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Palestine -

Palestine, Peace not Apartheid : Le Mur de la Prison

Par

Traduction du Chapitre 6 du livre de Jimmy Carter "Peace not Apartheid" - Simon and Schuster, New York, 2006, pp.189-203

Les Israéliens sont aujourd’hui tentés de ne faire aucun effort pour trouver un accord de paix qu’il soit fondé sur la Feuille de Route du Quartet, sur des négociations de bonne foi ou d’autres bases.
En effet, Jérusalem Est se trouve au fur et à mesure sous contrôle israélien, le mur procure une relative sécurité autour de ce qui reste de la Cisjordanie, et des milliers de colons demeurent à l’Est du mur, protégés par une force d’occupation puissante.

Palestine, Peace not Apartheid : Le Mur de la Prison

A une période caractérisée par un vide diplomatique, les officiels israéliens ont pris un certain nombre de décisions unilatérales, tout en se passant de Washington et des Palestiniens. Ils sont persuadés qu’une barrière va résoudre le problème palestinien.

Se servant de leur domination politique et militaire, ils imposent un système de retrait partiel, d’encerclement, et d’apartheid pour les citoyens Musulmans et Chrétiens des territoires occupés.

Le but de la séparation des deux peuples diffère de celui de l’Afrique du Sud où il s’agit de racisme. Ici le but est l’acquisition territoriale. De gros efforts ont été faits pour empêcher tout contact entre les colons et les Palestiniens, de manière à permettre aux familles juives de se rendre de Jérusalem au cœur de la Cisjordanie sur des routes interdites aux Palestiniens et sans aucun contact avec la vie arabe.

Le retrait de Gaza était la première étape, laissant ce minuscule territoire, économiquement et politiquement non-viable, entouré et isolé, sans accès à l’air, à l’eau ni même à d’autres Palestiniens.

L’avenir de la Cisjordanie est encore plus sombre.
L’énorme mur est un élément perturbateur évident, séparant des zones habitées et empêchant le passage à des zones agricoles. Le statut de ce mur est une des clés d’une future paix au Moyen-Orient. Les Israéliens modérés étaient à l’initiative de l’idée d’une barrière physique pour éviter des attaques après le retrait des forces israéliennes.

La première barrière autour de Gaza, à donner raison à cette logique avec une baisse des attaques trans-frontalières. Le plan prévoyait la construction d’une barrière le long de la frontière entre Israël et la Cisjordanie .

Au lieu de cela, les gouvernements d’Ariel Sharon et d’Ehud Olmert ont construit un grillage et un mur à l’intérieur du territoire palestinien, largement à l’intérieur de la Cisjordanie , de manière à englober des colonies israéliennes et de grandes portions de terres palestiniennes.

Le mur est prévu pour être trois fois et demi la taille de la frontière internationalement reconnue d’Israël, et il pénètre déjà dans de nombreux villages palestiniens, sépare des familles de leurs jardins et de leurs terres agricoles et incorpore 375 000 Palestiniens sur le côté "israélien" du mur, dont 175 000 sont hors de Jérusalem.

Qalqiliya en est un exemple : le mur entoure toute la ville enfermant ses 45 000 habitants, tout en empêchant l’accès aux terres et à un tiers des ressources en eau, devenus propriétés israéliennes. La même chose se produit pour environ 170 000 citoyens de Bethléem, lieu de naissance de Jésus.

Une grande bande de terre doit d’abord être passée au crible des bulldozers à travers les habitations, pour construire le mur.

A côté des éléments en béton et des fils barbelés utilisés pour le construire, il faut des fossés de deux mètres de profondeurs le long du mur, des routes pour les véhicules de patrouille, des capteurs électroniques au sol et sur le grillage, des caméras thermiques et des caméras vidéos, des tours pour les tireurs d’élite, un grillage aussi fin qu’un rasoir, et tout cela sur la terre palestinienne.

La zone qui se situe entre la barrière de ségrégation et la frontière israélienne est considérée comme une zone militaire fermée pour une période indéfinie. Les directives israéliennes stipulent que tout palestinien âgé de plus de douze ans et habitant dans la zone fermée doit obtenir "un permis de résidence permanente" de la part de l’administration civile, seul moyen de continuer à vivre dans sa propre maison. Ils sont considérés comme des étrangers, sans les droits des citoyens israéliens.


En résumé, tout territoire qu’Israël décide de confisquer sera de leur côté du mur, mais les Israéliens se réservent le droit de contrôler les Palestiniens qui se trouvent de l’autre côté, bloqués entre le mur et les forces militaires israéliennes présentes dans la vallée du Jourdain.

Le président George W. Bush a dit :" Je crois que le mur est un problème. Il est très difficile de développer la confiance entre les Palestiniens et les Israéliens alors que le mur serpente à l’intérieur de la Cisjordanie ."

Depuis 1945, le Tribunal International de Justice a essentiellement été le moyen judiciaire du système des Nations Unies.

En juillet 2004, le Tribunal a déclaré que la construction du mur de ségrégation par le gouvernement israélien dans les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie , est illégale.

Même le Juge américain Thomas Buergenthal, qui a été à l’origine du seul vote contre (uniquement justifié par la procédure) a admis que les Palestiniens vivent sous occupation et ont le droit à l’autodétermination, qu’Israël est obligé de suivre les lois humanitaires internationales, et on pouvait légitimement se demander si la construction d’une barrière infranchissable pour protéger les colonies de Cisjordanie était une légitime défense.

Le Tribunal a reconnu le droit pour Israël de protéger la vie de ses citoyens en construisant une barrière de protection à l’intérieur de ses propres frontières nationales mais l’a considéré de manière négative dans sa forme, au regard du droit international et de la Quatrième Convention de Genève qui interdisent une puissance occupante de transférer des populations sur des terres conquises par la force militaire.

Le TPI a sommé Israël de cesser la construction du mur, de démanteler ce qui a déjà été construit dans les zones au-delà de la frontière israélienne internationalement reconnue, et de compenser les Palestiniens qui ont souffert des pertes dues à la construction du mur.

La Cour Suprême israélienne a choisi de ne pas accepter la décision du Tribunal International mais a reconnu qu’Israël détient la Cisjordanie en tant "qu’occupant belligérant" et que "la loi des occupants belligérants...impose certaines conditions" aux autorités militaires, y compris dans des zones considérées comme liées à la sécurité.


Le mur détruit beaucoup d’endroits importants pour les Chrétiens, le long de sa route sinueuse. Une de ces intrusions notables encercle la ville de Bethléem, il divise de manière scandaleuse la façade sud du Mont des Oliviers, un des endroits préférés de Jésus et de ses disciples, et près de Béthanie où ces derniers visitaient souvent Marie, Marthe et leur frère Lazare.

Il y a aussi le Monastère de Sainte Marthe, nommé après une de ses sœurs, et à travers lequel le mur de béton coupe la propriété. Le lieu de culte se trouve du côté de Jérusalem, et les fidèles en sont séparés car ils ne peuvent obtenir de permis pour entrer à Jérusalem.

Son prêtre, le père Claudio Ghilardi, ajoute : "Pendant neuf cents ans nous avons vécu sous occupation Turque, Britannique, Jordanienne, et Israélienne, mais les gens n’ont jamais été empêché de venir prier. C’est un scandale. Ceci n’est pas une barrière. C’est une frontière. Pourquoi ne disent-ils pas la vérité ?".

Pour contrer l’argument israélien sur la nécessité de construire un mur qui empêchera les attentats suicides palestiniens en Israël, le père Claudio fait le commentaire suivant :
"Le Mur ne sépare pas les Palestiniens et les Juifs ; mais il sépare plutôt les Palestiniens des Palestiniens."

Près de là, il y a trois couvents qui seront bientôt coupés des gens qu’ils servent. Ces 2 000 chrétiens ont perdu leur lieu de prière et leur centre spirituel.

Si le mur empêche 200 000 Palestiniens de Jérusalem d’accéder à leurs familles, leurs propriétés, leurs écoles et leurs centres de travail, le mur est également conçu pour compléter l’encerclement d’une Palestine gravement tronquée. Une petite part de sa taille d’origine, divisée en compartiments, puis à nouveau divisée en cantons, est occupée par les forces de sécurité israéliennes et isolée du reste du monde.

De plus, un réseau particulier d’autoroutes se construit à travers ces fragments de la Cisjordanie pour permettre de relier le nouveau Grand Israël à l’Ouest à la Vallée du Jourdain occupée à l’Est et où vivent 7.000 Juifs dans 21 colonies fortement protégées au milieu de 50.000 Palestiniens qui sont encore autorisés à y rester.

La partie le long de la rivière du Jourdain, qui est prévue comme étant désormais la limite à l’Est de l’encerclement des Palestiniens, est une des zones de Palestine la plus riche et la plus productive en agriculture. La plupart de ses habitants ont été chassés de là-bas en 1967, et les Israéliens n’ont pas autorisés ces familles d’origine à revenir.

Les douanes israéliennes tiennent une liste de noms de ces familles et se préoccupent de les empêcher de traverser les barrages internationaux pour entrer dans les territoires occupés, où ils pourraient faire valoir leurs droits sur leurs maisons et leurs terres*.

Il semble évident qu’il ne restera aucun territoire qui permette aux Palestiniens d’y créer un Etat viable, mais plutôt un espace complètement encerclé par la barrière et la Vallée occupée du Jourdain. Les Palestiniens n’auront aucun avenir possible, et cette alternative ne sera pas acceptable pour la communauté internationale.

Le statut permanent israélien deviendra de plus en plus critique et incertain car les personnes opprimées et privées de leurs droits combattront l’oppression, tandis que la croissance démographique des Juifs diminuera (comparée à celle des Arabes) aussi bien à l’intérieur d’Israël qu’en Palestine. Ces faits sont évidents pour la plupart des Israéliens, qui pensent aussi que c’est une déformation de leurs valeurs.

Les récents évènements à Gaza et au Liban montre l’escalade inévitable de la tension et de la violence en Palestine, et une plus grande rancune et animosité du monde envers Israël et les Etats-Unis.


Un des points vulnérables d’Israël et une des causes probables de violence est le maintien de prisonniers. Les militants palestiniens et libanais savent que la capture d’un soldat israélien ou d’un civil peut soit servir de marchandage dans un échange de prisonniers ou pour un enjeu du conflit.

Il y a eu plusieurs échanges de ce genre : 1 150 Palestiniens contre trois Israéliens en 1985 ; 123 Libanais pour les corps de deux soldats israéliens en 1996 ; et 433 Palestiniens et d’autres contre un homme d’affaire israélien et les corps de trois soldats en 2004.

Les organisations internationales de droits humanitaires estiment que depuis 1967 plus de 630 000 Palestiniens (environ 20% de la population totale) des territoires occupés ont été détenus à un moment ou un autre par les Israéliens, ce qui a provoqué de vives ressentiments de la part des familles de ces prisonniers.

Bien que la majorité des prisonniers soit des hommes, il y a un grand nombre de femmes et d’enfants qui le sont aussi. Entre douze et quatorze ans, les enfants peuvent être inculpés pour une période allant jusqu’à six mois, et après quatorze ans les enfants sont jugés comme des adultes, en violation du droit international.

En plus des périodes d’emprisonnement, les périodes de préventive peuvent être assez longue. La préventive peut, en adéquation avec certaines lois israéliennes, permettre de détenir un Palestinien pour l’interroger pendant 180 jours, pendant lesquels il lui est interdit de voir un avocat pendant des périodes de 90 jours.

"Les détentions administratives" sont indéfinies et peuvent être renouvelées selon les règlements militaires. Les confessions faites sous la torture sont admises par les cours israéliennes. Les personnes accusées sont en général jugées par des tribunaux militaires en Cisjordanie , et sont ensuite incarcérées en Israël. Cela veut dire que les familles n’ont pas le droit de visite, et ne peuvent pas voir les avocats pendant des périodes où la circulation est difficile et restreinte.

La Quatrième Convention de Genève condamne cette politique en arguant : "Les personnes protégées inculpées seront détenues dans le pays occupé et si elles sont condamnées, elles devront y purger leur peine."


Le cycle de violence a encore émergé en juillet 2006, lorsque des Palestiniens ont creusé un tunnel sous la barrière qui encercle Gaza, ont attaqué quelques soldats israéliens et en ont capturé un. Ils ont proposé d’échanger le soldat contre la libération de 95 femmes et de 313 enfants qui figurent parmi les quelques 8 500 prisonniers Palestiniens dans les geôles israéliennes.

Israël a rejeté toute négociation et, pour tenter de libérer le soldat et d’arrêter l’envoi de roquettes artisanales sur le territoire israélien, a envahi une partie de Gaza en bombardant les bâtiments du gouvernement, en détruisant les ponts et la station électrique qui fourni l’électricité et l’eau. Il y a eu beaucoup de victimes et Gaza s’est retrouvé encore plus isolé.

Lorsque les leaders du Hamas et du Fatah ont accepté une proposition du prisonnier palestinien respecté Marwan Barghouti, comme symbole de leur union, Israël a répondu en arrêtant 64 membres du Hamas en Cisjordanie , dont un tiers du Cabinet ministériel palestinien et 23 législateurs.

Les officiels israéliens ont annoncé qu’ils seraient emprisonnés jusqu’à ce que les tribunaux militaires décident de sanctions supplémentaires.

A la fin du mois d’août, le premier ministre et six autres membres du cabinet ainsi que trente membres du parlement étaient encore en état d’arrestation, y compris le porte-parole du parlement Aziz Dweik.

Proclamant leur support aux Palestiniens assiégés, les militants du Hezbollah basés aux Liban ont attaqué des véhicules de patrouille en Israël, tuant trois soldats et capturant deux autres. Le Premier Ministre Ehud Olmert a annoncé que cela correspondait à une déclaration nationale de guerre, et a imposé un blocus maritime pour attaquer plusieurs cibles sur Beyrouth et tout au long du Sud Liban.

Les leaders du Hezbollah ont demandé la libération de prisonniers libanais ainsi que le retrait d’Israël de la zone réclamée des fermes de Shebaa. Le Hezbollah a ensuite lancé une série de roquettes sur les villes au nord d’Israël.


Pendant le premier mois des combats, plus de 800 civils libanais ont été tués ou déclarés manquant sous les combles et un million – soit un quart de la population – ont été déplacés. Vingt sept civils israéliens ont été tués, et un grand nombre ont du quitté leurs maisons dans le nord d’Israël ou ont vécus dans des abris pour échapper aux bombardements des roquettes du Hezbollah.
Il y a aussi eu un nombre inconnu de victimes militaires des deux côtés.

Bien que la majorité des libanais a condamné la virulence de la provocation du Hezbollah au Sud Liban, les chefs de la nation ont rapidement formé un front uni en réponse aux attaques israéliennes.

Le Premier Ministre libanais Fouad Siniora a sans cesse répété que soit instauré un cessez-le-feu et demandé de l’aide pour son pays en disant : "Le pays a été réduit en miettes. Le Liban mérite la vie."
En commentant l’opposition israélo-américaine au cessez-le-feu immédiat, il a cité l’historien Tacitus dans l’Ancienne Rome : "Ils ont créé la désolation et ils appellent cela la paix".

Saad Hariri, dont le père était premier ministre et qui aurait été assassiné par des amis de Syrie, a hurlé : "Que font Israël et les Etats-Unis ? Vous encourager la démocratie et ensuite vous la laisser être détruite."

Ce cycle d’actes de provocation de la part de militants arabes et de réponses dévastatrices par Israël montre encore une fois la permanence des ressentiments qui résultent de conflits non-résolus au Moyen-Orient.

La force militaire israélienne peut, avec le support et l’accord des Etats-Unis, détruire l’économie de Gaza, du Liban ou d’autres pays, et générer des dommages majeurs. Mais lorsque la destruction a eu lieu, les mouvements de guérilla auront survécu, et seront de plus en plus unis et bénéficieront d’un plus grand soutien.

Un sondage effectué par le Centre de Recherche et d’Information de Beyrouth trois semaines après les bombardements israéliens montre que 87 pour cent des libanais soutiennent le Hezbollah. Cela inclus 80% de Chrétiens libanais qui sont en général plus favorables à Israël et politiquement opposés aux militants musulmans.

Pendant cinq semaines, les Etats-Unis ont fortement soutenus Israël, en encourageant le bombardement du Liban, en bloquant les efforts de la France et d’autres pays en vus d’établir un cessez-le-feu immédiat.

Les résultats d’une telle démarche auraient pourtant amené l’arrêt des combats, le désarmement du Hezbollah, le retrait des forces israéliennes du Liban y compris des fermes de Shebaa, l’échange de prisonniers et la mise en place d’une force d’interposition internationale.

Finalement, le 11 août, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a voté la résolution 1701, qui préconise l’arrêt des combats et la mise en place d’une troupe de 15 000 libanais et d’un nombre équivalent d’internationaux pour être déployés au Sud Liban tandis que les forces du Hezbollah et celles de l’armée israéliennes se retireront. Les questions clés sur l’échange de prisonniers, l’occupation par Israël des fermes de Shebaa et le désarmement du Hezbollah ont été reportées, tandis qu’Israël continue de pilonner les Palestiniens à Gaza.

Alors que les regards du monde étaient portés sur le conflit entre Israël et le Liban, plus de 200 Palestiniens, dont 44 enfants ont été tués à Gaza, tandis que trois soldats israéliens perdaient la vie.

Quels étaient les raisons et les résultats de la guerre israélo-libanaise ?

Le conflit a commencé lorsque des militants du Hezbollah ont attaqués deux véhicules israéliens causant la mort de trois soldats et la capture de deux autres. Leur but annoncé était de soutenir les Palestiniens cibles des attaques à Gaza, de forcer Israël à se retirer des territoires disputés et d’échanger certains des soldats capturés avec des prisonniers libanais, comme ce fut le cas à plusieurs reprises dans le passé.

Israël a rejeté ces demandes, tout en annonçant de manière surprenante qu’il avait été l’objet d’une attaque de la nation libanaise dans son ensemble. Israël a en conséquence lancé une offensive aérienne qui a touché 7 000 cibles à travers le pays. Le Hezbollah a répondu en tirant 4 000 roquettes sur le nord d’Israël.


Qui a gagné et qui a perdu ? Bien que les deux côtés se sont dits les gagnants, il semble évident que les grands perdants ont été les familles libanaises et israéliennes dont les vies ont été prises lors des attaques aériennes, les lancés de missiles et de roquettes. Bien des endroits au Liban ont été dévastés.

Beaucoup de voix en Israël se sont élevées contre leur gouvernement pour condamner de telles destructions qui n’ont finalement pas réussi à maîtriser les forces du Hezbollah. Les leaders américains ont été presque universellement condamnés pour avoir encouragés et armés Israël et pour avoir reporter un cessez-le-feu qui aurait évité un tel carnage.

Bien que condamné au départ par les Etats arabes modérés, le Hezbollah a finalement bénéficié du soutien général arabe et d’une propagande de victoire pour avoir « défendu » le Liban, pour avoir fait face aux attaques aériennes et terrestre d’Israël et enfin pour avoir fourni des sommes d’argent importantes pour les réparations.

Selon l’ancien responsable des services de renseignements militaires israélien, le Général Yossi Kuperwasser, le responsable du Hezbollah, Sheikh Hassan Nasrallah, a brillamment joué la carte de l’honneur si importante pour le sens de l’honneur des Arabes et des Musulmans.
Son but était, selon Kuperwasser, de "reconquérir la fierté perdue...en étant prêt à se sacrifier et à souffrir".

Il est tragique de constater que ce conflit n’a été qu’une autre répétition du cycle de violences lié à l’absence d’une solution complète au Moyen-Orient, exacerbée par six années d’absence d’efforts pour atteindre se but.

Les cessez-le-feu temporaires et la présence de forces internationales au Liban ou dans d’autres endroits agités ne sont que des "pansements". Les racines du conflit – l’occupation de terres arabes, le mauvais traitement infligé aux populations palestiniennes et l’acceptation d’Israël dans ses frontières légales –doivent encore être traitées.

En fait, le Premier Ministre israélien Ehud Olmert a autorisé la construction en septembre de 690 nouvelles maisons dans les territoires occupés, malgré les critiques de la Maison Blanche et des leaders de son propre gouvernement. Il a aussi rejeté une offre du Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan pour négocier un échange de prisonniers.

Les responsables des deux côtés ignorent le vœu de la majorité qui souhaite la paix, laissant la place aux extrémistes pour détruire violemment tout consensus politique.

Un des obstacles dans la recherche de progrès réside dans la politique étrange adoptée par Washington qui estime que le dialogue autour des questions pendantes est un privilège qui ne peut être accordé que lors d’une récompense pour une attitude servile ce qui implique qu’elle n’est pas remise à ceux qui rejettent les demandes américaines.

Des engagements directs avec le leader palestinien Mahmoud Abbas et les responsables du gouvernement syrien seront nécessaires si nous voulons trouver des solutions négociées. Eviter de répondre aux réelles questions et ne pas y associer les responsables clés risque d’agrandir le champ d’instabilité de Jérusalem à Beyrouth, en passant par Damas, Bagdad et Téhéran.

Une étude réalisée par le Projet du Centre des Attitudes Globales Pew et publiée en juin dernier, a mis à jour le fait que les Musulmans ont une opinion des Etats occidentaux qui se dégrade de manière préoccupante. Pour eux, l’issue du conflit israélo-palestinien est une des principales causes dans l’échec d’une solution dans un contexte de conflit mondial.

On a pu noté des changements notables et prometteurs lors de l’adoption, et ce malgré le conflit du Liban, entre les responsables du Fatah, du Hamas et d’autres petits groupes du "Document de Conciliation Nationale" élaboré par Marwan Barghouti et d’autres prisonniers palestiniens.

Il y a de grands espoirs pour que ce document serve de base à un gouvernement d’union nationale qui comprendra des représentants des groupes majoritaires tout en respectant les clauses exigées par la communauté internationale, pour lever l’embargo qui a été imposé au peuple palestinien.
Cela inclurait l’acceptation d’une solution à deux Etats, la reconnaissance de l’Etat d’Israël et un cessez-le-feu à long terme par le Hamas et réciproque par Israël.

Le Premier Ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, a indiqué en juin : "Nous sommes d’accord pour un Etat Palestinien souverain sur toutes nos terres à l’intérieur des frontières de 1967, pour une vie en paix.".

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