour ISM

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