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Gaza - 23 décembre 2003
Par Walid al Awad
Walid Awad, membre du Conseil National Palestinien, secrétaire du Comité des réfugiés dans le Conseil.
De nouveau, un massacre parmi d'autres massacres commis par Sharon à l'encontre de notre peuple.
Mais malgré la sauvagerie de l'agression et la barbarie des soldats de l'occupation armés jusqu'aux dents et installés dans leurs chars, les populations du camp se sont opposés aux agresseurs en toute fierté et grandeur dans le camp de Yabna.
L'agression israélienne contre le camp de Yabna et le quartier Qassas à Rafah intervient dans le cadre d'une suite de massacres et d'agressions multiformes israéliennes contre notre peuple palestinien.
Parfois, ce sont des massacres politiques avec des initiatives incomplètes visant à détruire le projet national palestinien et ignorant les droits légitimes de notre peuple, et d'autres fois, c'est la construction du mur de l'apartheid qui avale de larges surfaces de notre terre, et de nombreuses fois, ce sont les multiples agressions directes contre notre peuple, comme si par leurs agressions, ils voulaient dire à notre peuple résistant que vous n'avez d'autre choix que d'accepter ce qui est proposé au bazar des initiatives, soit vous les acceptez avec les omissions soit vous êtes condamnés à mourir.
Personne ne peut ignorer que l'agression vise toute ville, tout village ou tout camp mais depuis plusieurs années, elle vise les camps palestiniens où qu'ils se trouvent, car ils ont été et restent le symbole de la question palestinienne, et le premier témoin du siècle sur le crime sioniste contre notre peuple palestinien, qui s'est concrétisé par l'exode des réfugiés en 1948.
C'est pourquoi ils sont un symbole de la souffrance et de la tragédie des réfugiés qui durent depuis plus de 54 ans, pendant lesquels les réfugiés ont vécu dans les camps à l'intérieur du pays ou en exil, brandissant bien haut les bannières de la liberté et de l'indépendance, et s'accrochant fermement à leur juste droit au retour à leur pays duquel ils ont été injustement expulsés.
Par leur insistance, les populations des camps ont participé de manière active à la préparation et au déclenchement de la révolution palestinienne, elles n'ont jamais été avares pour donner ce qu'elles ont de plus cher et de précieux pour la poursuite de la voie de la lutte nationale, jusqu'à la réalisation des buts de notre peuple, le retour, la liberté et l'indépendance.
C'est parce qu'il en est ainsi que les populations des camps vivent dans les ruelles des camps, dans ses quartiers étroits, et en eux se développent l'amour du pays, l'amour de la terre.
C'est parce qu'il en est ainsi que sous les toits de zinc leurs corps sont brûlés par les rayons du soleil brûlant pendant l'été et leurs os sont percés de froid pendant l'hiver.
C'est parce qu'il en est ainsi que leurs rêves du retour, de liberté et d'indépendance s'épanouissent.
C'est parce qu'il en est ainsi qu'ils se lèvent au milieu des décombres et dans leurs coeurs se développe l'attachement au retour à la terre des pères et des aïeux, et que leur détermination ne peut être ébranlée par aucune des formes de terreur, de bombardement ou de destruction pratiquées par les gouvernements successifs qui visent depuis des années à en finir avec les camps, croyant qu'ils peuvent en finir avec la cause représentée par les camps.
Mais les valeureuses populations des camps ont toujours eu les ennemis pour cible, et sur le rocher de leur résistance et la grandeur de leur sacrifice se sont brisées toutes les tentatives visant à abattre le camp et sa résistance.
La cause de notre peuple est restée, et au coeur de cette cause, la cause des réfugiés et leur droit au retour, irradiante et brûlant de ses feux tous ceux qui s'en approchent avec de mauvaises intentions.
Car le camp reste le symbole de la cause et la citadelle de l'intifada et de la résistance, et de ses ruelles sortent les nobles combattants qui luttent pour le retour, la liberté et l'indépendance.
Et parce que le camp est le symbole de la résistance et du défi palestinien qui ne sait se plier et s'agenouiller que devant Dieu, et parce que le camp représente tout cela, Israël le prend pour cible lors de ses agressions sauvages et continues contre notre peuple, contre toutes les villes et tous les villages, utilisant tout l'arsenal militaire énorme qu'il possède et qu'il abat quotidiennement sur les camps, croyant pouvoir faire plier le camp et avec lui le peuple palestinien.
Mais le camp et le peuple ne plieront pas, au contraire, leur détermination est encore plus forte, ainsi que leur volonté de s'accrocher au droit du peuple palestinien.
Cette question est claire dès le début de l'intifada et jusqu'à présent.
C'est la scène de la résistance palestinienne qui se renouvelle en toute clarté, comme lors de l'affrontement héroïque par lequel nos populations dans le camp de Yabna à Rafah, dans la bande de Gaza, ont, en toute fierté, repoussé la dernière agression : les masses du camp sont sorties, dans un seul élan et du plus petit au plus grand, pour affronter cette injuste agression de l'aube du mardi 22 décembre, qui a tué 8 de ses honorables fils et blessé des dizaines d'autres, qui a détruit des dizaines de maisons et mené à l'exode de ses habitants, remettant en mémoire les premières années de la nakba qui a frappé notre peuple il y a plus d'un demi siècle.
De nouveau, un massacre parmi d'autres massacres commis par Sharon à l'encontre de notre peuple.
Mais malgré la sauvagerie de l'agression et la barbarie des soldats de l'occupation armés jusqu'aux dents et installés dans leurs chars, les populations du camp se sont opposés aux agresseurs en toute fierté et grandeur dans le camp de Yabna.
Elles méritent un baiser sur chacun de leurs fronts, la plus haute distinction de la résistance pour orner leurs poitrines nues qui ont affronté les chars de l'ennemi, ses bulldozers, et des couronnes de lauriers pour orner leurs fronts demeurés élevés en affrontant l'agression et ses avions, résistant avec tous leurs modestes moyens, faisant subir à l'ennemi de lourdes pertes humaines et matérielles.
La résistance héroïque que nos populations ont exprimé dans ce camp debout représente certainement la poursuite de la résistance de notre peuple dans le camp de Balata, tout aussi fier dans les bras de Naplouse, la montagne de feu, et le camp de Jénine, l'héroïque et fier dans les bras de Jénine d'al-Qassam, et dans tous les villages, les villes et les camps de notre terre palestinienne.
Cette résistance n'est que la poursuite de l'épopée héroïque des camps palestiniens de l'exil tout au long du combat national, qui sont demeurés debout face aux agressions et rebelles à toutes les tentatives d'enterrer la question palestinienne, bien qu'ils aient subi les agressions répétées des gouvernements israéliens successifs, et notamment d'Ariel Sharon qui poursuit ses agressions en utilisant tous les armements, chars et avions pour détruire le camp et ses modestes maisons, au vu et au su du monde entier qui ne bronche pas, à l'exception de quelques voix de protestation et de dénonciation timide qui ne peuvent mener bien loin.
Mais malgré la sauvagerie de l'agression et le martyre des êtres chers de nos populations, l'enfant palestinien du camp continue à répéter, aujourd'hui comme hier, que les populations du camp qui ont exprimé les idéaux les plus magnifiques de courage et de don de soi, pour défendre la fierté, la grandeur et la dignité du camp, mais également la dignité de la nation arabe toute entière, poursuivront leur résistance face à l'agression et qu'ils poursuivront l'intifada héroïque, qu'ils s'accrocheront au droit de notre peuple à résister face à l'énorme machine militaire de l'occupation.
Ils ne sont pas dupes quant aux voix qui s'élèvent ici et là appelant à l'abandon du droit à la résistance, droit reconnu par toutes les coutumes et les conventions internationales et qu'expriment sans détour la détermination et la résistance de notre peuple à Rafah la résistante, et dans chaque ville, village et camp dans le pays et en exil.
C'est la remarquable résistance palestinienne devant laquelle nous n'avons rien à dire sinon de saluer toute femme, tout enfant, tout vieillard du camp, de saluer les valeureux héros qui lèvent bien haut la bannière du peuple et de la nation, nous les saluons tous, eux qui remettent de nouveau la question à sa place principale, celle du camp.
Il s'agit d'un message clair, extrêmement clair : tant que le camp et sa population réfugiée vit en exil, la justice sera absente, la paix sera incomplète, la stabilité et la sécurité seront constamment menacées. La question des réfugiés et leur droit au retour sont le noyau de la question palestinienne.
Source : www.arabs48.com
Traduction : R. Ousseiran
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