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Negev -

Negev et Galilée : Répéter une erreur historique

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Fin de semaine, le Premier Ministre Ariel Sharon et Shimon Peres, le ministre en charge du développement du Negev et de la Galilee, ont annoncé un plan pour le développement du Negev.
Ils ont annoncé un investissement de 17 millions de NIS (3 millions d'Euros) pour les 10 années à venir.
Les derniers des Mapainiks sont encore dans la vision de la "conquête du désert" et déployent un autre plan pour 'disperser' la population, une version 2005 de l'erreur historique des années 50.

Les cyniques ont crié à des "manœuvres électorales", mais c'est vraiment de l'adrénaline qui entre encore dans les veines de Peres et de Sharon, dans la meilleure tradition Ben-Gourioniste.

Les derniers des Mapainiks sont encore dans la vision de la "conquête du désert" et déployent un autre plan pour 'disperser' la population, une version 2005 de l'erreur historique des années 50.

Vous pouvez déjà entendre les bulldozers aplanir les collines, transformer le paysage originel en des lotissements et vous pouvez voir les groupes de pression tenter les promoteurs, présenter les tapis rouges et offrir des remises exagérées.

Les idées et les plans sont en plein ébullition : un parc de safari géant pour des éléphants et des singes dans le Negev, de nouvelles communautés en Galilee ("une partie magnifique du pays avec un énorme potentiel", selon les termes de Peres), des usines, des zones de haute technologie et des quartiers pour les militaires de carrière ("une population de super qualité," selon le directeur général du bureau de Peres), ont été proposés pour une construction près des bases de l'armée dans le Negev.


Israël a déjà "été là-bas, l'a déjà fait" et, comme dans les tragédies grecques, la fin est connue à l'avance.

En 1950, Aryeh Sharon, un des premiers architectes en Israël de l'époque, a posé le premier Plan d'Aménagement pour le pays sur le bureau de Ben Gourion - le "Plan Sharon", qui a créé les villes et les cités dans le secteur.

Ils sont également allés courtiser les entrepreneurs d'alors et ont construit des usines "modernes" telles que les Textiles de Dimona.

Et les habitants du Negev ont également ont eu le rêle traditionnel des cols bleus d'alors, quand ils n'étaient pas sans emploi.


Cette semaine, Peres a indiqué que la colonisation en Galilée et au Negev "stoppera la migration négative de la périphérie vers le centre." Il est difficile d'en croire ses oreilles.

Des générations plus tard, le slogan qui a accompagné le plan pour la "dispersion" de la population des années 1950 est revenu : "de la ville au village."
Mais les régions magnifiques du pays qui attendent soi-disant les nouvelles communautés de Peres et de Sharon - Ariel Sharon cette fois-ci - sont détruites.

Les villes de développement des années 50 ont créé non seulement une privation et un sentiment d'aliénation parmi leurs habitants, mais également une anomalie spatiale et d'aménagement :
Israël est devenu banlieusard avant même qu'une véritable culture urbaine se soit développée.

A partir du moment où l'appel à quitter la ville pour le village a retenti dans les rues, l'erreur est devenue évidente et la tendance a changé de direction : la concentration au lieu de la dispersion, l'épargne au lieu du gaspillage.

Au lieu de quitter la ville pour le village, qui était déjà devenu une banlieue, l'opposé s'est produit. Mais la vision du "développement" frappe maintenant encore, comme si rien ne s'était produit.

Le "développement" du Negev et de la Galilée n'est pas un but national aujourd'hui. La Galilee et le Negev "sont déjà trop développés".

Il n'y a pas un mètre sans développement, pas un kilomètre sans route et pas de dune sans point de surveillance, de zone industrielle ou de ranch privé. Ces régions n'ont plus besoin de développement.

Au lieu de cela, elles ont besoin de protection contre tous les développement et projets additionnels. Cette protection bénéficierait aux habitants de ces régions tout comme aux habitants de l'ensemble du pays.

Il est difficile de croire que les yeux des distingués hommes d'Etat n'aient pas vu ce qui s'est passé dans ces secteurs ou que les nouvelles d'un changement de direction ne soient pas arrivées jusqu'à leurs oreilles.

Par conséquent, on doit conclure que ce n'est pas une question de développement, mais plutêt de Judaization.

Les Bédouins du Negev savent cela très bien et sentent déjà la terre se dérober sous leurs pieds - et ce n'est pas qu'une métaphore.

Ils seront bientêt déracinés de force de leurs villages "non reconnus", dont certains ont plus de 50 ans, et de se déplacer vers des villes de confinement telles que Rahat et Kseifa.

Les habitants de la "périphérie" – un terme démodé et condescendant - n'ont pas besoin d'une série de nouvelles usines ou de nouveaux partenaires en détresse, des victimes potentielles aux projets d'emploi voués à l'échec.

Ils ont besoin d'un bon et rapide système de transports publics pour les emmener vers de véritables zones d'emploi.
C'est une possibilité parce qu'Israël est une ville-Etat minuscule et les distances à l'intérieur sont petites.

La somme de 17 millions de NIS pourrait faire des merveilles si elle était investie dans la consolidation et la rénovation des communautés existantes dans leurs limites actuelles, en particulier dans les villes.

Cela ne doit pas encourager les gens à émigrer des villes vers la "périphérie" comme le dit Peres, mais l'inverse : inciter les gens à se déplacer vers les villes et à y vivre à long terme.

C'est également une deuxième chance pour qu'Israël crée un vie urbaine de haute qualité et fière, quelque chose qu'il n'a pas su faire il y a des générations, et également pour préserver ces "régions magnifiques du pays" de la ruine.

On peut seulement espérer que l'héritier de Peres en tant que chef du parti Travailliste, Amir Peretz, un enfant du "Plan Sharon" des années 50, renfermera dans sa bouteille le génie du "développement" et conduira Israël vers une ère d'aménagement durable qui soit en paix avec lui-même et son environnement, et laisse quelque chose pour les futures générations.

Pour utiliser la terminologie du Mapai, c'est "le besoin le plus pressant du moment."




Note ISM :

L'implantation des nouveaux colons Juifs dans le Negev(Naqab) a été décidée lors du 34ème Congrès Sioniste Mondial en juin 2002 mais, pour cela, l'expulsion des Bédouins est nécessaire.

Voir notre dossier sur les Bédouins du Naqab (Negev)

Voir le texte voté lors du 34ème Congrès Sioniste Mondial en juin 2002 concernant la colonisation

Source : Haaretz

Traduction : MG pour ISM

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