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ISM France - Archives 2001-2021

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Moyen Orient -

Nécessité de modifier les politiques palestiniennes et arabes

Par

Allocution de Mounir Chafiq, coordinateur du congrès national et islamique au 7ème congrès de l’Institution Internationale d’al-Quds, prononcée le 13 janvier 2010 et traduite par CIREPAL (Centre d’Information sur la résistance en Palestine)

" (...) Ici vient l’importance de soutenir la résistance et les forces irakiennes qui refusent la normalisation, pour libérer l’Irak de l’occupation, pour son unité et l’affirmation de son identité arabo-islamique. Ainsi que la tentative, grâce à la véritable solidarité arabe, de sauver le Yémen, le Soudan, la Somalie, des guerres civiles et de la partition. Tout ceci est un prélude nécessaire au soutien d’al-Quds et de la Palestine. Mais, il y a cependant une priorité qui doit être rapidement réalisée, celle de briser le blocus contre la bande de Gaza, d’ouvrir le passage de Rafah, cesser la construction du mur honteux fait d’acier, de ciment et d’eau que le gouvernement égyptien est en train d’édifier avec un financement américain pour renforcer le siège contre la bande de Gaza, victorieuse contre l’agression de 2008-2009.

Nécessité de modifier les politiques palestiniennes et arabes

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

Chères sœurs, chers frères

Tout d’abord, je suis honoré de présenter à votre congrès cette allocution au nom des trois congrès, le congrès national arabe, le congrès général des partis arabes et le congrès national et islamique, pour exposer certains aspects des dangers et des complots visant al-Quds et la question palestinienne.

Premièrement : votre congrès traitera en détail les processus de judaïsation, les confiscations de terre et des maisons, et l’expulsion effroyable de la population, chrétienne et musulmane, de la ville d’al-Quds, pour installer les colons à leur place en vue de changer la structure démographique arabe de la ville d’al-Quds.

Deuxièmement : le mur qui sépare ce qui est appelé le Grand Jérusalem de la Cisjordanie a été dressé pour confisquer les terres et s’emparer des eaux souterraines, séparant entre les Palestiniens mêmes, et parfois une même famille.

Troisièmement : les excavations sous la mosquée al-Aqsa menacent son effondrement et préludent à son partage dans tout règlement à venir.

De plus, les terrains appartenant à l’église orthodoxe ont été pris du fait de la complicité du patriarche grec, sous le prétexte de les louer aux colons pour une durée de 99 années, contrairement aux vœux de leurs propriétaires, les orthodoxes arabes et leur direction spirituelle. L’agression contre les lieux saints chrétiens et musulmans est devenue un trait constant du processus de judaïsation de la ville d’al-Quds. C’est dans ce cadre que les plans d’expulsion de la population d’al-Quds joue un rôle essentiel dans la judaïsation, en rayant le caractère arabo-islamique et chrétien de la ville. Lorsque les colons s’installent autour des lieux saints, ces derniers deviennent des vestiges morts. C’est l’être humain qui leur procure la vie, qui les revêt de spiritualité et qui les fait dire son véritable langage.

Quant aux menaces politiques qui pèsent sur al-Quds, il s’agit

Premièrement : un complot visant à la partager en deux capitales : la partie occidentale d’al-Quds comme capitale de l’entité sioniste, et sa partie orientale comme capitale du mini-Etat palestinien. L’autorité palestinienne a accepté ce partage dans les six principes que le président Mahmoud Abbas a annoncés, après le congrès d’Annapolis, tout comme dans l’approbation du projet suédois présenté par l’Union européenne.

D’une part, au nom de quel droit une concession gratuite est faite sur la partie occidentale d’al-Quds ? et au nom de quel droit la négociation se mène sur le partage des quartiers palestiniens à l’intérieur de la vieille ville et sur des parties situées à l’extérieur de la vieille ville pour qu’il ne reste que des miettes, s’il en reste, au peuple palestinien, propriétaire exclusif du droit sur toute la ville d’al-Quds, ainsi que sur toute la Palestine, ce qui a été reconnu, même par le droit international ?

Il faut, de plus, attirer l’attention que le projet de partage d’al-Quds en deux capitales ouvre la voie aux Etats occidentaux, et notamment au déplacement de leurs ambassades à al-Quds, et à piétiner les résolutions internationales qui ne le permettent pas, alors que l’Est de la ville est toujours sous occupation, et que le projet d’en faire une capitale est toujours en attente de résolutions auxquelles aboutiraient les négociations, d’autre part.

Tout ceci constitue une grave attaque contre al-Quds et son avenir, il y a violation claire et évidente des résolutions internationales, qui même injustes envers le peuple palestinien, n’ont admis ni la judaïsation d’al-Quds ni la transformation d’une de ses parties en capitale de l’Etat de l’entité sioniste.

Deuxièmement : Ainsi, nous assistons à une grave dissipation des droits et constantes palestiniens, arabes et islamiques, en Palestine globalement et dans al-Quds, plus particulièrement, par le biais de ce qui a été appelé processus de paix, qui est un processus de liquidation. Remarquons, à cet effet, qu’il n’y a pas de processus de paix non liquidateur proposé à la table des négociations et du processus politique.

Le processus de règlement a commencé par abandonner 78% de la terre de Palestine, puis a anémié la question du droit au retour, c’est ce que signifie « trouver une solution juste à la question des réfugiés », car ce qui est visé, c’est une solution basée sur des compensations, avec l’installation définitive dans les pays d’accueil et de la patrie alternative, lorsque cette phrase a remplacé le principe de « droit au retour ». Sinon, pour y a-t-il eu un tel changement ?

Troisièmement : le processus de règlement, depuis l’accord d’Oslo, a adopté la feuille de route, et ce qui s’appelle « la solution des deux Etats », une solution de liquidation de la cause par excellence, et les négociations bilatérales secrètes après le congrès d’Annapolis ont conduit à négocier sur les terres de Cisjordanie , y compris l’ancienne ville d’al-Quds, sous le chapitre « échange de terres », qui sape toute allégation de vouloir instaurer un Etat sur les frontières d’avant le 5 juin 1967.

Chers frères, chères sœurs

Face à l’effroi de ce qui se passe dans al-Quds, la mosquée al-Aqsa et les lieux saints chrétiens et musulmans, et de ce qui se passe en Palestine, de manière plus générale, toute personne ne peut que conclure que tout cela n’aurait pas eu lieu sans les politiques officielles palestiniennes et arabes qui ont adopté les négociations et le processus de paix comme uniques stratégies et tactiques, abandonnant toute source pouvant y puiser une force multiforme, allant du boycott à l’affrontement, et qui n’ont pas réagi à l’alignement américain au projet sioniste ainsi qu’à l’alignement de plusieurs autres Etats. Ils n’ont pris aucune mesure pour faire face à toute agression ou agissement cynique. Comment peut-on considérer les Etats-Unis comme un allié stratégique et leur ouvrir toutes les portes alors qu’ils occupent l’Irak et l’Afghanistan, après toutes leurs pratiques dans ces pays et après avoir renié toutes nos causes ? Comment pouvons-nous concilier son alignement presque total au projet de l’entité sioniste et son déni des droits, avec la dignité palestinienne et arabe ? Que fait-on de la réciprocité ? Où sont les droits, les intérêts suprêmes, la sécurité nationale de la Palestine et de la nation arabe ?

Toute cette impudence, en cette période, pour judaïser al-Quds et les villes palestiniennes occupées en 1948, ou celle d’assiéger la bande de Gaza, de construire le mur, d’installer les barrages et de coloniser la Cisjordanie , de proposer des plans américains pour liquider la question palestinienne n’auraient pas eu lieu sans les positions officielles palestiniennes et arabes, inconsistantes et incapables de faire face aux politiques américaines et sionistes.

C’est pourquoi, si un terme n’est pas mis aux politiques palestiniennes et arabes et s’il n’y a pas une remise en cause fondamentale, les processus de judaïsation d’al-Quds, de Yafa, de ‘Akka et d’autres villes se poursuivront, tout comme le siège de Gaza se poursuivra, ainsi que la domination sécuritaire effroyable de la Cisjordanie par les forces de l’occupation et l’appareil sécuritaire de Dayton.

Changer ces politiques doit être la première tâche des programmes des partis politiques et forces palestiniennes et arabes, pour faire pression dans ce sens, en même temps que la consolidation du choix de faire obstable, boycotter, supprimer tous les accords et la normalisation avec l’ennemi sioniste, ainsi que la prise de mesures pratiques envers tout alignement international en faveur de l’entité sioniste, qu’il soit politique, militaire ou économique.

Ici vient l’importance de soutenir la résistance et les forces irakiennes qui refusent la normalisation, pour libérer l’Irak de l’occupation, pour son unité et l’affirmation de son identité arabo-islamique. Ainsi que la tentative, grâce à la véritable solidarité arabe, de sauver le Yémen, le Soudan, la Somalie, des guerres civiles et de la partition. Tout ceci est un prélude nécessaire au soutien d’al-Quds et de la Palestine. Mais, il y a cependant une priorité qui doit être rapidement réalisée, celle de briser le blocus contre la bande de Gaza, d’ouvrir le passage de Rafah, cesser la construction du mur honteux fait d’acier, de ciment et d’eau que le gouvernement égyptien est en train d’édifier avec un financement américain pour renforcer le siège contre la bande de Gaza, victorieuse contre l’agression de 2008-2009.

Finalement, clore le chapitre de ce qui s’appelle processus de paix et retirer l’initiative arabe de la paix doivent être à la tête de l’agenda du prochain sommet arabe.


Source : CIREPAL.





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