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USA-Israel - 13 janvier 2011
Par Khaled Amayreh
Tandis qu'Hillary Clinton cherchait une "'alliance" plus forte avec les Etats arabes du Golfe, le véritable ami et client des Etats-Unis, Israël, démolissait à nouveau une propriété arabe à Jérusalem Est occupée, l'hôtel Sheperd, qui fut jadis le domicile de l'ancien Grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin Husseini. La démolition de ce bâtiment hautement symbolique a eu lieu en dépit des objections venant de toutes parts, dont l'Union européenne et l'administration Obama. L'Autorité palestinienne manifestement impuissante a une fois de plus appelé la communauté internationale à adopter une position ferme à l'égard d'Israël.
"Cette attitude israélienne intransigeante et illégale ne doit pas perdurer sans contrôle," a dit le négociateur en chef palestinien Sa'eb Ureikat.
Il a ajouté, d'un ton de voix désespéré et frustré, "ce qui se passe aujourd'hui fait partie du programme politique du gouvernement israélien de préempter toute solution à Jérusalem. Tandis que Netanyahu continue sa campagne de relations publiques sur le processus de paix, il agit rapidement sur le terrain pour empêcher l'établissement d'un Etat palestinien souverain."
"Israël continue de changer le paysage de Jérusalem pour modifier son statut et le transformer en ville exclusivement juive. Ce processus de nettoyage et de colonisation doit être stoppé pour transformer la sombre réalité de l'occupation israélienne en un Etat palestinien souverain, avec Jérusalem Est comme capitale."
Les paroles usées d'Ureikat, que nous avons entendues jusqu'à la nausée mais sans résultat, tomberont vraisemblablement dans l'oreille de sourds ou d'indifférents en Occident, et en particulier à Washington où l'administration Obama a découvert, sans doute tardivement, qu'elle serait la grande perdante de toute confrontation avec l'actuel gouvernement israélien, le plus belliqueux de l'histoire d'Israël.
Clinton, qui a fait une tournée dans les Etats arabes du Golfe pour inciter leurs sheikhs et émirs contre l'Iran, a réitéré le refus des Usa vis-à-vis de toute tentative palestinienne de chercher réparation auprès des Nations Unies, et même de venir s'y plaindre de l'implacable expansion des colonies juives en cours.
"Nous continuons à croire fermement que New York n'est pas l'endroit où résoudre le conflit de longue date et les questions en suspens entre les Israéliens et les Palestiniens," a dit Clinton. "Nous ne pensons pas que ce soit une voie productive à suivre ni par les Palestiniens ni par quiconque autre."
Clinton, amie proche de l'AIPAC qui a récemment proposé de donner à Israël le fin du fin de la technologie militaire américaine en contrepartie du seul gel de la colonisation pendant 90 jours, n'a pas exprimé d'idée sur la façon de relancer un processus de paix constamment sapé par l'expansion déterminée et le nettoyage ethnique dans toute la Cisjordanie , et en particulier à Jérusalem Est.
Toutefois, cherchant à donner le change et à faire accroire que les Etats Unis sont toujours réellement "impliqués" et continuent de jouer un rôle central, Clinton a signalé que l'administration Obama poussait les riches émirats arabes à augmenter leur aide financière au régime de Ramallah, principalement dans l'espoir que ce dernier prenne son parti – ou du moins garde le silence – sur le cannibalisme israélien de ce qui reste de Jérusalem Est.
Un responsable de l'Autorité palestinienne proche du département des négociations a laissé entendre cette semaine qu'Hillary Clinton avait dit à un homme politique juif américain de ne pas s'inquiéter de ce que les Palestiniens pourraient ou ne pourraient pas faire.
"Nous les ferons taire avec de l'argent, et l'argent ne sortira pas des poches des contribuables américains."
10 janvier 2011 – Rencontre Hillary Clinton avec Sheikh Mohammad Bin Rashid Al Maktoum, vice-président et premier ministre des Emirats Arabes Unis (photo AP)
La politique américaine de soudoiement de l'AP pour qu'elle se taise, ce qui veut dire, du moins de facto, qu'elle prenne son parti du fait accompli israélien, va bien au-delà de réclamer davantage d'argent aux émirats du Golfe pour que l'AP soit heureuse et à flot. Le chef du Fonds monétaire de l'AP, Jehad al-Wazir, a affirmé que l'état financier de l'AP était excellent. En fait, l'USAID a dernièrement supervisé le goudronnage de milliers de kilomètres de routes en Cisjordanie .
Les habitants de Dura, à 12kms au sud-ouest d'Hébron, ont exprimé leur surprise devant l'efficacité et la vitesse à laquelle le goudronnage et la réfection de leurs routes ont été faits.
"Nous n'avons pas vu ce type de travaux depuis 1967. Il semble qu'ils veuillent nous satisfaire par tous les moyens," a dit un de ces habitants.
Mais ce qu'il ne sait pas, c'est que les projets menés par des organismes américains comme l'USAID sont une récompense à la "bonne conduite" de l'AP.
Ceux qui ne comprennent pas les connotations et les significations que recouvre "la bonne conduite de l'AP" devraient prêter attention à la façon dont l'AP s'accroche au processus de paix futile, malgré les provocations israéliennes continuelles. Cette étreinte du processus de paix par l'AP, même récalcitrante, constitue "la bonne conduite" pour Washington, et elle suffit à maintenir l'afflux de l'aide US.
Il ne fait aucun doute que l'administration Obama continuera le jeu qui consiste à cajoler l'AP et les autres régimes arabes "modérés", soit en leur faisant de vagues promesses, soit en exprimant une consternation hypocrite sur le comportement unilatéral d'Israël, comme pour la démolition de la propriété arabe à Jérusalem.
En fin de compte, ce qui compte n'est pas ce que Clinton, prostituée politique à l'esprit complètement sioniste dénuée de toute lueur d'honnêteté ou de moralité, dit mais ce que font les Etats-Unis.
Et ce que font les Etats-Unis, ce n'est rien moins que permettre à Israël de liquider la cause palestinienne avec le consentement de fait d'une entité palestinienne obscènement mensongère et traitresse qui prétend protéger les droits inaliénables des Palestiniens.
Nous, en Palestine, disons que tout ce qui est fondé sur le mal est mauvais. Par conséquent, il ne fait aucun doute que toutes ces conspirations, ces mensonges et ces prévarications n'apporteront pas une paix juste sur cette terre torturée par le racisme, la violence et le sang.
Et même si, à force de tromperies et de manipulations du jeu de la politique internationale, certains arrangements étaient conclus, ils ne dureraient pas.
Parce que ce qui est fondé sur le mal est mauvais.
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Khaled Amayreh
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