Envoyer cet article
Israël - 20 mai 2006
Par Fred Schlomka
Fred Schlomka (fred@schlomka.com) est un homme d'affaires israélien et est membre du Comité Israélien Contre la Démolition des Maisons (ICAHD).
Comment le Premier Ministre, Ehud Olmert, peut-il se tenir devant le parlement israélien comme il l'a fait début mai, et se dire prêt à"… des négociations avec une Autorité Palestinienne engagée dans les principes de la Feuille de Route.." et, le lendemain, rembarrer le Président palestinien, Mahmoud Abbas, quand il appelle pour demander une réunion ?
Pendant ce temps, le nouveau gouvernement continue àélargir les blocs de colonies en continuant àconstruire et il prépare des plans pour la division de la Cisjordanie en redessinant unilatéralement les frontières d'Israël.
Le système de fortifications appelé "Barrière de Sécurité" par le gouvernement israélien inclut des murs de 8 mètres de haut qui traversent souvent les environs et isolent les villages palestiniens "du cêté israélien".
Il avance rapidement dans la délimitation des nouvelles frontières de l'Etat israélien en dépit des déclarations répétés du gouvernement au cours des quatre dernières années que la barrière n'avait que des objectifs sécuritaires.
La sécurité peut en effet faire partie de l'équation, mais le terme `Hafrada´ (séparation ou Apartheid en Hébreu) est entré dans le lexique en Israël et a déterminé une grande partie de la politique du gouvernement depuis que le processus d'Oslo a commencé en 1992.
Les restrictions toujours croissantes au déplacement et àl'emploi des Palestiniens pendant les années 90, combinées avec l'expansion de la colonisation qui a doublé le nombre de colons Juifs, ont permis l'éruption du deuxième Intifada en 2000.
L'intensification de la révolte a commencé au milieu des années 90 quand Israël a initié sa politique de remplacement des travailleurs palestiniens par des travailleurs immigrés de Thaïlande, des Philippines, d'Europe de l'Est, et des pays africains. Ces ouvriers représentent maintenant près de 5% de la population israélienne et ont presque entièrement éliminé le besoin des travailleurs bon marché Palestiniens.
Les difficultés économiques résultantes pour les ouvriers palestiniens, combinées aux incursions militaires, au labyrinthe Orwellien des permis, des barrages routiers et des routes pour Juifs seulement, ont paralysé la société palestinienne et ont transformé les Accords d'Oslo en plaisanterie.
Le `Hafrada´ est depuis entré àun nouveau stade de développement.
En utilisant les actions terroristes palestiniennes comme justification, les gouvernements israéliens successifs ont aggravé les restrictions déjàrépressives contre les Palestiniens et ont construit la "Barrière de Sécurité", coupant une large bande de la Cisjordanie et annexant réellement des centaines de milliers d'hectares des meilleures terres agricoles et les principales couches aquifères, en plus des blocs de colonies.
Pendant cette continuelle saisie de terres en Cisjordanie , Sharon a insisité sur le retrait unilatéral de Gaza de l'année dernière, laissant derrière lui l'enclave la plus pauvre de l'Est de la méditerranée.
Non content du retrait, Israël a en grande partie coupé le secteur du monde extérieur par un blocus maritime, une zone de non-survol et une frontière avec l'Egypte sujette àun contrêle permanent des Israéliens.
Ainsi le "retrait" de Gaza a seulement servi àséparer la population emprisonnée de ses gardes israéliens tout en aggravant son isolement. La promesse récente de financements limités àl'Autorité Palestinienne par les Etats-Unis et l'Europe est sans doute trop insignifiante, trop tardive, et pas assez suffisante pour endiguer le désastre humanitaire.
Le refus d'Olmert às'engager avec l'Autorité Palestinienne est seulement la poursuite de la politique existante du gouvernement israélien. Il faut garder àl'esprit qu'il n'y a eu aucune négociation sérieuse depuis Camp David et les réunions de Sharm El-Sheik entre le Président Arafat et le premier ministre israélien Ehud Barak en 2000.
L'actuelle Autorité Palestinienne dirigée par le Hamas fournit maintenant àIsraël un prétexte commode pour continuer sa politique de non-négociation et d'actions unilatérales qui dure depuis cinq ans.
La colère monte ànouveau dans la rue palestinienne, et pas contre le Hamas, mais contre le régime israélien qui resserre sa matrice de contrêle. Une fois que les nouvelles forces de sécurité du Hamas seront sorties de leurs différends avec la police contrêlée par le Fatah, elles pourraient bien enterrer la hache de guerre et se retourner ànouveau contre l'ennemi commun.
Le Hamas peut encore annuler sa trêve d'un an. Olmert ferait bien d'apprendre de l'expérience de ses prédécesseurs.
Maintenir un chaudron de ressentiment parmi une population occupée est une recette pour le désastre, et les mesures répressives continues conçues pour maintenir le couvercle sur des explosions de protestation des Palestiniens serviront seulement àattiser le feu.
Les Israéliens veulent la paix et la tranquillité et sont moins intéressés par la paix et la justice, mais la poursuite de la stratégie de leur gouvernement ne leur apportera ni l'un ni l'autre.
Sans espoir de véritable paix àl'horizon, la plupart des Palestiniens tournent en rond, cherchant de moyens insaisissables pour garder leurs familles intactes et mettre de la nourriture sur la table.
Mais ne vous trompez pas, comme les conditions de vie des Palestiniens continuent às'amenuiser et qu'Israël progresse dans la division de la Cisjordanie , d'autres révoltes de la population cernée sont inévitables.
Les Israéliens tournent également en rond, mais le troisième Intifada pourrait bien surgir devant eux comme un l'approche d'un tsunami, et leur ignorance de son arrivée fait écho àla satisfaction d'avant les Intifada de 1987 et de 2000.
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaIsraël
Sionisme
Fred Schlomka
20 mai 2006