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Israël - 15 novembre 2009
Par Jamal Zahalka
Le brouillard qui avait enveloppé l'entrevue Netanyahu-Obama avant qu'elle ne se tienne et qui a persisté après la rencontre ne s'est pas dissipé. On peut dès lors se demander ce qui s'est réellement passé entre les deux hommes. Certains ont évoqué une déception états-unienne et d'autres ont souligné le caractère tendu et embarrassant de la rencontre.
De son côté, l'entourage de Netanyahu a exprimé sa satisfaction et estimé que la rencontre avait été couronnée de succès et qu'elle avait entériné de nombreux accords. D'autres en ont conclu que le camouflage autour de cette entrevue s'expliquait soit parce qu'elle avait échoué, soit parce qu'elle avait abouti à un important revirement.
Il semble que les Américains aient assimilé la leçon de la conférence de presse de Hillary Clinton et "Bibi" Netanyahu, au cours de laquelle la ministre des Affaires étrangères avait exprimé son soutien aux positions de Netanyahu et son admiration pour ses "formidables" concessions en faveur des soi-disant négociations de paix, ce qui avait provoqué des réactions négatives arabes et palestiniennes.
C'est la raison pour laquelle ils se sont abstenus de tenir une conférence de presse à l'issue de la rencontre Obama-Netanyahu, de crainte d'envenimer les choses, notamment après la décision du président Mahmoud Abbas de ne pas se porter candidat à sa propre succession, compte tenu de l'échec des négociations sur lesquelles il avait compté, excluant toute autre alternative.
En fait, il n'y a avait pas l'ombre d'un brouillard à Washington pendant la rencontre. Le brouillard a été inventé. Et quand on invente un brouillard, c'est pour une raison précise. Le souci primordial de Netanyahu, c'est le dossier iranien, premièrement le volet nucléaire et deuxièmement le soutien à la résistance dans la région.
Netanyahu est convaincu qu'il a été choisi par Dieu pour sauver le peuple israélien d'une attaque nucléaire iranienne. Et sur ce point, précisément, il semble que les deux hommes étaient parfaitement d'accord. Le brouillard est venu ensuite pour camoufler les accords au niveau sécuritaire qui concernent l'Iran entre autres, et non pour dissimuler des différends sur les dossiers politiques relatifs à la Palestine et à la Syrie.
Lorsque Netanyahu déclare que la relation avec Obama et son administration est bonne, il parle d'une position commune sur l'Iran et il sous-entend le soutien des Etats-Unis sur le rapport Goldstone, les manoeuvres militaires israélo-étatsuniennes auxquelles 1.400 militaires américains ont participé, et les nouvelles fournitures d'aides militaires états-uniennes, parmi lesquelles les systèmes anti-missiles.
Plus généralement, Netanyahu et ses proches estiment que les relations avec les Etats-Unis sont excellentes et en voie de renforcement, malgré quelques divergences de point de vue considérées comme tout à fait marginales, et qu'il n'existe aucun désaccord sérieux, notamment sur la question de la poursuite de la colonisation.
Par ailleurs, le président Mahmoud Abbas a déclaré qu'il ne serait pas candidat à sa propre succession, après avoir constaté l'impasse des négociations et après avoir perdu tout espoir relatif aux Etats-Unis quant à leur volonté ou à leur capacité face à cette impasse. Or, cette impasse n'est ni nouvelle ni passagère. Elle existe depuis très longtemps et a été dissimulée jusqu'ici par la fabrication et la manipulation d'illusions.
Netanyahu n'est pas un partenaire pour les négociations de paix ni pour les fabrications d'illusions. L'heure de la vérité a sonné et le pari sur le changement de la politique pro-israélienne états-unienne, incarné par Barak Obama, a fait long feu. La rencontre Obama-Netanyahu n'a même pas fourni une plateforme minimum pour reprendre les négociations, aussi absurdes et mystificatrices fussent-elles.
Aujourd'hui, les Palestiniens et les Arabes doivent déclarer l'arrêt immédiat des négociations, au moins jusqu'à l'apparition d'un changement radical dans la politique israélienne, ce qui ne se produira pas de si tôt. Il est temps de mettre un terme à la fabrication des illusions et de proposer une alternative aux négociations. Et cela doit commencer par une véritable réconciliation entre les factions et la construction d'une stratégie commune de lutte. Cette alternative est possible depuis que le Hamas a donné son accord sur le projet égyptien de réconciliation.
Source : Arabs48
Traduction : Nadine Acoury
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Jamal Zahalka
15 novembre 2009