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Palestine - 22 mars 2013
Par Nâjî Alloush
Une conférence s’est tenue récemment (1) à Damas à l’instigation de diverses organisations palestiniennes et arabes afin de discuter du droit au retour des réfugiés palestiniens. N’ayant pu y participer pour des raisons de santé, nous souhaitons néanmoins donner notre opinion sur ce sujet capital.
Le « droit au retour » est un droit sacré. Il ne peut être abandonné car cela signifierait l’abandon du droit à une nation pour les Palestiniens. Mais comment pouvons-nous protéger ce droit ?
Le premier slogan scandé lors de la révolte palestinienne était : « Libération ». Par la libération, nous entendions garantir le droit au retour des réfugiés. En revanche, nous ne pouvons nullement garantir ce droit au retour sans la libération. Actuellement, différents slogans surgissent tels que : « Un État unique pour deux peuples » ou « Deux États pour deux peuples ». Aucun de ces slogans ne garantit le droit au retour des réfugiés palestiniens. Bien plus, ils l’abolissent. Toute forme de reconnaissance d’un État sioniste ou juif exclut le droit au retour des réfugiés. De ce fait, il est interdit aux partisans de ces slogans de parler du droit au retour.
Si nous souhaitons protéger le droit au retour des réfugiés palestiniens, nous devons impérativement mettre en œuvre les points suivants :
1. Construire une organisation populaire révolutionnaire capable de défendre le droit au retour des réfugiés palestiniens. Pour le moment, aucune des factions palestiniennes ne possède une organisation jouissant de cette qualité.
2. Bâtir une force révolutionnaire et militaire capable de libérer la Palestine.
3. Mobiliser l’ensemble des potentiels du peuple palestinien et des masses arabes et islamiques.
Si la conférence sur le droit au retour des réfugiés palestiniens veut véritablement atteindre son but, elle doit nécessairement discuter de toutes ces questions. Elle doit également esquisser les étapes préalables à la réalisation de cette tâche.
Il est indispensable de mettre en place des programmes de formation pour les jeunes et les moins jeunes, afin de leur apprendre comment défendre le droit au retour des réfugiés palestiniens.
Les gens doivent être pleinement conscients que le combat sera long, amer et difficile. Ils doivent comprendre que le droit au retour des réfugiés palestiniens ne se réalisera que de la manière dont il s’est déjà accompli à l’époque de Salaheddine al-Ayyoubi (1138-1193).
Ceux qui pensent naïvement qu’ils peuvent compter sur un appel international pour faire aboutir le droit au retour des réfugiés palestiniens, se trompent lourdement. Ils seront assurément perdants. Nous ne leur disons pas d’ignorer l’opinion publique internationale mais simplement de ne pas compter sur elle comme facteur principal permettant d’assurer le droit au retour des réfugiés.
Le droit au retour est notre droit naturel, légitime et légal. Il est notre droit existentiel et historique malgré sa non-reconnaissance de la part des sionistes et le manque d’intérêt pour cette cause au niveau international.
Nous devons imposer la reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens par tous les moyens nécessaires de la lutte et tous les types de sacrifices malgré le rejet au niveau international auquel nous faisons face et cela depuis la Nakba de 1948 jusqu’à nos jours. Ce rejet s’accentue et prend de plus en plus d’ampleur depuis que les États-Unis sont devenus l’unique puissance hégémonique. Nous devons être certains qu’après la crise financière, la domination étasunienne décroitra et sera finalement vaincue. La débâcle des États-Unis s’accentuera avec l’aggravation des crises et l’amplification de la prise de conscience des peuples d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine. Nous devons accorder une importance particulière à l’éveil du monde pour faire aboutir notre droit au retour, à notre existence et à notre victoire. Toutefois, le retour en lui-même s’accomplira uniquement grâce au développement de notre projet national : celui de la résistance et de la libération.
La conférence sur le droit au retour des réfugiés palestiniens et les combattants qui y participent, doivent abandonner définitivement tous les paris sur les solutions ordinaires et rebondir en faisant le choix de la libération et du retour des réfugiés par le biais de la lutte, de la résistance et de l’engagement palestinien, arabe et islamique. Le droit au retour des réfugiés palestiniens doit demeurer notre guide dans toute forme de lutte. Nous ne devons jamais le marchander afin que notre combat demeure juste et révolutionnaire.
Notre combat a commencé en revendiquant la libération. Ce choix judicieux a été suivi par tous les peuples nous ayant précédés dans les luttes de libération nationale contre le colonialisme. Après avoir examiné l’histoire de notre combat, nous concluons que nous devons lier, sans la moindre hésitation, le droit au retour des réfugiés à la libération nationale. Nous devons développer nos forces afin qu’elles soient capables de réaliser l’objectif du retour des réfugiés. Nous devons bâtir les forces capables d’imposer le respect de notre droit au retour et à la libération de la Palestine sur la scène internationale. En dehors de cela, tous les slogans ne pourront rien changer.
(1) Note de la traductrice : Ce texte non daté remonte à plusieurs années. Nous le mettons à disposition des lecteurs francophones car le problème qu’il traite est, malheureusement, toujours d’actualité.
Source : Free Arab Voice
Traduction : Souad Khaldi
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Droit au retour
Nâjî Alloush
22 mars 2013