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USA - 15 mai 2005
Par Ori Nir
L'Administration Bush "ne reconnaîtra pas et ne s'engagera pas" avec les membres du Hamas ou du Hezbollah qui seront élus à moins que les deux groupes militants soient désarmés, a déclaré un haut diplomate américain à The Forward.
David Satterfield, l'officiel en second au bureau des Affaires Moyen-Orientales du Département d'Etat, a déclaré que l'Administration Bush n'essayera pas d'empêcher ces groupes de participer aux élections palestiniennes ou libanaises.
Mais, il a ajouté : "l'Administration Bush ne reconnaitra les groupes militants armés que "s'ils déposent leurs armes."
Les commentaires de Satterfield, qui semblent être contraires aux précédentes remarques des Américains, ont été faits alors que les responsables du Hamas et du Hezbollah promettaient de conserver leurs armes.
Le Hamas devant gagner une part significative de voix dans les élections législatives palestiniennes en juillet et selon la politique décrite par Satterfield, la Maison Blanche devrait boycotter des hauts responsables de l'Autorité Palestinienne au moment où l'Administration Bush essaye de faire avancer le processus de paix.
La question pourrait également aboutir à un décalage encore plus grand entre Washington et l'Europe, où quelques gouvernements ont indiqué leur bonne volonté à traiter avec les militants qui participent aux élections démocratiques.
Les critiques arguent du fait que l'Administration Bush a échoué. En effet, la pression des Etats-Unis pour des élections au Moyen-Orient pourrait amener des victoires pour les groupes islamiques radicaux qui refusent de renoncer à leurs armes.
L'"Administration Bush ne s'est rarement concentré sur cela," a dit Martin Indyk, qui a servi de conseiller en chef pour le Moyen Orient auprès du Président Clinton.
Indyk, maintenant Directeur du Centre Saban pour la Politique au Moyen Orient basé à Washington a ajouté que Maison Blanche "avait tendance à mettre ce genre de questions dans le panier 'trop-difficile'."
En recherchant parmi les pressions faites sur le sujet par la Maison Blanche sur les pays arabes, Indyk a indiqué qu'on ne trouvait qu'un seul exemple où un responsable américain avait déclaré que les groupes armés ne devraient pas participer au processus politique : L'interview du 19 avril du Président Bush avec le Lebanese Broadcasting Corporation.
"Vous ne pouvez pas avoir un pays libre si un groupe de personnes se comporte comme une milice armée," a dit Bush, en ajoutant, "les groupes de citoyens qui sont armés et essayent d'imposer leur volonté sur une société libre, ce n'est tout simplement pas la définition d'une société libre."
Cependant, au cours des dernières semaines, le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, et J. Scott Carpenter, Secrétaire d'Etat adjoint chargé de la démocratie, des droits de l'homme et du travail, avaient fait entendre un commentaire différent.
"La seule chose que vous voyez quand les gens ont des élections libres et justes, c'est qu'ils tendent à choisir des personnes qui s'engagent à améliorer leur vie, pas des gens qui sont engagés dans des actions terroristes," a dit McClellan pendant son briefing quotidien le 13 avril quand on lui a demandé comment les Etats-Unis répondraient à une victoire du Hamas aux élections palestiniennes de juillet prochain.
"Et je pense que si vous regardez les précédentes élections palestiniennes, les gens qui ont été élus, alors que cela aurait pu être des membres du Hamas, c'étaient des professionnels des affaires. Ce sont les personnes qui ont fait campagne en parlant d'améliorer la qualité de la vie pour les Palestiniens, de satisfaire leurs besoins économiques et de satisfaire d'autres besoins qui sont importants pour eux — pas des terroristes."
Carpenter a fait à une remarque similaire le mois dernier lors d'une conférence au Qatar sur les relations Américano-Islamiques. Selon les notes prises par plusieurs journalistes qui ont suivi la conférence, Carpenter a dit que l'Amérique "était préparée à accepter les implications" en permettant aux groupes radicaux de participer aux élections. Il a ajouté : "Je ne me lancerais pas avec le Hamas et le Hezbollah -- les gens de la région devront se demander" s'ils sont disposés à soutenir les "personnes qui dans leur idéologie fondamentale sont contre la démocratie elle-même."
Certains observateurs ont été étonnés que Carpenter n'ait pas exprimé une position américaine claire en rejetant la participation dans le processus politique des forces en soi anti-démocratiques.
Dans ses remarques à The Forward, Satterfield a indiqué que "élire des gens qui sont affiliés à des groupes militants, ce sont les affaires internes des Libanais et des Palestiniens. Mais l'implication permanente de ces groupes dans le terrorisme, cela nous concerne," a dit Satterfield, qui a parlé à The Forward après avoir participé à un panel de discussion à la conférence annuelle du Comité Juif Américain à Washington.
Notant que quelques gouvernements en Europe sont disposés à oublier les actions terroristes de ces groupes s'ils se transforment en parties politiques, Satterfield a indiqué que "il ne devrait y avoir aucun endroit pour une bénédiction" à ces groupes aussi longtemps qu'ils s'engagent dans le terrorisme.
Les responsables du Hamas insistent sur le fait que la violence contre Israël est une option légitime aussi longtemps qu'Israël maintient une présence en Cisjordanie et à Gaza.
Un haut responsable du Hezbollah, Naim Kassem, a dit la semaine dernière que l'organisation avait l'intention de garder ses armes "pour défendre (le Liban) contre le danger israélien."
Le Hamas a fait un bon score dans les élections municipales palestiniennes, qui ont eu lieu par phases au cours des deux derniers mois.
La semaine dernière, Hamas a gagné une majorité dans les élections au conseil municipal de Qalqilya, une ville importante de Cisjordanie , et dans de grands conseils municipaux à Gaza.
Source : The Foward
Traduction : MG pour ISM
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