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Palestine - 20 décembre 2011
Par Phoebe Greenwood
Le Hamas a confirmé qu'il s'écarterait des tactiques d'attaques violentes contre Israël dans le cadre d'un rapprochement avec l'Autorité palestinienne. Un porte-parole du Premier ministre Hamas, Ismail Haniya, a déclaré au Guardian que le parti islamique, qui contrôle Gaza depuis ces cinq dernières années, déplaçait l'accent mis sur la lutte armée vers la résistance non violente. "La violence n'est plus la première option, mais si Israël nous y pousse, nous nous réservons le droit de nous défendre par la force," a dit le porte-parole, Taher al-Nounu. Sur cette base, a-t-il dit, toutes les factions palestiniennes opérant dans la Bande de Gaza sont convenues de cesser les tirs de roquettes et de mortiers sur Israël.
L'annonce faite dimanche n'est pas considérée comme un désaveu complet de la violence, mais marque un éloignement de l'extrémisme violent par la direction du Hamas vers un islamisme plus progressiste embrassé par des groupes comme les Frères Musulmans au Caire.
L'approche a été conclue lors de discussions récentes entre le leader du Hamas Khaled Meshaal et Mahmoud Abbas, le président palestinien, au Caire. Des délégations de haut niveau représentant les deux factions se sont à nouveau rencontrées dans la capitale égyptienne dimanche pour aller de l'avant dans la formation d'un gouvernement palestinien réconcilié.
L'Iran a récemment coupé son soutien financier au Hamas en réponse punitive aux démarches, au sein de la faction palestinienne, pour déménager sa direction en exil, dont Meshaal, de sa base en Syrie. Beaucoup dans les rangs de la base du Hamas, ont critiqué leur ancien allié, le président Bashar Assad, et son l'agression violente sur des civils syriens.
Le Hamas pense que les événements du printemps arabe, au cours duquel des soulèvements ont renversé le vieil ordre autocratique et ouvert la voie à des gouvernements islamiques démocratiques et modérés en Tunisie et en Egypte, ont changé le paysage du Moyen-Orient et il se repositionne en conséquence à l'écart de l'axe Syrie-Iran qui l'a soutenu pendant des décennies, plus près de l'orbite des puissances islamistes régionales comme la Turquie et le Qater.
"Les pays européens en particulier voient que la Fraternité musulmane est un type particulier de mouvement islamique qui n'est pas radical. Il pourrait en être de même avec le Hamas," dit Nouno.
Dans une autre concession à la légitimité internationale, la direction du Hamas a confirmé dimanche qu'elle pourrait entretenir des discussions au sujet de l'accord de paix avec Israël si les puissances du Quartet pour la paix acceptaient d'en modifier les pré-requis. Le Hamas acceptera la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 mais reste ferme dans son refus de reconnaître l'Etat d'Israël.
Cette tonalité adoucie sur la scène internationale n'est pas encore évidente dans la rhétorique intérieure de Haniya. Prenant la parole lors d'un rassemblement Place Kateeba, à Gaza-ville, pour marquer le 24ème anniversaire de la création du mouvement la semaine dernière, le Premier ministre a juré de poursuivre la voie de la "résistance".
"La résistance et la lutte armée sont le moyen et le choix stratégique pour libérer la terre palestinienne de la rivière (le Jourdain) à la mer (Méditerranée)," a-t-il dit.
La prochaine étape vers la réconciliation aura lieu mardi (20.12) lorsque les représentants de toutes les factions palestiniennes se rencontreront au Caire. Malgré le processus, des responsables tant au sein du Hamas que du Fatah doutent que les efforts soient couronnés de succès. Le Hamas invoque l'insistance d'Abbas à vouloir que Salam Fayyad reste à son poste de Premier ministre dans le gouvernement réconcilié comme un obstacle à l'unité.
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