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Ramallah - 26 septembre 2006
Par Akiva Eldar
Les nombreux Israéliens qui se rendent régulièrement à Jérusalem en passant par Modi'in sont bien au courant des gros cubes de ciment près des pancartes qui indiquent les routes d'accès aux villages palestiniens de chaque côté de la grand-route connue sous le nom de Route 443.
Toute personne qui prend la peine de regarder sur les côtés peut voir, au delà des cubes, sur le côté de la route, des voitures portant des plaques d'immatriculation de l'Autorité Palestinienne.
Ceux qui ont de bons yeux pourront apercevoir de loin les passagers gravir les collines.
Peu se rendent compte que depuis six ans maintenant, depuis le soulèvement de l'Intifada, la route n'est utilisée que par des Israéliens.
Les Palestiniens ont interdiction de circuler même le long de la portion de route qui fait neuf kilomètres et demi de long et traverse le territoire de la Cisjordanie , comprenant des terres qui ont été confisquées et où des arbres ont été coupés "pour des besoins publics".
Les soldats des Forces de Défense Israélienne assurent que seuls des chanceux à qui il a été accordé une autorisation provisoire peuvent profiter du raccourci.
Maintenant, il semble qu'il n'y ait aucun ordre donnant une validité légale à la discrimination à la circulation en fonction de la nationalité.
En réponse à une question de Haaretz, le porte-parole de l'IDF a confirmé que : "A la lumière des nombreux risques de sécurité et des menaces pour le trafic sur la route 443 au cours de ces dernières années, il a été décidé par le commandement central des Forces de Défense Israélienne de fermer plusieurs routes d'accès qui relient directement le village à la route."
Mais en même temps, le porte-parole insisite sur le fait que "Aucun ordre interdisant de circuler sur la route n'a été publié." et de toute façon, "il n'y a aucune interdiction de la part de l'IDF concernant le trafic palestinien sur la portion de la grand-route située dans les territoires de la région de Judée et Samarie (Cisjordanie).
Néanmoins, dans le même rapport qui affirme "qu'il n'y a aucune interdiction concernant le trafic palestinien sur la portion palestinien de la grand-route", on affirme également qu'en raison des risques de sécurité, certaines des routes d'accès qui relient les villages à la grand-route sont fermées "de manière permanente".
Selon le rapport, certaines des autres routes sont ouvertes et "sont fermées selon une estimation de la situation de sécurité".
L'avocat Limor Yehuda de l'Association pour les Droits Civiques en Israël (ACRI), qui prépare une pétition sur le sujet pour la Cour Suprême israélienne, voit la situation différemment.
Selon elle, la plupart des routes sont habituellement fermées, et de temps en temps une autorisation spéciale pour utiliser la grand-route est donnée à un nombre limité de voitures. Certaines des routes d'accès ont été bloquées avec des rochers, d'autres avec des barrières en béton, et il y a celles qui ont été fermées avec des portes métalliques.
Un conducteur palestinien qui est pris sur la grand-route peut s'attendre à un retard prolongé, un avertissement et une grosse frayeur, et même parfois à la confiscation des clefs du véhicule et également à des sanctions plus dures.
En mai dernier, ACRI a sollicité le commandant en chef du GOC, Yair Naveh, au nom des responsables des conseils de village de Beit Sira, Beit Likiyeh, Hirbet al-Masbah, Beit ‘Ur al Tahta, Beit ‘Ur al Fuqa et Tsaffeh.
Yehuda a fait remarquer que la Route 443 est la principale route qui relie les 25.000 habitants des six villages à la grande ville de la région, Ramallah, et sert de moyen de communication entre ces villages.
Un mois plus tard, des personnes de l'Administration Civile sont venues dans le village de Beit Sira et ont proposé au chef du Conseil, Ali Abu Tsafya, d'accorder des autorisations de passage à un certain nombre de propriétaires de taxi du village.
Il a insisté pour que la route soit ouverte à tous les habitants du village, comme c'était le cas par le passé.
Les visiteurs ont promis d'organiser une réunion avec l'un des officiers responsables.
Depuis lors, personne n'a appelé et le Général Naveh n'a pas répondu à la lettre.
Yehuda a écrit que suite au blocus des routes d'accès à la grand-route, les habitants ont dû utiliser des routes de contournement, dont certaines d'entre elles sont des chemins de terre qui traversent les villages et serpentent sur de petites routes sinueuses.
Pour cette raison, les déplacements dans la régions sont devenus plus longs, dangereux et coûteux. Au lieu d'un voyage d'un quart d'heure dans des conditions confortables sur la Route 443 entre le village de Beit Sira et de Betunya pour aller à Ramallah, les habitants doivent passer par des chemins de terre sinueux qui deviennent infranchissables en hiver.
Le coût du voyage a plus que doublé et plusieurs des habitants des villages ne peuvent pas supporter les coûts.
Cela n'a pas pour but d'empêcher les Palestiniens des territoires à passer du côté israélien de la Ligne Verte (la frontière d'après la Guerre des Six Jours), mais sur une route qui est située entièrement dans la région de Cisjordanie .
Aux deux entrées du territoire de l'Etat d'Israël, il y a des barrages routiers qui sont gérés par des soldats de façon permanente (le barrage routier de Maccabim et le barrage routier du carrefour d'Atarot).
Quand les terres des six villages ont été confisquées dans les années 80 et les années 90, il a été expliqué aux habitants que l'élargissement de la route était essentiel pour les besoins des habitants de l'ensemble de la région. En plus de leurs besoins, naturellement.
En réponse à la plainte déposée auprès de la Cour Suprême suite à la confiscation des terres pour construire une route goudronnée dans la région de Ramallah, l'état a argué du fait que l'aménagement "avait tenu compte des conditions et des besoins de la région et non seulement des besoins de l'Etat d'Israël".
Basé sur cet engagement de principe, le juge Aharon Barak avait rejeté la plainte en septembre 1983, et a publié une décision de principe disant que les règles de droit international public accordaient le droit à un gouvernement militaire de violer les droits à la propriété si un certain nombre de conditions étaient remplies.
La première de ces conditions est que : "La mesure est prise au profit de la population locale".
A lire également : Carte des routes pour colons et des tunnels - Stop The Wall
Voir la carte des routes d'Apartheid Btselem (Fichier PDF)
Source : http://www.palsolidarity.org/main/
Traduction : MG pour ISM
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