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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Le siège sur Gaza n’est pas terminé

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Depuis la fin de l’opération Plomb Durci à Gaza, la situation humanitaire n’a cessé d’empirer. Et bien qu’Israël ait déclaré unilatéralement la fin de la guerre, la violence n’a pas cessé à Gaza. De mystérieuses explosions (vraisemblablement venant d’engins qui n’avaient pas explosé pendant l’attaque) à des bombardements continus depuis la mer, la terre et l’air, jusqu’au nombre de morts qui continue d’augmenter par la découverte de corps dans les décombres ou de gens succombant à leurs blessures, la situation à Gaza est pire que jamais.

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Le siège sur Gaza n’est pas terminé


Le blocus israélien imposé à Gaza depuis 2007 a gravement limité les livraisons de nourriture. De plus, le blocus provoque une crise de l’eau et sanitaire en n’autorisant dans le territoire ni l’électricité, ni le fuel, ni les pièces de rechange qui permettraient de maintenir l’infrastructure en fonction.

Alors que les organisations humanitaires appellent Israël à mettre fin à ses hostilités et à lever le siège, Israël a une réponse standard – accuser le Hamas de toutes les souffrances de la population.

Human Rights Watch a qualifié le blocus d’Israël de la Bande de Gaza d’illégal parce que c’est une punition collective qui viole le droit international.

« L’étranglement de Gaza par Israël a détruit l’économie du territoire et aura des effets durables et dévastateurs sur les vies des Palestiniens. On ne peut pas invoquer les actions du Hamas pour justifier une politique qui nuit à la population civile. »

Quelles sont les souffrances de la population civile de Gaza ?

L’eau est le problème principal. L’infrastructure vitale qui traite l’eau et la fournit à chaque maison a été endommagée par les bombardements israéliens. Elle pourrait être réparée, mais les pièces détachées ne traversent pas le blocus, et les usines de la Bande de Gaza qui les produisent sont soit endommagées, soit en rupture de stocks. Les matériaux nécessaires à la réparation de l’infrastructure de base ne sont pas considérés comme aide humanitaire et ne sont donc pas autorisés à entrer à Gaza. Sans électricité, l’eau ne peut pas être pompée des puits. Et même l’eau disponible est contaminée parce que l’armée israélienne a bombardé l’usine de retraitement de l’eau.

La crise sanitaire est donc majeure, conduisant à la création de « lacs d’eaux usées » (photo ci-dessus) qui quelquefois débordent, et d’autres fois se déversent directement dans la mer parce que les Gaziotes ne peuvent rien faire pour réparer leur infrastructure sanitaire.

La sécurité alimentaire est l’autre problème principal de la population gaziote. Après la guerre, 80% des habitants dépendent de l’aide alimentaire, par rapport à 63% d’entre eux en 2006. A cause du blocus et de la baisse consécutive des livraisons de nourriture, les prix des denrées de base sont maintenant plus élevés qu’avant les attaques.

Depuis décembre 2008, le prix du kilo de poivre a doublé, les oignons ont augmenté de 33% et le poulet de 43%. La décimation de la terre agricole, du bétail et des bergeries pendant la guerre sont quelques-uns des facteurs principaux qui contribuent aujourd’hui à l’insécurité alimentaire de Gaza.

Ils ne peuvent pas produire les mêmes quantités de nourriture qu’avant la guerre, et des quantités moindres sont autorisées à traverser le blocus. Même les pêcheurs de Gaza ne peuvent ramener autant de poissons qu’avant, parce que la limite de pêche est maintenant de 3 miles au large des côtes, au lieu des 6 miles auparavant.

La nourriture représente 79% des importations à Gaza, suivie par les produits d’hygiène et de nettoyage. En mars, quelques articles ont été autorisés à entrer, que les Israéliens n’avaient pas autorisé depuis octobre 2008 – le thé, la levure, le sel, les chips, le savon et le shampoing.

« Les Gaziotes subissent une pénurie aigüe d’aliments nutritifs, produits sur place et abordables, » dit le Programme Alimentaire Mondial en mars. Parce qu’ils ne peuvent se permettre d’acheter à prix élevés, ils doivent acheter une quantité inférieure de nourriture, ou de moins bonne qualité. Ils ne mangent plus de viande, d’huiles, de graisses, de fruits ou de produits laitiers autant qu’avant – ce qui conduit à des déficiences nutritionnelles comme l’anémie ou des retards de croissance chez les enfants.

En plus de la destruction physique causée par la dernière guerre israélienne contre Gaza et la crise humanitaire qui s’en suit, il y a un autre siège contre le peuple – un siège psychologique.

Le Programme communautaire de Santé Mentale à Gaza (Gaza Community Mental Health Programme – GCMHP) à Gaza dit que peu de personnes, sinon aucunes, ne sortent sans cicatrices de l’opération Plomb Durci.

Sur un échantillon de 400 enfants, plus de 73% ont pensé qu’ils allaient mourir pendant la guerre, 68% craignent qu’une attaque similaire ne se reproduise et 41% expriment un désir de vengeance.

On diagnostique un syndrome de stress post-traumatique chez la majorité des pères et mères. Ils expriment de l’angoisse au sujet de la mort, la moitié d’entre eux redoutent une attaque cardiaque et certains craignent d’avoir un cancer ou d’autres effets sur leur santé par l’exposition aux armes illégales utilisées par Israël, comme le phosphore blanc.

82% des parents ont observé que leurs enfants avaient un comportement agressif depuis l’attaque et la plupart d’entre eux disent que leurs enfants ont des problèmes émotionnels.

« Chacun a perdu quelque chose dans cette guerre, » dit Husam Al-Nounou, porte-parole du GCMHP. « Certains ont perdu des amis et des parents, certains ont perdu des parties de leurs corps. D’autres ont perdu leurs biens et leur argent ; d’autres un sentiment de sécurité et de protection. C’est un sentiment très cruel. Je ne me suis jamais senti aussi près de la mort que pendant cette période. Il n’y avait aucun endroit où s’échapper. »

Avec toute la violence qui est survenue dans la Bande de Gaza depuis qu’Israël s’en est « désengagé » en 2005, depuis le début de l’Opération Plomb Durci en décembre 2008, et maintenant depuis la fin officielle de la guerre en janvier 2009 – la mort, la peur, l’incertitude et l’anxiété sur tout, de la sécurité alimentaire à quand surviendrait la prochaine attaque, il est facile de comprendre la prévalence des problèmes psychologiques.

Même si Plomb Durci est fini, le siège humanitaire et psychologique sur Gaza continue. La violence et les bombardements, même sporadiques, continuent aussi.

Il faut que la population de Gaza jouisse de la même dignité humaine fondamentale que celle qui est reconnue à la plupart des autres populations au monde. Le blocus DOIT être levé pour permettre l’entrée des pièces de rechange qui permettront de reconstruire et de réparer les systèmes sanitaires et d’eau. La nourriture, les articles d’hygiène, le fuel et autres approvisionnements de base DOIVENT entrer dans la Bande de Gaza.

Les Gaziotes doivent être autorisés à reconstruire leurs vies et communautés brisées pour que la prochaine génération grandisse dans un sentiment de sécurité et d’amour, plutôt que de peur de la mort et de haine.

La guerre contre Gaza n’est pas finie ; il faut mettre un terme à la punition collective MAINTENANT.

Source : Palestine Monitor

Traduction : MR pour ISM

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