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Europe - 21 février 2009
Par Anne Penketh
Les nations européennes ont ouvert un dialogue direct avec le Hamas tandis que les USA de Barack Obama intensifient la recherche de la paix au Moyen Orient. The Independant a appris que pour la première réunion de ce genre, deux sénateurs français se sont rendus à Damas il y a deux semaines pour rencontrer le chef de la faction islamiste (islamique, NdT) palestinienne, Khaled Mechaal.
Les résistants du Hamas à l'entraînement dans la Bande de Gaza (Reuters)
Deux députés britanniques ont rencontré il y a trois semaines, à Beyrouth, le représentant du Hamas au Liban, Usamah Hamdan. “Beaucoup plus de personnes qu’on l’imagine parlent au Hamas”, a dit un haut diplomate européen. "C'est le début de quelque chose de nouveau - même si nous ne sommes pas en négociation".
M. Hamdan a déclaré hier que, depuis la fin de l'année dernière, des députés de Suède, des Pays-Bas et de trois autres pays d'Europe occidentale, qu’il a refusé d'identifier, ont consulté des représentants du Hamas.
“Ils pensent qu’ils ont fait une erreur en mettant le Hamas sur liste noire,” a-t-il dit, se référant à la décision de l’Union Européenne en 2003 d’ajouter la branche politique du mouvement à sa liste des organisations terroristes.“Ils savent maintenant qu’ils doivent parler au Hamas.”
Les contacts politiques avec le Hamas sont interdits par les règles du Quatuor International pour la paix au Moyen-Orient - qui regroupe les États-Unis, l'UE, la Russie et l'ONU – au motif que la faction palestinienne reste attachée à la destruction d'Israël. La communauté internationale insiste sur le fait que l'interdiction ne sera levée qu’une fois que les islamistes (le mouvement de résistance islamique, NdT) accepteront de reconnaître Israël et de renoncer à la violence. Mais la politique instituée en 2006 suite à la victoire du Hamas dans les élections palestiniennes, a été remise en question après les trois semaines de la guerre dans la bande de Gaza, qui est dirigée par le Hamas.
Des diplomates ont insisté sur le fait que les contacts des législateurs avec le Hamas étaient à leurs initiatives propres, bien qu’on suppute qu’ils en aient fait rapport à leurs gouvernements. Les députés britanniques qui se sont rendus à Beyrouth pour ces pourparlers “ n’étaient pas engagés pour en faire un rapport ni en mission officielle,” a déclaré un porte-parole du Foreign Office.
L’UE soutient le travail de médiation de l’Egypte pour parvenir à une réconciliation entre le Hamas et son rival Fatah dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël et place l’unité palestinienne comme condition préalable à une solution à Deux Etats.
Mais M. Meshal a dit aux sénateurs français que l’unité palestinienne était “le problème le plus difficile”, selon une source proche des pourparlers. “Meshal a dit que l’Autorité Palestinienne [dirigée par le Président Mahmoud Abbas, du Fatah] ne représentait plus rien,” a dit la source. Le Hamas est “convaincu que la rue arabe est avec eux”.
La Syrie, le principal soutien du Hamas, est lui aussi très confiant après que les trois semaines de guerre aient échoué à porter un coup fatal à son allié à Gaza. Le gouvernement syrien voit l’occasion, sous M. Obama, de mettre fin à l’isolement imposé par la présidence Bush.
Le Président syrien, Bashir Assad, a donné plusieurs entretiens à des médias occidentaux ces dernières semaines, au cours desquels il a exprimé l’espoir d’une amélioration des relations avec les USA. John Kerry, le chef de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat, qui a préconisé le retour d’un ambassadeur américain en Syrie, doit se rendre à Damas ce week-end.
L’ambassadeur syrien à Londres, Sami Khiyami, a déclaré : “Nous attendons un autre ambassadeur. Cela ne va pas prendre longtemps. L’Amérique, comme l’Europe, comprend qu ce n’est que par la Syrie qu’on ne peut avoir une influence politique au Moyen Orient."
Mais les analystes sur le Moyen Orient minimisent les attentes que l’UE – ou la politique US – au sujet du Hamas soient sur le point de changer. Deux grandes incertitudes demeurent : l’approche de l’administration Obama et les contours du futur gouvernement israélien, qui pourrait être dirigé par le tenant de la ligne dure Benjamin Netanyahu.
Martin Indyk, ancien ambassadeur US en Israël, a dit que M. Obama ferait une “énorme erreur” s’il décidait d’ouvrir des pourparlers directs avec le Hamas. Une telle décision “porterait atteinte à la direction palestinienne qui veut faire la paix avec Israël”.
Il a dit que des progrès avaient été réalisés pour les pourparlers de paix indirects entre Israël et la Syrie, et que M. Netanyahu pourrait bien décider de se lancer dans la voie qui est “déjà quelque peu développée”. Mais “les Syriens ne sont pas prêts à donner leur consentement dans la mesure où ils subiraient des pressions pour rompre avec leurs alliés stratégiques, le Hamas, le Hezbollat et l’Iran,” a-t-il ajouté.
M. Khiyami a dit que les Israéliens auraient à choisir entre des négociations ou la confrontation. "S'ils choisissent la première option, ils vont trouver des gens prêts à négocier dans le cadre de l'initiative arabe. Si ils choisissent la seconde, nous ne sommes plus responsables de toute violence qui se produiruirait au Moyen-Orient."
Source : The Independant
Traduction : MR pour ISM
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