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Israël - 6 février 2010
Par Palestine Monitor
Article du 4 février 2010.
Le cirque Berlusconi est parti hier. Pendant sa visite éclair d’Israël et de Cisjordanie [du 1er au 3 février, avec huit de ses ministres, ndt], le chef d’Etat le plus flamboyant du monde fut au mieux de sa démagogie. Pleurant avec Netanyahou pendant un discours à la Knesset, se livrant à toute une série de sketches impayables devant la galerie locale et décrivant les Arabes comme ses « frères et amis » tout en se pelotonnant contre Mahmoud Abbas. En dépit de l’offensive de charme, quelques-unes de ses déclarations sur des sujets centraux ont fait dresser les cheveux sur bien des têtes, des deux côtés du mur.
S. Berlusconi à Bethléem le 3 février
« Nous savons ce que vous avez souffert sur le front de Gaza »
Une sympathie adressée non pas à la population civile dévastée de Gaza, mais aux ministres de la Knesset pendant son discours à Jérusalem. L’Italie a voté contre le rapport Goldstone, que Berlusconi a décrit comme « une accusation intolérable » et une tentative de « criminaliser » une réponse justifiée et proportionnée aux roquettes du Hamas.
« Tout comme il est juste de pleurer sur les victimes de la Shoah, il est juste de montrer sa peine pour ce qui s’est passé à Gaza »
Se lançant sur le terrain miné des comparaisons holocaustiques, « le plus grand ami d’Israël en Europe » s’est retrouvé sans le vouloir sur le même terrain que les « antisémites » Norman Finkelstein et George Galloway. Alors qu’il exprime avec véhémence son soutien à l’attaque brutale d’Israël, Berlusconi peut en quelque sorte en abhorrer les conséquences.
« Nous sommes à vos côtés dans la lutte d’Israël pour la paix et la sécurité »
Proféré d’un même souffle en référence au « problème » palestinien. Le premier ministre était heureux de dépeindre Israël comme l’architecte de la paix, applaudir ses valeurs et vertus modernes. « Non seulement Israël est le plus grand exemple de démocratie et de liberté au Moyen Orient, mais il est le seul. » Il a poursuivi en pressant Mahmoud Abbas sur ses obligations de reprendre les négociations de paix.
« La politique de colonisation d’Israël est un obstacle à la paix. Persister dans cette politique est une faute »
Reconnaître l’idée de Netanyahu sur le gel ne va pas assez loin ; Berlusconi a lié l’expansion des colonies aux inquiétudes sécuritaires d’Israël. L’affirmation peut être prise comme un soutien à la demande d’Abbas (et à celle d’Obama auparavant) d’un gel total comme signe de bonne volonté préalable à la reprise des pourparlers de paix.
« Nous pouvons considérer Israël comme un pays qui fait partie de la culture occidentale. C’est la raison pour laquelle je crois que nous pouvons nous embarquer sur un chemin qui conduira à ce qu’Israël devienne membre de l’Union Européenne. »
Une réfutation catégorique des appels à isoler Israël tant qu’il continue de bafouer le droit international. Berlusconi croit que faire partie de l’UE allègera les « angoisses d’intégration » des citoyens israéliens et donnera à Israël une unité plus grande avec les Etats occidentaux. Si Berlusconi croit qu’une telle démarche liera Israël aux obligations des Etats-membres de l’Union Européenne, il serait bien avisé d’examiner ses relations avec les Nations Unies.
Outre que les dispositions sécuritaires d’Israël rendront impossible qu’il satisfasse à l’exigence centrale de l’UE sur la liberté de circulation, l’Etat juif n’a jamais demandé son adhésion à l’UE. La déclaration berlusconienne est de nature à contrarier les nations européennes plus critiques à l’égard de la politique d’Israël et a une possibilité négligeable de se matérialiser.
Source : Palestine Monitor
Traduction : MR pour ISM
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6 février 2010