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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Route d'apartheid : la Haute Cour ferme une autoroute essentielle aux Palestiniens

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En statuant par décision intérimaire sur l'utilisation de la Route 443 il y a dix jours, les juges de la Haute Cour prennent pour la première fois la décision de fermer aux Palestiniens une route qui traverse les territoires occupés, par commodité pour les voyageurs israéliens.

Route d'apartheid : la Haute Cour ferme une autoroute essentielle aux Palestiniens

L'arrêté, pris à la suite de la plainte de 6 villages palestiniens adjacents à l'autoroute qui relie la plaine côtière à Jérusalem, donne à l'Etat six mois pour faire part des progrès de la construction d'une route alternative à usage palestinien.

L'Association pour les Droits civils en Israël, qui a transmis la plainte au nom des Palestiniens touchés par l'interdiction de circulation, souligne que si les juges avaient sincèrement envisagé d'ouvrir la route à tous, sans considération de la race ou de la nationalité, ils n'auraient pas demandé des détails sur la construction d'une autre route, qui implique la destruction de davantage de terre et va coûter des dizaines de millions de shekels.

La décision a été prise après que les deux parties aient fait valoir leurs positions. Selon l'ACRI, ce jugement fera jurisprudence en confirmant la politique de séparation et de discrimination quant à la mobilité, qui a déjà reçu le nom de "route d'apartheid". Elle viole la loi internationale, considère ACRI, permettant l'expropriation des terres appartenant à la population locale pour la protection de la puissance occupante.

Près de 10 kilomètres de la Route 443 ont été construits sur des terres palestiniennes privées au début des années 1980, au motif qu'elle était nécessaire pour la population palestinienne de Cisjordanie (et non pour des "raisons de sécurité"). Une grande partie de la terre expropriée a été affectée à la création de logements pour des professeurs du secteur. En réponse à la plainte d'un Palestinien dont la terre a été expropriée pour la construction de cette route, la Haute Cour avait alors statué que le gouvernement militaire ne pouvait pas projeter la construction d'un système routier dans un secteur tenu par ses propres soldats, si le motif était seulement la création d'une "route de service" pour l'Etat.

En conséquence, l'Etat a promis que la route serait ouverte à tous.

Peu de temps après le début du deuxième intifada, après l'attaque de véhicules israéliens, l'armée a fermé la route aux Palestiniens. Le Député Ephraim Sneh, Vice-Ministre de la Défense à l'époque, a admis lors d'un entretien que la fermeture n'avait pas reçu l'approbation de la direction politique. La fermeture coupe les villages des deux côtés de la route de la ville principale, Ramallah, et du reste de la Cisjordanie . Au tribunal, l'Administration Civile a proposé d'émettre des permis de circulation à 80 véhicules, pour une population d'environ 30.000 villageois, qui ont refusé de coopérer avec les autorités israéliennes et ont poursuivi leur bataille juridique pour le droit à utiliser la route sur leurs terres. ACRI a déclaré devant le tribunal que les Forces israéliennes de défense (IDF) ont récemment lancé des raids fréquents sur les 6 villages, avec utilisation de bombes éclairantes, grenades à haute pression, balles caoutchouc-acier et balles réelles. Le porte-parole de l'IDF a dit à l'époque que c'était des opérations de routine en réponse aux jets de pierres sur les véhicules qui roulaient sur la Route 443.

Les responsables de l'ACRI disent qu'ils craignent que le blanc-seing de la Haute Cour sur la décision illégale et immorale concernant la Route 443 ne fasse jurisprudence pour des violations des droits de l'homme supplémentaires.

Les plaignants ont protesté contre ce qu'ils appellent un défaut de processus judiciaire, notant qu'alors même que la décision touchait des points capitaux, elle n'était accompagnée d'aucune explication et sans absolument aucune référence aux problèmes soulevés par les plaignants.

De plus, notent-ils, la route alternative ne satisfera pas les besoins des centaines de milliers de Palestiniens des secteurs bordant la Route 443.

Voir tous les articles sur cette question et les actions menées (photo ci-dessus) :

Bloquer la route de l'Apartheid : Des manifestants palestiniens non-violents bloquent la route 443

Emprisonnés par les routes de l'Apartheid : enclaves palestiniennes ou Bantoustans ? (carte de la route 443)

Manifestation Anti-Apartheid dimanche à Beit Ur, près de Ramallah

A Condi : "La solution à deux Etats, c'est de l'Apartheid"

Troisième manifestation non-violente contre la route d'Apartheid n°443

4ème manifestation non-violente contre la route d'Apartheid 443

Répression de l'armée lors de la manifestation non violente contre la route d'Apartheid n°443

Source : Haaretz

Traduction : MR pour ISM

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