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Palestine -

Et voilà comment la Palestine est devenue l'Etat des juifs...

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La nation arabo-musulmane s'est réveillée le 27 septembre passé pour apprendre la tentative de groupes de juifs d'envahir la mosquée d'Al Aqsa à Jérusalem sous la protection de la police de l'occupation. Elle s'est réveillée et s'est réassoupie, comme à son habitude, dans une profonde torpeur. Les Palestiniens de Jérusalem et de ses environs et les Palestiniens de 1948 ont immédiatement accouru pour défendre la mosquée sacrée d'Al Aqsa avec pour seule arme leur foi infinie dans la justice de leur cause. Ces hommes, femmes et enfants, ont formé un barrage humain face aux colons et aux policiers israéliens qui les protégeaient, en toute logique en leur qualité d'instrument de l'Etat occupant. De leur côté, et comme d'habitude, la Ligue arabe et l'Organisation de la conférence islamique ont exprimé leur inquiétude et répété les mêmes déclarations qui demeurent lettre morte depuis des décennies.

Et voilà comment la Palestine est devenue l'Etat des juifs...


Dans les rues d'al-Qods occupée, octobre 2009.

Les attaques israéliennes contre les sites sacrés arabo-musulmans ne s'arrêteront pas tant que la réaction se limitera aux déclarations inutiles de plus de cinquante Etats musulmans. Il est clair et sans exagération aucune que même si on arrive un jour à un règlement définitif avec les Israéliens, Jérusalem Est et Ouest sera entre temps devenue la capitale éternelle du peuple juif, comme l'ont toujours proclamé les fondateurs de l'Etat hébreu. A titre de simple rappel, depuis la Nakba en 1948, Israël a détruit plus de 2.000 mosquées en Palestine et, en l'absence de toute opposition, poursuit inlassablement tous les jours la violation des sites sacrés musulmans. C'est ainsi qu'une nation qui a renoncé à son patrimoine sacré encourage l'agression.

Tout le monde sait que le mouvement sioniste depuis sa création à ce jour, utilise tous les moyens pour s'accaparer ce qui reste de la terre arabe dans la Palestine historique en se fondant sur la mystification de "la terre sans peuple pour un peuple sans terre", après en avoir convaincu l'Occident soit-disant éclairé (Europe et Etats-Unis). Mais nous assistons aujourd'hui à une accélération de cette colonisation sous la direction du gouvernement d'extrême droite et avec le soutien de fortunes juives du monde entier (mais où sont les fortunes arabes ?), accélération qui se fait désormais au grand jour pour imposer des faits accomplis sur le terrain et isoler Jérusalem Est de son environnement palestinien. On se rappelle qu'en réponse aux demandes des Etats-Unis de geler la colonisation sous toutes ses formes y compris à Jérusalem Est, le Premier ministre israélien avait déclaré que Jérusalem Est et Ouest était la capitale éternelle de l'Etat hébreu et que cette question ne pouvait faire l'objet d'aucune discussion.

Le mouvement sioniste ne cache pas son ambition de mettre la main sur les terres arabes occupées depuis juin 67, telles que le Golan arabe syrien. Et la formule de "la paix contre la paix" que Netanyahu propose à la Syrie signifie que la paix sera concédée à la Syrie en contrepartie du maintien de l'occupation du Golan. De même que la formule de "la paix économique" proposée aux Palestiniens va de pair avec la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie occupée et à Jérusalem. Il n'est un secret pour personne que Ariel Sharon avait étudié en 2003 la possibilité d'occuper la Jordanie et d'en faire la patrie des Palestiniens en application du vieux projet sioniste. Par ailleurs, Israël n'a jamais dissimulé ses relations historiques avec la province du Kurdistan en Irak et continue d'occuper les fermes de Shebaa au sud Liban.

Force est de constater l'existence d'une stratégie sioniste visant à mettre la main sur les terres palestiniennes de la Palestine historique pour modifier l'équilibre démographique en faveur des juifs. Certaines informations indiquent qu'après le retrait unilatéral de Gaza en août 2005, l'Etat sioniste a commencé à mettre en oeuvre cette stratégie complexe par étapes : à l'issue du retrait, la droite israélienne a senti qu'elle devait compenser les terres "perdues" de la bande de Gaza et entamé une vaste opération de colonisation qui s'est étendue, avec l'appui du gouvernement, à l'intérieur de ce qu'on appelle la ligne verte. C'est ainsi qu'a été créée une ville au coeur de Wadi 'Ara pour loger 150.000 colons juifs extrémistes (Haridim) qui touchent des salaires de l'Etat sans être soumis au service militaire. Et c'est ainsi également qu'une nouvelle ville a été édifiée à côté du village de 'Ayn Mahel, à l'intérieur de la ligne verte, et que la ville juive de Ksif a été construite dans le Naqab. En d'autres mots, Israël est en train d'établir trois villes juives à l'intérieur de la ligne verte sur les terres arabes, tandis que, depuis 1948, il n'a pas été créé un seul village, et encore moins une seule ville, arabe.

Il faut prendre très au sérieux la validation de la Knesset du projet de loi de Netanyahu qui permettra pratiquement de vendre tout ce qui reste des propriétés et des biens des réfugiés palestiniens, d'imposer un fait accompli et d'interdire toute solution éventuellement revendiquée par les Palestiniens qui comporterait le droit au retour des réfugiés chassés de leurs terres en 1948. A tous ceux qui se fondent sur le droit international, nous rappelons que la résolution 194 du Conseil de sécurité des Nations Unies consacre le droit au retour et que l'Etat hébreu est devenu membre des Nations Unies sur la condition de son acceptation de mettre en application les résolutions 181 (partage de la Palestine) et 194. Soulignons que cet Etat, qui méprise le droit international et se considère comme au-dessus des lois, s'abstient d'appliquer plus de soixante résolutions des Nations Unies alors qu'il a été créé par une résolution de ces mêmes Nations Unies.

Le problème de la Palestine n'est pas le problème du peuple palestinien, mais le problème de l'ensemble des Arabes, du Golfe à l'Océan. Malheureusement, on constate que la nation arabe, peuples et gouvernants, reste passive, et que face aux crimes sionistes, les pays arabes se contentent de réagir au lieu d'agir. Et c'est là que se trouve le principal problème. Aujourd'hui, 61 ans après la Nakba palestinienne, il est de notre devoir de nous demander, peuples et gouvernants, si nous avons fait ce qu'il fallait contre ce danger qui nous menace ? Avons-nous été à la hauteur des évènements ? Ou ne serions-nous capables que de répéter des discours creux et inutiles tandis que le gouvernement extrémiste Netanyahu-Barak-Lieberman achève sous nos yeux, en gros et en détails, les plans fixés par le mouvement sioniste ?

Israël se comporte aujourd'hui comme l'Etat du peuple juif au plein sens du terme et continue à réprimer les Palestiniens de l'intérieur par une légalisation du racisme. Or, le racisme ne peut en aucune manière être accepté et doit être combattu, mais comment ? Les Palestiniens peuvent-ils tous seuls affronter et défaire cette montée du racisme ? Non, bien entendu.

Par ailleurs, compte tenu du silence international, notamment arabe, face à son racisme institué, Israël a relevé le plafond de ses revendications et réclame au monde entier de le reconnaître en tant qu'Etat des juifs seulement, en d'autres termes, en tant qu'Etat purifié des Arabes. Cette reconnaissance serait en fait encore plus dangereuse que la Déclaration de Balfour, par laquelle celui qui ne détenait aucun titre de propriété [sur la terre de Palestine] en avait disposé au profit de celui qui n'y avait aucun droit. Une telle reconnaissance aboutirait à enterrer le droit au retour et à transformer un million et demi de Palestiniens de l'intérieur en otages et en monnaie d'échange dans les négociations. Car les responsables de l'Etat hébreu, de Livni à Netanyahu, en passant par Barak et Lieberman, déclarent haut et fort que le futur Etat palestinien sera le foyer national des Palestiniens, y compris des Palestiniens des territoires occupés en 48.

Source : Arabs48

Traduction : Nadine Acoury

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