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Palestine - 23 décembre 2003
Par DCI - Palestine Section
Rapport du DCI n° 21 - du 15 décembre 2003 Defence for Children International
Il y a très peu de moyens de vie pour les enfants emprisonnés dans le campement à la prison de Telmond. Un seul instituteur leur rend visite cinq fois par semaine et leur dispense les cours généraux d'hébreu, d'anglais et de math.
CONTENU
• a - Apercu sur les méthodes d'arrestation
• b - Conditions de détention dans la prison de Telmond
• c - Arrêtés et détenus : Mohammed Yousef Salim Abu Kishek et Hussain Ali Mahmoud Mousa Qaraan de Qalquilya; Salem Sabr Salim Saleh de Tulkarum; Kamal Wahid Kamal Harbieh de Al-Aroub
• a - Apercu sur les méthodes d'arrestation
Alors que les politiciens poursuivaient au mois de novembre la recherche d'une voie pour mettre fin à l'occupation et la violence, l'armée israélienne insistait sur sa stratégie de détention massive.
Plusieurs enfants figurent parmi les Palestiniens arrêtés ce mois-ci, et sont encore détenus sans aucune charge ou procès dans les prisons et centres de détention, dispersés à travers Israël ou les territoires occupés.
Les tactiques employées par l'armée israélienne au cours de ces arrestations n'ont pas cessé de violer les normes internationales des droits de l'homme, et sont spécialement conçues pour terroriser les enfants, plusieurs d'entre eux ayant été plus tard roulés ou intimidés pour les faire signer des faux aveus.
Des raids à l'aube contre les maisons familiales sont la pratique normale pour l'arrestation des enfants accusés de lancer des pierres, souvent plusieurs mois avant.
Les mineurs, les yeux bandés et les mains menottées, sont invariablement insultés par les soldats qui les ont arrêtés au cours du parcours les menant à l'interrogatoire, et sont fréquemment frappés et victimes de coups de pieds.
Les interrogatoires sont souvent rudes, avec des menaces contre les enfants et sont menés pendant l'absence d'avocats et d'adultes pour protéger les droits des enfants. Les aveux extorqués des enfants par la force sont souvent utilisés par les cours militaires où les dures peines disproportionnées sont prononcées contre les enfants.
Même si l'enfant insiste à clamer son innocence pendant l'interrogatoire, les ordres militaires illégaux peuvent être utilisés permettant aux forces de l'occupation de garder le mineur sous le système de la détention administrative pour une période renouvelable de six ans, sans aucune charge ni aucun procès public et juste.
• b - LA VIE EN PRISON
Nouvelles de la prison de Telmond
Les conditions de détention dans la prison de Telmond, dans le nord de l'Etat d'Israël, continuent à être mauvaises.
Plusieurs enfants palestiniens y sont encore détenus. La prison est composée de plusieurs sections séparées, y compris une section pour les jeunes israéliens jugés pour des crimes de droit commun. La surpopulation chez les prisonniers politiques est arrivée à tel point que des prisonniers palestiniens sont mis dans la section des jeunes israéliens.
5 Palestiniens au moins sont emprisonnés pour raisons politiques et sont détenus dans cette section.
De nouveaux problèmes sont apparus dans la principale section pour détention des jeunes prisonniers politiques à Telmond.
Plus de 75 enfants palestiniens sont emprisonnés dans cette section qui ne possède que 50 pièces, ce qui a pour conséquence que un sur trois enfants est obligé de dormir sur un matelas qui s'étend sur l'espace libre, entre les deux lits.
Récemment encore, les garçons détenus dans le centre pouvaient être joints par des adultes Palestiniens emprisonnés dans d'autres sections de la prison de Telmond. Ces adultes pouvaient agir en tant que conseillers, les guider surtout au cours des premiers moments de la période traumatisante pour ces jeunes.
Au même moment, ils se faisaient les porte-paroles des enfants devant les autorités pénitentiaires. Dans le passé, d'autres adultes prisonniers auraient pris la place de ces responsables qui ont été libérés ou transférés.
Aujourd'hui, les autorités pénitentiaires de Telmond ont arrêté ces pratiques. A la fin du mois de novembre, le dernier adulte porte-parole, Ali al-Moghrabi, a été transféré de la prison, au grand regret des garçons.
Dans une tentative de forcer les autorités pénitentiaires à autoriser Al-Moghrabi à revenir, et en même temps dans un large mouvement pour améliorer les conditions de détention dans la prison, les garçons ont commencé une lutte de protestation, le 30 novembre.
Certains ont refusé de manger, et les garçons ont refusé de recevoir leurs avocats.
Il y a très peu de moyens de vie pour les enfants emprisonnés dans le campement à la prison de Telmond. Un seul instituteur leur rend visite cinq fois par semaine et leur dispense les cours généraux d'hébreu, d'anglais et de math.
Pour éviter les concentrations, les garçons ne peuvent assister aux cours tous les jours, mais deux ou trois fois par semaine. Les visites familiales sont uniquement possibles pour les enfants dont les parents sont à al-Quds ou Ramallah.
Les familles d'al-Khalil sont interdites de voyager jusqu'à Telmonde. De plus, les enfants ne peuvent accéder aux soins rapides, pour les traitements.
Exemple, un enfant de douze ans, qui souffrait atrocement de la jambe après avoir été frappé par les gardiens de la prison, a dû attendre un mois avant d'être reçu par un médecin.
•; c - ARRETE ET DETENU
La détention administrative et la torture continuent à être utilisés de façon systématique, pendant que les processus punitifs deviennent de plus en plus durs, comme le montrent les cas suivants :
Mohammed Yousef Salim Abu Kishek (17) et Hussain Ali Mahmoud Mousa Qaraan (16) les deux de Qalquilya
Mohammed et Hussain transportaient des affaires sur un chariot tiré par un cheval. Les soldats israéliens les ont arrêté près du village de Habla le 13 novembre.
Sur le lieu de leur arrestation, les soldats ont commencé à les frapper et à détruire les affaires, ils ont détaché le cheval et lui ont permis de s'enfuir avant de détruire entièrement le chariot en l'écrasant avec un blindé.
Les deux amis, Mohammed et Hussan, sont peu instruits :
Mohammed a quitté l'école à l'âge de 13 ans alors que Hussain n'a jamais suivi une scolarité régulière. Aucun des garçons n'a su pourquoi ils ont été arrêtés. Ils ont été emmenés au poste de police Qadumim qui se situe dans la colonie juive entre Naplouse et Qalqilya.
Salem Sabr Salim Saleh de Al-Jarad près de Tulkarem
Salem est en détention administrative dans la prison de Ketziot dans le Naqab.
Il a été arrêté au début de l'année 2003 à l'âge de 17 ans et emmené à la prison de Qadumim où il a passé six mois en détention.
Le 21 juin, le jour où il devait être libéré, les services de renseignements israéliens lui remettent six autres mois de détention. Après un appel, les six mois deviennent 4 mois.
La prolongation de la détention administrative est une pratique courante par Israël. Un accord non écrit entre les autorités pénitentiaires et les prisonniers signifiait avant que les prisonniers seraient avertis deux semaines au minimum avant la date de leur libération si leur détention administrative devait être renouvelée.
Maintenant, les prisonniers sont informés de plus en plus souvent du renouvellement quelques jours, ou même quelques heures avant la date de leur libération prévue.
Ces nouvelles mesures leur causent une grande tension émotionnelle et peut être considérée comme une forme de torture psychologique.
Kamal Wahid Kamal Harbieh (17) du camp Al-Aroub près d'al-Khalil.
Kamal est depuis près d'un an en prison, pour une peine de 20 mois. Il a été arrêté le 16 décembre 2002 pour avoir lancé des pierres.
Il a reçu de plus l'ordre de payer en amende 4000 NIS. Cette peine est particulièrement dure, et c'est la troisième fois qu'il est arrêté pour lancement de pierres.
La première fois, les soldats sont montés à bord du bus scolaire qu'il avait emprunté et l'ont arrêté. Il fut jugé à 15 mois de prison avec sursis.
Kamal appartient à une famille de 9 enfants. Son père est ouvrier.
Source : www.dci-pal.org
Traduction : R Ousseiran
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