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Israël - 3 octobre 2007
Par Ben White
Ben White contribue régulièrement à PalestineChronicle.com. Journaliste indépendant, il est spécialiste des questions sur Palestine/Israël. Son website est www.benwhite.org.uk.
Il a fallu des décennies pour que l'apartheid d'Afrique du Sud, modèle pour la résistance de la société civile à une injustice structurelle d'Etat, soit renversé, et ce pays ne bénéficiait pas de l'engagement idéologique, financier et géopolitique dont Israël jouit en Occident. Aussi ne devons-nous pas nous décourager, ni nous installer dans la certitude réconfortante que nous finirons bien par gagner, d'une manière ou d'une autre.
Les verres de champagne qui tintent sur le site web d'Engage parlent d'eux-mêmes. Le mouvement, créé pour contrer le boycott des institutions universitaires israéliennes, a célébré sa victoire lorsque le Syndicat des Universités et des Etablissements de l'Enseignement Supérieur (University and College Union – UCU) a annoncé que la simple discussion sur le boycott risquait "d'enfreindre la législation sur la discrimination".
Il semble que le boycott d'Israël vient de prendre un sérieux coup. Engage et ses compagnons de route ont fait sauter les bouchons de champagne à la fin de ce qui a semblé être une sacrée bonne semaine. Quelques jours plus tôt, le Socialist Worker du Royaume Uni avait publié un article dans lequel le boycott était remis en question pour des raisons tactiques. D'un ton suffisant, on notait que "même" le Parti de l'Ouvrier Socialiste "diaboliseur d'Israël" doutait maintenant du boycott.
Il ne fait pas de doute que la décision de l'UCU est un revers pour le mouvement de solidarité avec la Palestine – mais ce n'est en fait ni nouveau, ni inattendu.
Il a fallu des décennies pour que l'apartheid d'Afrique du Sud, modèle pour la résistance de la société civile à une injustice structurelle d'Etat, soit renversé, et ce pays ne bénéficiait pas de l'engagement idéologique, financier et géopolitique dont Israël jouit en Occident. Aussi ne devons-nous pas nous décourager, ni nous installer dans la certitude réconfortante que nous finirons bien par gagner, d'une manière ou d'une autre.
Le boycott universitaire n'est qu'une partie d'un mouvement plus large de Boycott, Désinvestissement et Sanctions dont le but est d'amener la justice en Palestine, en mettant le pied dans le vide laissé à la fois par ceux que le statu quo satisfait parfaitement, ou ceux qui préfèrent un "dialogue" et une "conversation" civilisés entre le colonisateur et le colonisé.
Dans d'autres sphères professionnelles, une action est entreprise, par des gens comme des architectes et des médecins, pour donner deux exemples. Davantage d'actionnaires font pression sur des sociétés pour désinvestir, suivant l'exemple de nombreuses églises. Les consommateurs peuvent boycotter les produits fabriqués en Israël, car les militants continuent à sensibiliser sur cette méthode de solidarité et de résistance toujours sous-utilisée.
Nous faisons campagne pour la Palestine pour différentes raisons. Nous sommes des socialistes révolutionnaires, des juifs orthodoxes et des méthodistes de la classe moyenne. Nous sommes des islamistes et des chrétiens évangéliques, et beaucoup d'entre nous ne souscrivent à aucun "isme", mais nous reconnaissons simplement une injustice lorsque nous la voyons.
Nous avons commencé la lutte à partir de perspectives différentes et souvent avec des motifs largement divergents. Mais la Palestine est ce qui nous unit. Et finalement, il n'y a pas, et ne devrait pas y avoir, d'autre ordre du jour, personnel ou militant, que la Palestine.
Il s'agit de centaines de milliers de Palestiniens nettoyés ethniquement de leurs maisons en 1948, pendant que le monde regardait faire, d'un air approbateur. Nous faisons cela pour qu'eux et leurs descendants ne soient pas condamnés à un exil permanent, selon le bon vouloir du dernier Etat colonial.
Il s'agit des millions d'autres Palestiniens qui vivent leur quotidien à l'ombre de tours militaires de contrôle, de murs de bétons et de colonies aux toits de tuiles rouges construites sur une terre volée. Nous faisons cela pour chaque Palestinien à qui on nie la paix et la justice parce qu'un groupe subordonne et domine l'autre.
Le mouvement anti-boycott construit sa campagne, confronté aux déformations et aux calomnies, à l'ignorance et aux arguments fallacieux. L'accusation d'antisémitisme n'est jamais bien loin, l'histoire mythifiée constitue les piliers et la rhétorique fleurit les corniches. Mais ce fragile édifice s'effondre lorsqu'il est confronté à la fois à la réalité de la colonisation sioniste de la Palestine et la justification absurde que parce que c'est Israël, ces crimes ne doivent pas être dénoncés.
C'est pour cela que nous continuons la lutte avec un espoir certain mais sans autosatisfaction, encouragés par tout le chemin déjà parcouru, mais sans oublier que ceci n'est que le commencement de la fin.
Lire au sujet de la décision de l'UCU
Lire la réponse du Syndicat des Universitaires Palestiniens
Source : Palestine Chronicle
Traduction : MR pour ISM
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Ben White
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