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Jérusalem - 4 juin 2005
Par Jamal Zahalka
Dans la plus grande opération de destructions de maisons dans la partie orientale d'al-Quds, depuis la guerre de 1967, les autorités israéliennes ont l'intention de détruire 96 maisons à Silwan, dans la banlieue d'al-Quds.
Ces maisons sont situées dans le quartier al-Bustan, visé par le plan israélien qui projette de le transformer en jardin public.
Cette campagne fait partie d'un plan dévoilé récemment, visant à installer des jardins nationaux dans les régions situées autour des murs de la vieille ville, ce qui signifie la destruction de milliers de maisons et l'expulsion de dizaines de milliers de citoyens palestiniens d'al-Quds.
La tentative de détruire un quartier en entier dans la ville d'al-Quds constitue un grave danger, en soi, contre lequel il est nécessaire de mobiliser le plus possibles de forces.
Mais ce qui est encore plus grave, c'est que, si jamais l'opération de destruction est accomplie, cela va encourager les autorités israéliennes à poursuivre la destruction d'autres quartiers de la ville.
Pour cela, la défense des maisons du quartier al-Bustan signifie la défense de toutes les maisons de Silwan, banlieue proche de la vieille ville, habitée par 40.000 Palestiniens, et la défense de toutes les maisons arabes d'al-Quds, visées par le danger de la destruction.
Les campagnes de démolition des maisons dans al-Quds arabe fait partie de la vision israélienne concernant la judaïsation d'al-Quds.
Pour réaliser ce but stratégique, Israël mène une politique d'encerclement de la présence arabe dans la ville, en rassemblant la population sur la surface la plus étroite possible, en l'éloignant des zones centrales, en contrôlant leur nombre, leur proportion, en les isolant de leur environnement naturel qui est la Cisjordanie .
La judaïsation d'al-Quds est une politique officielle de l'Etat hébreu et de toutes les institutions et organisations qui s'y rapportent, qui sont tous mobilisés entièrement pour ce but, et qui utilisent tous les outils et les moyens pour exécuter cette politique.
Ceci est mené avec une coordination, une méthode et un entêtement illimités.
En face, il semble que l'opposition à cette politique soit éparse, non organisée, ne mettant à profit qu'une partie infime des possiblités et des énergies.
Il est temps de susciter un soulèvement dans notre comportement palestinien et arabe avec la question d'al-Quds, étant donné qu'elle représente le coeur de la lutte pour la libération nationale palestinienne et la protection des lieux saints.
La mobilisation populaire des habitants des maisons du quartier al-Bustan, et des habitants de la banlieue de Silwan et d'al-Quds en général, autour de laquelle se sont rassemblés les associations, annonce que l'alternative de la résistance à la judaïsation d'al-Quds est possible, elle est présente, elle consolide la volonté, la détermination et la résistance des gens, elle est capable de s'imposer aux dirigeants palestiniens et arabes les plus nonchalants et les plus engourdis.
Qui a déclaré que la guerre de 1967 est-elle achevée ?
La partie orientale d'Al-Quds, plus que toute autre région, ne vit pas seulement une situation d'occupation, mais subit des opérations quotidiennes d'occupation, visant maison par maison, bout de terrain par bout de terrain.
Ce que commettent les autorités israéliennes ces jours-ci, c'est une déclaration de guerre renouvelée sur les habitants d'al-Quds.
Pour les autorités israéliennes, ils sont des ennemis dont il faut occuper les maisons, les terres, se les approprier directement pour les remettre à des mains juives.
Israël ne se contente pas de dominer la ville sainte, mais veut se l'approprier et en arracher sa population.
Les habitants du quartier al-Bustan ont le droit de vivre dans leurs maisons, ont le droit de s'y laver, même si certaines parties israéliennes officielles (dont l'architexte de la municipalité) croient dans la légende disant que le roi David s'y baignait, ce qui constituerait à leurs yeux une raison suffisante pour détruire un quartier et le transformer en jardin public.
Le problème n'est pas dans la légende, ni dans la croyance en cette légende. Tout individu a le droit de croire aux légendes.
Le problème c'est qu'il s'agit d'un crime, le fait de ramener une légende, de la descendre sur la terre, et de la traduire par le langage de la destruction, de l'expulsion, de la violation du droit et de la terre.
Il ne faut pas que nous passions notre temps à repousser les légendes et à mener une guerre illusoire dans le monde des légendes.
Mais il nous faut relever nos manches, ici, sur terre, pour défendre al-Quds, ses lieux saints, ses maisons et ses terres, car le danger sur al-Quds est réel, il n'est pas du domaine des légendes.
Source : www.arabs48.com
Traduction : Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
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Démolitions de maisons
Jamal Zahalka
4 juin 2005