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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

La partition de la Cisjordanie : Vers le Troisième Intifada

Par

> fred@schlomka.com

Fred Schlomka (fred@schlomka.com) est un homme d'affaires israélien et est membre du Comité Israélien Contre la Démolition des Maisons (ICAHD).

Comment le Premier Ministre, Ehud Olmert, peut-il se tenir devant le parlement israélien comme il l'a fait début mai, et se dire prêt à "… des négociations avec une Autorité Palestinienne engagée dans les principes de la Feuille de Route.." et, le lendemain, rembarrer le Président palestinien, Mahmoud Abbas, quand il appelle pour demander une réunion ?

Pendant ce temps, le nouveau gouvernement continue à élargir les blocs de colonies en continuant à construire et il prépare des plans pour la division de la Cisjordanie en redessinant unilatéralement les frontières d'Israël.

Le système de fortifications appelé "Barrière de Sécurité" par le gouvernement israélien inclut des murs de 8 mètres de haut qui traversent souvent les environs et isolent les villages palestiniens "du cêté israélien".
Il avance rapidement dans la délimitation des nouvelles frontières de l'Etat israélien en dépit des déclarations répétés du gouvernement au cours des quatre dernières années que la barrière n'avait que des objectifs sécuritaires.

La sécurité peut en effet faire partie de l'équation, mais le terme `Hafrada´ (séparation ou Apartheid en Hébreu) est entré dans le lexique en Israël et a déterminé une grande partie de la politique du gouvernement depuis que le processus d'Oslo a commencé en 1992.

Les restrictions toujours croissantes au déplacement et à l'emploi des Palestiniens pendant les années 90, combinées avec l'expansion de la colonisation qui a doublé le nombre de colons Juifs, ont permis l'éruption du deuxième Intifada en 2000.

L'intensification de la révolte a commencé au milieu des années 90 quand Israël a initié sa politique de remplacement des travailleurs palestiniens par des travailleurs immigrés de Thaïlande, des Philippines, d'Europe de l'Est, et des pays africains. Ces ouvriers représentent maintenant près de 5% de la population israélienne et ont presque entièrement éliminé le besoin des travailleurs bon marché Palestiniens.

Les difficultés économiques résultantes pour les ouvriers palestiniens, combinées aux incursions militaires, au labyrinthe Orwellien des permis, des barrages routiers et des routes pour Juifs seulement, ont paralysé la société palestinienne et ont transformé les Accords d'Oslo en plaisanterie.

Le `Hafrada´ est depuis entré à un nouveau stade de développement.

En utilisant les actions terroristes palestiniennes comme justification, les gouvernements israéliens successifs ont aggravé les restrictions déjà répressives contre les Palestiniens et ont construit la "Barrière de Sécurité", coupant une large bande de la Cisjordanie et annexant réellement des centaines de milliers d'hectares des meilleures terres agricoles et les principales couches aquifères, en plus des blocs de colonies.

Pendant cette continuelle saisie de terres en Cisjordanie , Sharon a insisité sur le retrait unilatéral de Gaza de l'année dernière, laissant derrière lui l'enclave la plus pauvre de l'Est de la méditerranée.

Non content du retrait, Israël a en grande partie coupé le secteur du monde extérieur par un blocus maritime, une zone de non-survol et une frontière avec l'Egypte sujette à un contrêle permanent des Israéliens.

Ainsi le "retrait" de Gaza a seulement servi à séparer la population emprisonnée de ses gardes israéliens tout en aggravant son isolement. La promesse récente de financements limités à l'Autorité Palestinienne par les Etats-Unis et l'Europe est sans doute trop insignifiante, trop tardive, et pas assez suffisante pour endiguer le désastre humanitaire.

Le refus d'Olmert à s'engager avec l'Autorité Palestinienne est seulement la poursuite de la politique existante du gouvernement israélien. Il faut garder à l'esprit qu'il n'y a eu aucune négociation sérieuse depuis Camp David et les réunions de Sharm El-Sheik entre le Président Arafat et le premier ministre israélien Ehud Barak en 2000.

L'actuelle Autorité Palestinienne dirigée par le Hamas fournit maintenant à Israël un prétexte commode pour continuer sa politique de non-négociation et d'actions unilatérales qui dure depuis cinq ans.

La colère monte à nouveau dans la rue palestinienne, et pas contre le Hamas, mais contre le régime israélien qui resserre sa matrice de contrêle. Une fois que les nouvelles forces de sécurité du Hamas seront sorties de leurs différends avec la police contrêlée par le Fatah, elles pourraient bien enterrer la hache de guerre et se retourner à nouveau contre l'ennemi commun.

Le Hamas peut encore annuler sa trêve d'un an. Olmert ferait bien d'apprendre de l'expérience de ses prédécesseurs.

Maintenir un chaudron de ressentiment parmi une population occupée est une recette pour le désastre, et les mesures répressives continues conçues pour maintenir le couvercle sur des explosions de protestation des Palestiniens serviront seulement à attiser le feu.

Les Israéliens veulent la paix et la tranquillité et sont moins intéressés par la paix et la justice, mais la poursuite de la stratégie de leur gouvernement ne leur apportera ni l'un ni l'autre.

Sans espoir de véritable paix à l'horizon, la plupart des Palestiniens tournent en rond, cherchant de moyens insaisissables pour garder leurs familles intactes et mettre de la nourriture sur la table.

Mais ne vous trompez pas, comme les conditions de vie des Palestiniens continuent à s'amenuiser et qu'Israël progresse dans la division de la Cisjordanie , d'autres révoltes de la population cernée sont inévitables.

Les Israéliens tournent également en rond, mais le troisième Intifada pourrait bien surgir devant eux comme un l'approche d'un tsunami, et leur ignorance de son arrivée fait écho à la satisfaction d'avant les Intifada de 1987 et de 2000.

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