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Israël - 21 février 2009
Par Salim Nazzal
Salim Nazzal est un historien palestinien-norvégien sur le Moyen-Orient. Il a beaucoup écrit sur les questions sociales et politiques dans la région. Il a contribué cet article à PalestineChronicle.com. Contactez-le à l'adresse suivante: snazzal@ymail.com.
En 1939, l'Europe a fermé les yeux sur la montée du nazisme. Le Ministre des Affaires Etrangères britannique, Neville Chamberlain, estimait qu'une politique d'apaisement fonctionnerait avait Hitler, mais ça n’a pas marché. Hitler a attaqué la Pologne, en donnant au monde une leçon coûteuse : une politique d'apaisement ne fonctionne pas avec le fascisme. Le résultat est bien connue : l'Europe s’est retrouvée en ruines et près de 50 millions de personnes ont perdu leur vie.
Avigdor Lieberman est largement considéré comme la copie israélienne des fascistes européens contemporains
Pourtant, grâce au "front" de résistance norvégien, Hitler a été privé de l'eau lourde nécessaire à la fabrication de la bombe nucléaire, mais s’il avait acquis assez de matériel pour la fabriquer, l'histoire de l'humanité aurait pu être radicalement différente de celle que nous connaissons.
Le fait qu’Hitler ait été démocratiquement élu par le peuple allemand n'a pas légitimé sa politique de meurtre de masse, de la même façon que l’élection des fascistes et des criminels de guerre israéliens ne devrait pas légitimer la politique de meurtre de masse des sionistes.
Toutefois, si Hitler est le modèle le plus frappant du système démocratique électoral qui a porté au pouvoir le nazisme en Allemagne, les récentes élections en Israël sont un exemple plus récent d'une élection qui a amené au pouvoir un autre fasciste connu, Avigdor Lieberman, largement considéré comme la copie israélienne des fascistes européens contemporains comme Jorg Haider ou Jean Marie Le Pen.
La preuve est le programme du parti de Lieberman, Yisrael Beiteinu ( «Israël est notre maison») et ses menaces haineuses de nettoyage ethnique des Palestiniens, qui représente 20 pour cent de la population israélienne.
Pour rendre les choses plus claires, imaginez que le gouvernement norvégien ait décidé un nettoyage ethnique de la minorité lapone du pays ou exige de chaque Lapon une déclaration écrite de loyauté faite sous serment. Imaginez que le gouvernement britannique ait exigé de chaque citoyen irlandais du Nord la signature d’un engagement de loyauté.
Qui pourrait croire ce qui se passe maintenant au 21ème siècle ? Et de plus, qui ne trouverait pas choquant qu’on exige d'un Juif un serment de loyauté au 21ème siècle, ce qui est l'équivalent en signification de l’obligation du port de l'étoile de David dans l'Allemagne nazie au milieu du 20ème siècle?
La montée du fascisme dans la culture sioniste est, comme je vais l'expliquer ci-dessous, un aspect ancré dans la culture sioniste depuis ses tous débuts. Les récentes élections en Israël (en Février 2009) l’ont seulement rendu plus visible pour l'opinion publique. Pendant des années, les sionistes ont utilisé l'expression "Israël est la seule démocratie au Moyen-Orient» comme une arme idéologique afin de diaboliser les Arabes et justifier ses crimes. Aujourd'hui, après la guerre contre la bande de Gaza, qui a montré au monde la face hideuse du sionisme, la montée du fascisme israélien est encore la preuve que le sionisme et le racisme, comme l’avait déclaré l'ONU en 1975, c’est pareil ; les récentes élections en Israël nous ont montré que sionisme et fascisme sont synonymes.
Pourtant, je dois noter qu'il y a une grande différence entre les nazis et les sionistes fascistes, cette différence ne réside pas dans la culture de la haine, qui est à la base des deux, mais plutôt dans le fait que le mouvement sioniste fasciste a une capacité nucléaire, suffisante selon les analystes militaires, pour détruire un grand pourcentage de la population humaine mondiale, ce qui a, sans surprise, suscité de graves préoccupations au Moyen-Orient et dans le monde.
Même avant son élection, en connaissant le grand soutien qu'il avait déjà parmi les nouvelles générations d'Israéliens à qui il avait inculqué depuis des années la culture de la haine, le fasciste moldave, Avigdor Lieberman, arrivé en Israël en 1978, a déclaré aux médias qu'ils devraient s'habituer à l'idée qu’il serait le prochain ministre de la défense israélienne.
Que veut dire le fait qu’une majorité dans une société élise des partis fascistes et d’Extreme-Droite ? Cela peut signifier quelque chose, mais ce n'est certainement pas bon signe et montre une société pour qui la logique de «la raison du plus fort est toujours la meilleure» est devenue synonyme de son existence.
Une récente étude psychologique pourrait expliquer les raisons de l’arrivée au pouvoir de l'extrême droite et des criminels de guerre dans l'État d'Israël. L’étude a été menée par Daniel Bar-Tal, qui est, selon le journal Ha'aretz, l'un des principaux psychologues politiques au monde et Rafi Nets-Zehngut, un étudiant en doctorat. Elle a constaté que la conscience des "Juifs israéliens est caractérisée par un sentiment de victimisation, une mentalité d'assiégés, un patriotisme aveugle, de l'agressivité, de la suffisance, une déshumanisation des Palestiniens et une insensibilité à leur souffrance" (Ha'aretz, 30.01.09).
Il semble qu'au début, beaucoup de gens dans le monde arabe n'aient pas pris au sérieux les menaces de Lieberman de lancer une bombe nucléaire sur Gaza et ses promesses de mener une politique de «transfert» contre les 1,5 millions de Palestiniens de citoyenneté israélienne, mais maintenant, il serait politiquement naïf d'ignorer ses menaces.
Les observateurs arabes à qui j'ai parlé récemment pensent que l’arrivée des fascistes au pouvoir en Israël créera tôt ou tard une course aux armements au Moyen-Orient et mettra probablement la pression sur les pays arabes pour développer des armes de destruction massive afin de se défendre, surtout en raison des menaces répétées de Lieberman à utiliser des bombes atomiques sur la bande de Gaza. En effet, si Lieberman a proposé de vitrifier Gaza en réponse à l’utilisation par les combattants de la résistance des roquettes pas plus puissantes que les feux d'artifice pour fêter le Nouvel An, que serait-il capable de faire dans un conflit régional plus large ?
La situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui est sans précédent dans l'histoire moderne. La crainte qu'un groupe de terroristes puisse acquérir des armes de destruction massive est devenue une réalité et le danger en effet est bien réel. Un groupe d'extrémistes de Droite qui a, pendant des années, présenté l'illusion d'être les personnes "opprimées en permanence", représente maintenant une menace existentielle pour le Moyen-Orient et le monde entier.
Avigdor Lieberman a dit clairement à plusieurs reprises qu'il frapperait l’Iran. Benyamin Netanyahu, qui devrait former le prochain gouvernement israélien, n’est pas moins disposé que Lieberman à frapper l'Iran, le résultat d'une telle frappe déstabiliserait l'ensemble de la région, provoquant un état de chaos comme jamais auparavant.
Selon certains observateurs arabes, si une telle guerre avait lieu, elle s’étendrait très probablement à la Syrie, au Liban et à la Palestine, plongeant la région dans un bain de sang. Ceux qui soutiennent cette hypothèse basent leur point de vue sur le fait que l'État d'Israël a perdu sa capacité de dissuasion avec son arsenal d'armes traditionnelles. Cela signifierait, à leurs yeux, qu’Israël utiliserait, plus probablement, des armes de destruction massive dans de futures guerres.
Il est donc essentiel, en ce moment, d'envoyer un message clair aux gouvernements norvégien, français, britannique et américain qui ont fait la grave erreur d'aider Israël dans sa construction d’armes nucléaires pour qu’ils assument leur responsabilité et agissent rapidement pour imposer le mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies publiée en 1981, qu’Israël n'a jamais respectée parce qu'elle mettrait les armes de destruction massive israéliennes sous surveillance internationale.
Cela pose naturellement la question inévitable de tenter de comprendre les conditions sociopolitiques qui ont permis à cette idéologie d’apparaître à ce moment-là, en gardant à l'esprit que les facteurs sociologiques sont des phénomènes complexes, qui ne sont pas nés du jour au lendemain, mais un processus dynamique qui s'accumule au fil du temps.
Ce sera mon point de départ dans le but de chercher les racines du fascisme dans la pensée sioniste.
MJ Rosenberg, le directeur des analyses politiques de l’Israëli Policy Forum, a observé que l'État d'Israël avait évolué vers la Droite depuis des années. 30 ans après sa création, il a élu un parti de Droite aux élections de 1977 (Los Angeles Times, 11 février 2009). Cependant, Rosenberg ne donne aucune explication sur la façon dont il pourrait expliquer la montée de ce phénomène d'extrême droite, qui a atteint son paroxysme avec le fait que le parti fasciste de Lieberman devienne le deuxième grand parti de Droite, en gardant à l'esprit que Kadima est une émanation du parti de Droite, le Likoud.
Selon un expert palestinien des affaires israéliennes, les niveaux de criminalité dans la société israélienne ont augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières années parce que les soldats qui tuent régulièrement des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza s'habituent à résoudre leurs problèmes quotidiens par l'utilisation de la violence. Il est peu probable qu’un soldat capable de tuer un enfant palestinien, sans avoir de sentiment de culpabilité, se comporte de manière civilisée avec sa propre famille.
La violence revient à son auteur, change son caractère et, dans une large mesure, le caractère de sa société. Cela a transformé la violence en idéologie dominante parmi la société israélienne, la base de ce qui a été construit sur la pratique de la violence à l'égard des autochtones palestiniens. En effet, son existence en tant qu’Etat au Moyen-Orient est devenue largement tributaire de l'usage de la violence contre les Palestiniens.
Par conséquent, j’affirme que les élections israéliennes, qui ont amené au pouvoir des extrémistes, des criminels de guerre et des fascistes, traduisent une crise grave dans une société où la culture de la violence, de la force et de la guerre est devenue l'un de ses traits les plus évidents de comportement, où l'ensemble de la culture est basée sur la glorification des généraux de l’armée et des valeurs militaristes et cela se produit naturellement au détriment des valeurs civiles de la tolérance, de la paix, de la compréhension, etc.
Permettez-moi tout d'abord contester la thèse qui adopte la théorie de l’oppression utilisée pour justifier la montée du sionisme, que je considère comme la mère du phénomène fasciste dans l'État d'Israël. Je réfute la théorie de l'oppression, parce que d'autres communautés n'ont pas moins souffert que les Juifs, pourtant ils n’ont pas développé sa forme de sionisme.
Les exemples sont nombreux pour soutenir cette hypothèse. Les peuples autochtones des États-Unis, du Canada, d’Australie et de Nouvelle-Zélande, dont des millions d'entre eux ont été assassinés et subi des mauvais traitements pendant des siècles, n'ont pas développé de forme de sionisme.
Les Africains ont été traités presque comme des moins qu’humains, ils ont été enchaînés et jetés dans les navires négriers européens sans aucun respect pour leur humanité. En effet, ce n'était que le début de leur longue souffrance, mais personne n'a jamais entendu parler de "Sionisme africain".
Par exemple, on peut comparer la réaction des deux communautés à l'oppression.
Le père fondateur du sionisme, Theodor Herzl, a répondu en internalisant la culture de la haine qui a jeté les bases de la culture sioniste, en planifiant la colonisation de la Palestine, en déracinant sa population et en construisant une base militaire au Moyen-Orient, qui devenue maintenant un Etat quasi-fasciste.
La réponse africaine, tel que formulée par Martin Luther King, a été d'affirmer que les Africains, après des siècles d'oppression, devaient rêver de liberté et de justice et qu’un jour viendrait où les "petites filles et petits garçons noirs pourront tenir par la main les petites filles et petits garçons blancs comme des frères et soeurs."
Les différences entre les deux idéologies sont claires pour tout le monde avec le minimum de bon sens :
Le fruit de la politique de Martin Luther King et de la lutte afro-américaine pour la justice a abouti à l'élection d'Obama et à son discours sur le changement.
Le fruit de la politique de Herzl et du discours sioniste a, quant à lui, a abouti à l'élection du leader fasciste Avigdor Lieberman et à son progamme de nettoyage ethnique des Palestiniens.
Cependant, on doit indiquer qu’au cours de la création du sionisme, tous les Juifs européens ne l’ont pas accepté, il y avait une tendance libérale (Haskalah) qui n’a jamais confondu le judaïsme avec le nationalisme.
Ceux qui suivaient l’école de pensée Haskalah ont insisté sur une intégration et pensaient que l'émancipation des juifs d'Europe ne pouvait être atteinte que par une lutte aux côtés des autres forces démocratiques en Europe pour la justice et l'égalité pour tous les citoyens, en d'autres termes, leur approche résidait dans la lutte pour une intégration dans la majorité. Cette tendance voulait "fermer" les ghettos juifs physiques et psychologiques et atteindre des perspectives plus larges et plus inclusives.
Le sionisme représentait exactement le contraire, il voulait que les Juifs conservent une culture de la ghettoïsation, mais avec la différence que les ghettos seraient déplacés de l'Europe au Moyen-Orient et acquerraient une forme de légitimité en transformant le judaïsme en nationalité au lieu d’être une simple religion. Les deux principales sources dont a bénéficié le sionisme, ce sont le mouvement des colons dans le soi-disant nouveau monde, et les théories racistes du 19ème siècle.
La réponse sioniste à la culture de l'antisémitisme réside, donc, dans une identification à la base de cette même culture en développant une idéologie de la haine envers les autres et une culture de terrorisme verbal et physique envers toute personne qui n'est pas d'accord avec eux.
Les sionistes se considèrent comme les seuls détenteurs de la vérité absolue, leur interprétation de l'histoire juive a été sanctifiée à un point que personne ne peut contester leur version des événements. Leur interprétation de l'histoire palestinienne doit être acceptée comme étant la seule vérité.
Ils affirment, par exemple, qu’ils sont retournés en Palestine après 2000 ans comme s'il s'agissait d'un petit voyage entre Londres et Paris, comme si l'histoire palestinienne avait été gelée jusqu'à ce qu'ils "reviennent", et comme si les Palestiniens auraient dû les attendre et leur souhaiter la bienvenue avec des roses. Cela fait de la pensée sioniste un esprit machiavélique par excellence, d’une part une fusion totale du mythe avec la réalité et d’autre part une séparation totale entre la politique et la morale. Ils veulent voler les terres palestiniennes, ils veulent tuer les Palestiniens, mais ils deviennent hystériques à la moindre critique. De cette façon, le sionisme se défend contre ses détracteurs avec des accusations racistes d'antisémitisme, tout simplement parce que les Sionistes se réservent le droit de se cacher derrière ces théories qui blâment les autres pour les «souffrances inimaginables et éternelles des Juifs».
L’exemple le plus net réside dans la réponse sioniste à la notion d'antisémitisme. La réponse naturelle de l'opprimé doit être dans l'élaboration d'une position ferme contre toutes les sortes de racisme et de discrimination. C'est ce dont nous avons été témoins dans l'expérience de l'ANC en Afrique du Sud qui, après l'effondrement du régime blanc d'apartheid, portait sur le concept de la lutte contre la discrimination et la promotion de la tolérance, ce qui, naturellement, est la réponse que l'on attend de ceux qui eux-mêmes ont été opprimés.
Cependant, le mot tolérance est rare dans la littérature sioniste, mais ce n'est pas une surprise si l'on considère que l'ensemble de l'idéologie est basée sur le meurtre, le vol et l'oppression, et que sa littérature a été créée afin de rationaliser et de justifier cette croyance.
En réalité, les sionistes ont adopté la culture de la haine fasciste, en remplaçant l'idéologie nazie qui diabolisait tous les Juifs par une idéologie qui diabolise tous les autres, en d'autres mots, c’est devenu l '«anti-autres", "anti-non-sionistes» ou "anti-autres qui sont en désaccord».
L'avantage de cela est clair, il attribue le blâme au monde entier pour la souvent citée "éternelle souffrance juive ".
De nombreux termes dans la littérature sioniste comme «le monde nous a laissés mourir», «le monde n'a rien fait pour nous», «plus jamais ça» et autres expressions similaires appuient mon argument que les sionistes ont répondu à l'idéologie antisémite en la remplaçant par une philosophie «anti-autres». En d'autres termes, les sionistes ont remplacé la culture de la haine par une forme de haine similaire. Pourtant, cette haine sioniste n’a même pas été dirigée contre les régimes européens répressifs qui ont tyrannisé les Juifs mais contre le monde entier en tant que perception généralisée. La plus évidente mise en œuvre de l'idéologie "anti-autres" des sionistes réside clairement dans le cas des Palestiniens.
En Palestine, les sionistes utilisent la soi-disant «éternelle culpabilité de l'Occident » et le «péché éternel» de l'Europe à l’égard des Juifs pour faire pression de manière efficace sur l’Europe afin qu’elle soutienne leur oppression des Palestiniens et fasse taire les voix critiques de l'occupation israélienne.
La plus évidente cristallisation de ce «péché éternel des Européens à l'égard des juifs» est devenue une accusation d'antisémitisme pratique utilisée contre toute personne qui critique Israël et même les personnes qui sont généralement favorables à Israël, comme le Président Carter, qui l’a critiqué pour sa politique raciste, n'a pas échappé à cette allégation.
Dans ce contexte, le concept «anti-autres" a été l'un des principaux éléments de la construction de la théorie sioniste, comme nous l'avons vu dans la littérature sioniste du siècle passé. Il faut nécessairement remarquer que le concept «anti-autres » transmet les mêmes idées imaginaires que les notions imaginaires de l’«antisémite " : les antisémites blâment tous les Juifs pour les problèmes du monde et les «anti-autres» blâment tous les autres pour la souffrance des Juifs.
La représentation sioniste de l'histoire juive en Europe n'a jamais voulu creuser plus loin pour comprendre le développement du phénomène antisémite, en étant plutôt sélective, comme si cette oppression avait eu lieu de tous temps et dans toutes les nations, ce qui, bien sûr, ne correspond pas aux faits historiques. Ces hypothèses ne sont rien de plus que les produits d’une pensée sélective et de théories fantaisistes d’un esprit théoricien conspirateur qui n'ont aucune origine dans le monde réel. Il est évident que les sionistes sont fous de cette théorie de victimisation constante et de ses affinités et liens avec une «phobie du monde», qui est la base de l’esprit anti-autres, car c’est devenu pour eux une forme d'assurance contre toute critique, surtout après la colonisation de la Palestine. La réalité que les sionistes n'aiment jamais entendre, c'est que leur rhétorique et leur littérature antinazies n'ont jamais été une position honnête à l'égard de la culture nazie, mais plutôt un moyen de légitimer la violence de l'idéologie sioniste.
L'alternative à cette culture de haine est une culture qui est en accord avec les droits de l'homme et la décence humaine. C'est exactement ce qui s'est passé en Afrique du Sud, dont la population a subi des siècles de discrimination. L’alternative offerte par l'ANC était de promouvoir une culture de tolérance et d’intégration dans l’Afrique du Sud d'après-apartheid. Les Africains ont été soumis à toute forme d'oppression historique, mais pourtant, ils n’ont pas développé de sionisme africain.
Le sionisme ne s’est pas développé comme un mouvement d'émancipation pour libérer les Juifs de l'oppression comme sa littérature le prétend, mais au lieu de cela il a suivi les traces des idéologies fascistes auxquelles il prétend s’opposer.
La maladie sioniste a même affecté de nombreux Juifs dans le monde, en particulier des Juifs américains qui, traditionnellement, soutiennent les mouvements de Gauche dans la société américaine ; pourtant, aujourd’hui, la plupart des Juifs américains représentent la réserve de financement et de propagande dans le soutien à l'Etat d'Israël.
Si les Sionistes étaient sincères dans leur opposition à la culture nazie, comment serait-il possible pour eux de justifier moralement la destruction de la Palestine par ceux qui prétendent être des victimes des Nazis ?
Comment pourraient-ils justifier leurs actes et les énormes souffrances qu’ils ont infligées et continuent d'infliger aux Palestiniens ?
L’analogie franchement révoltante du "feu au cinquième étage » des sionistes, qui suggère que l'homme fuyant un incendie au cinquième étage peut être pardonné pour avoir tué accidentellement ou "involontairement" une personne au premier étage en atterrissant sur elle quand il saute du balcon pour échapper aux flammes, est facile à réfuter. La réalité historique est reconnue que les sionistes avaient l’intention délibérée de coloniser la Palestine.
Ils l'ont planifiée, en sachant que les Palestiniens s'y opposeraient (voir les Mémoires de David Ben Gourion, Jabotinsky et d'autres), et en sachant qu'ils résisteraient. Ils ont collaboré avec les puissances impériales pour envahir la Palestine, et acquis des armes pour tuer en particulier des Palestiniens. Si tout cela est un «accident involontaire», je me demande comment nous pourrions définir une action intentionnelle !
L'Holocauste et les souffrances des Juifs en Europe ont été utilisés non pas comme une leçon pour leur enseigner à combattre la culture de la haine, mais plutôt comme un avantage pour justifier une idéologie haineuse quasi-identique.
Evidemment, le problème n'a rien à voir avec les Palestiniens en tant que Palestiniens. Les sionistes auraient utilisé exactement la même politique meurtrière, s’ils avaient créé l'État d'Israël en Ouganda, ce qu’Herzl avait également suggéré comme patrie juive. Les sionistes ont défini les Palestiniens comme des ennemis seulement parce qu'ils les considèrent comme des obstacles au projet sioniste.
Le psychisme sioniste ne peut pas ou ne veut pas voir que les Palestiniens aiment leurs maisons et leurs familles, qu'ils font grand cas de leurs espoirs, leurs sentiments et leurs rêves comme toutes les communautés sur la terre. En effet, les sionistes ne voulaient même pas faire partie culturellement de la région du Moyen-Orient, comme l’a dit Ben Gourion : "Nous ne devons pas devenir des Arabes, pas plus que les Américains sont devenus des Peaux-Rouges».
Ils ne voulaient pas s'intégrer dans leurs sociétés d'origine et ne cherchent pas à s'intégrer dans la société palestinienne parce que l'intégration signifie rendre aux Palestiniens les droits qu’ils leur ont pris par la force.
Ils ont considéré les Palestiniens autochtones comme des obstacles à enlever de la même manière que les constructeurs de routes démoliraient des rochers qui se trouvent sur leur passage. Les quelques voix de la Gauche Sioniste qui appelaient à un État démocratique en Palestine, ont été rapidement perdues dans la violence de la pensée sioniste dominante.
Israël Zangwill, l'un des premiers et plus fervents partisans de Herzl, faisait observer que Jérusalem était deux fois plus densément peuplée que les États-Unis. Selon lui, la solution à cela était d'utiliser l'épée contre les Palestiniens autochtones. Bien sûr, le paradoxe, c'est qu’Israël Zangwill a inventé le plus grand mensonge de l'histoire moderne, que la Palestine était "une terre sans peuple pour un peuple sans terre».
Les sionistes ne savaient presque rien de la culture palestinienne, et je crois qu'ils n'ont même pas envie de la connaître parce que cette connaissance pourrait déranger leur vision du monde, qui a réécrit l'histoire passée et future pour suivre leur idéologie haineuse. Ayant d'ores et déjà décidé de déplacer et de tuer, ils n'ont pas besoin de découvrir quelque chose au sujet de leurs futures victimes en dehors de savoir qui les aide à l'occuper.
Cela a été la ligne du sionisme, une idéologie basée sur la guerre, l'occupation et l'oppression, la tromperie et la falsification. Le sionisme a transformé la Palestine, qui devrait être un pays de paix, en un centre de diffusion d'une culture de la haine à l’égard des Palestiniens, des Arabes, des Musulmans, des Chrétiens antisionistes et des Juifs antisionistes et contre tout le monde et toute personne qui demande aux sionistes de se regarder dans le miroir pour voir le véritable visage hideux de leur idéologie. Il a transformé la magnifique Palestine en un centre qui se répand un poison entre les États-Unis et le monde islamique, entre l'Europe et les Arabes, entre les Arabes et les Iraniens, entre les Arabes et les Arabes, et même entre des Palestiniens et d’autres Palestiniens.
L'émergence de tendances ultra-fascistes dans l'État d'Israël est la conséquence naturelle d'un siècle d'édification d'une culture de la haine envers les autres. Ce n'est pas du tout un phénomène soudain qui a atterri en parachute, mais plutôt le résultat logique d'une culture toxique qui a été transplantée en Palestine.
Aujourd'hui, la carte politique d'Israël indique fortement la disparition de la Gauche et des voix rationnelles qui cherchent à trouver une solution juste et pacifique, ce qui donne au monde une forte indication de la direction sombre vers laquelle se dirige le Moyen-Orient.
Source : http://palestinechronicle.com
Traduction : MG pour ISM
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Salim Nazzal
21 février 2009