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Israël - 16 avril 2012
Par Fadwa Nassar
Rien de plus réjouissant que de voir l’Etat colonial sioniste se barricader comme il l’a fait face aux milliers de sympathisants de la cause palestinienne, venus principalement des villes européennes. Enfin ! Non seulement le mouvement de boycott de la colonie sioniste prend de l’ampleur, le plongeant dans une panique existentielle, mais l’Etat sioniste ferme à présent ses portes aux visiteurs.
Il fut un temps où la colonie, fière de ses « exploits » colonialistes sur la terre de Palestine, s’agitait dans tous les sens pour faire venir des visiteurs, européens surtout, admirer le « peuple d’Israël » qui avait réussi à « cultiver le désert » et à y planter les forêts, c’est-à-dire à planter d’arbres les villages palestiniens détruits, pour cacher un crime hideux que nul ne pardonnera. Il fut un temps où les différents départements de l’Etat colonial offraient à des prix incroyablement bas le voyage aux classes populaires et moins populaires des pays européens, les invitant à participer à l’aventure de la destruction de la Palestine et à la falsification de son histoire, en découvrant « le socialisme sioniste » et les « fermes collectives », c’est-à-dire les colonies juives plantées sur la terre spoliée de Palestine.
Il fut un temps, pas très lointain celui-là, où les sionistes de l’Etat d’Israël concoctaient des projets pour développer le tourisme et les voyages de découverte de ce « pays » démocratique, pour contrer la propagande « insidieuse » des sympathisants du peuple palestinien, qui ont terni son image auprès du public européen. Les ambassades de l’Etat colonial ainsi que plusieurs équipes fournies par les communautés juives avaient eu pour tâche, après les massacres commis par l’armée sioniste à Gaza, de nettoyer cette image noircie par la propagande hostile.
Tout cela est devenu du passé. Aujourd’hui, l’Etat colonial sioniste se barricade. Il craint l’arrivée de milliers de visiteurs en Palestine occupée, même si ces derniers ont annoncé vouloir tout simplement se rendre à Bethléem, en Cisjordanie , et y construire une école, par solidarité avec le peuple palestinien.
Il a non seulement déployé ses forces de sécurité à l’aéroport d’al-Lid (Ben Gourion, pour les sionistes) et aux alentours, mais il les a également déployés dans les aéroports européens, par services de sécurité européens interposés. Les autorités européennes ont accepté de prendre en charge les bagarres et disputes dans leurs propres aéroports, plutôt que de voir l’Etat d’Israël malmené dans le sien. Beau geste de solidarité criminelle ! L’Etat sioniste a de plus exigé la collaboration active des compagnies d’aviation européennes qui se sont pliées aux ordres du maître sioniste, interdisant l’accès à bord des visiteurs se rendant à Bethlehem.
Mais ce que l’Etat colonial n’avait pas prévu, c’est la sottise et le manque de vigilance de ses propres services sécuritaires. Selon le quotidien sioniste Haaretz, plusieurs centaines de passagers ordinaires, y compris des diplomates européens, ont été refoulés, dans la foulée du refoulement collectif. Israël n’a pas le temps d’étudier toutes les listes des passagers, paraît-il, et 470 Européens, des commerçants, diplomates, représentants de compagnies, etc… qui n’avaient rien à voir avec les sympathisants de la Palestine, ont été sèchement refoulés du territoire colonial, c’est-à-dire depuis les aéroports européens.
Les Palestiniens disent : « Bienvenue en Palestine », et les colons sionistes disent : « Vous n’êtes pas les bienvenus sur la terre que nous avons spoliée ! » Les Palestiniens n’ont rien à craindre, ni à cacher, mais les colons sionistes craignent la découverte des crimes qu’ils commettent depuis 1948. C’est pour cela qu’ils se barricadent : leurs crimes sont trop hideux, la terreur qu’ils continuent à exercer et le racisme « démocratique » dont ils se parent ne peuvent plus être masqués par des mots et des déclarations, du genre celle de leur premier ministre Netanyahu aux visiteurs de la Palestine. Une fois encore, l’Etat colonial s’enlise dans sa propre boue et il entraîne, dans son sillage, les capitales européennes qui ont accepté que leurs aéroports deviennent les nouvelles frontières de l’Etat d’Israël.
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Fadwa Nassar
16 avril 2012