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Palestine -

Retour aux racines du problème

Par

> Al-Awda-News@yahoogroups.com

Discours du Dr. Salman Abu Sitta à la 4ème Convention Internationale Al-Awda - San Francisco, du 14 au 16 juillet 2006

L'Europe octroie une aide conditionnelle aux Palestiniens. Elle leur dit : si vous acceptez l'occupation israélienne et si vous abandonnez vos droits, nous vous octroierons assez d'aide pour vous garder en vie. Sinon, nous vous laisserons mourir de faim. Nous ne laisserons également personne d'autre vous aider.
Affamer délibérément un peuple est un crime contre l'humanité. Oui, c'est ce que déclarent publiquement les hypocrites politiciens européens.



Merci Jess de votre aimable introduction. Je viens juste d'arriver de Londres après un vol de 10 heures, et 8 heures de décalage horaire. J'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir au sujet de notre situation.

Aujourd'hui, les nouvelles terribles de Gaza et du Liban, décrivant la mort et la destruction semées par Israël, nous donnent un sentiment inquiétant de déjà-vu. La Nakba se reproduit chaque jour de notre vie.

Il y a plus d'un demi-siècle, il aurait été inconcevable, que moi, un jeune Palestinien vivant paisiblement à des milliers de kilomètres de son foyer, vous parle ici aujourd'hui, ni que bon nombre d'entre vous, les réfugiés palestiniens de la troisième génération, soient ici aussi nombreux, loin de la maison de vos pères et de vos grand-pères. Mais c'est cela le résultat de la Nakba

Je suis devenu un réfugié à l'âge de 10 ans, quand les étranges colons Sionistes européens ont envahi mon pays, ont détruit ma maison et m'ont transformé en réfugié.

J'ai passé toute ma vie d'adulte à me demander pourquoi cet ennemi avait détruit ma vie. J'ai essayé de mettre un visage sur cet ennemi invisible – parce que je n'en avais jamais vu un avant.

Comme des millions de Palestiniens, j'ai commencé, en 1948, le long chemin du retour vers la maison.

La trajectoire de l'expulsion nous a propulsés aux quatre coins de la terre mais notre boussole a été toujours orientée vers notre foyer. À l'unisson et avec une fermeté incroyable, nous avons juré : Nous ne nous reposerons jamais jusqu'à ce que nous revenions à la maison.

C'est la 90ème année de notre lutte pour la liberté et une vie paisible dans notre patrie. En 1916, deux diplomates coloniaux européens, l'Anglais Mark Sykes et le Français Georges Picot ont conspiré pour asservir le peuple Arabe après avoir gagné la guerre en l'alliance avec les Arabes contre les Ottomans.

Alors que les avions des alliés laissaient tomber des tracts exprimant leur dévotion pour la quête des Arabes de la liberté et de la démocratie, Sykes et Picot traçaient sur une carte des lignes divisant le butin territorial de la guerre.


Une entreprise coloniale latente des Européens s'est échaffaudée. Le chef Sioniste, Weizmann a arraché en novembre 1917 au ministre des Affaires Etrangères Britannique, Lord Balfour, une lettre fatidique adressée à un millionnaire Juif, Lord Rothschild.

Aucun des trois conspirateurs Européens ne vivait en Palestine ou n'avait une présence légitime en Palestine. L'armée Britannique avait alors à peine franchi la frontière de la Palestine.


La déclaration de Balfour était une fausse promesse de la part de ceux qui ne possédaient rien à ceux qui n'avaient aucun titre de propriétaire légitime. Ainsi a commencé une guerre implacable de l'Occident contre les Palestiniens, qui en est maintenant à se 90ème année.


Balfour était tout à fait au courant de ce qu'il faisait. Fidèle à son héritage colonial, il disait en 1918,

En Palestine, nous ne proposons même pas d'avoir une forme de consultation des souhaits des habitants actuels du pays… (Le Sionisme a) une répercussion bien plus profonde que les désirs et les préjudices (non les droits) des Arabes qui habitent cette terre ancienne.

Il disait que les Arabes sont "des tribus noires totalement barbares, sous-développées et mal organisées".


Le Mandat Britannique a gouverné la Palestine de 1920 à 1948 avec les objectifs irréconciliables de préparer les Palestiniens à un gouvernement libre et démocratique et à établir "un foyer national" pour les Juifs en Palestine.


Neuf décennies avant que George Bush propose sa campagne pour une démocratie dans le monde entier, les Palestiniens avaient commencé leur campagne pour la démocratie. Quand ils ont imploré, se sont agités et révoltés pour leur cause, Churchill, le Secrétaire Colonial, leur a dit en 1921 :
"Etape par étape, nous développerons les institutions représentatives menant à une pleine autonomie mais les enfants de nos enfants seront morts avant que cela soit accompli…"


Ils attendent toujours. Ils n'ont pas abandonné.

Pendant son mandat de cinq ans (1920-1925), le premier Haut Commissaire Britannique Sioniste de la Palestine, Herbert Samuel, a posé les bases de l'Etat d'Israël.

L'Hébreu a été introduit comme langue officielle, des institutions Juives séparées pour les banques, l'éducation, le travail, l'eau et l'énergie ont été créées

Un pseudo gouvernement et une armée embryonnaire ont été établis. Il ne restait plus qu'à importer des citoyens pour le nouvel Etat, par conséquent la campagne dl'immigration Juive.



En 1948, avec la connivence du Mandat Britannique, les Sionistes n'avaient pas pû acquérir, même avec de l'argent, des lois inspirées par les Sionistes et des pressions économiques, plus de 5.5% de la terre de la Palestine.

Mais ils ont réussi à augmenter la population juive de 9% à 30% de l'ensemble de la population et ils ont formé une armée de 120.000 hommes, soit 20% de la population immigrée juive. (Comparé à un pays normal, où l'armée représente 1 à 2% de la population). Cette armée Sioniste était prête à bondir sur la Palestine.


Il est dit souvent dans le récit habituel des Israéliens que, à la fin du Mandat, les Palestiniens ont refusé d'accepter le plan de partition de la Palestine, alors que les juifs l'avaient accepté. Ce récit omet et déforme délibérément les principaux faits.

Comment les Palestiniens pouvaient-ils accepter de donner la souveraineté sur plus de 54% de leur pays aux immigrés Juifs Européens qui contrôlaient seulement 5.5% de la Palestine, dont beaucoup venaient juste de fouler leurs rivages en sortant du bateau d'un contrebandier sous couvert de l'obscurité?

A l'intérieur du potentiel Etat juif, 457 villes et villages palestiniens se retrouvaient soudainement sous la gouvernance des immigrés étrangers. Les Palestiniens représentaient environ la moitié de l'ensemble de la population de ce nouvel Etat.

Ils n'aimaient pas cela. Ben Gurion non plus, pour des raisons différentes.

En 1948, <b>Ben Gurion a procédé à l'expulsion de ses citoyens palestiniens avant même qu'Israël soit déclaré et il a continué, non seulement en conquérant 54%, mais 78% de la Palestine et en expulsant sa population. La Nakba était née.


Les Sionistes, maintenant appelés Israéliens, ont conquis 774 villes et villages palestiniens, dépeuplés totalement 675 d'entre eux, alors que 99 sont restés sous la direction militaire brutale pendant 16 ans qui a été remplacé par un statut de citoyen de seconde zone.

Ce fût le plus grand nettoyage ethnique planifié et soutenu par l'étranger dans l'histoire moderne.

Jamais auparavant dans l'histoire moderne, une minorité étrangère avait débarqué sur la majorité nationale d'un pays comme en Palestine, dépeuplé ses habitants, confisqué leur terre, leurs propriétés et leurs registres dans le plus grand vol de terre depuis la Seconde Guerre Mondiale, détruit son paysage historique et religieux et effacé son identité et son histoire et a appelé ce crime comme étant une victoire pour la civilisation et une intervention divine.


Ceux-ci qui ont manqué la Nakba de 1948 peuvent voir qu'elle se déroule à nouveau quotidiennement sur leurs écrans de Télévision, quoique sous différentes formes et sous différents prétextes.

Aujourd'hui la population palestinienne est d'environ 10 millions de personnes (9.650).

Deux-tiers sont des réfugiés, la plus grande proportion parmi l'ensemble des peuples au monde. Si vous ajoutez ceux qui ont été déplacés en 1967, trois quarts des Palestiniens sont privés du droit de l'homme de base de vivre chez lui. Les autres vivent sous occupation israélienne, l'occupation la plus longue et la plus brutale des temps modernes.


Vous êtes les enfants et les petits-enfants de ces réfugiés. Vous combattez pour la même cause : Le droit de rentrer à la maison. Vous n'avez pas navigué en Pologne et en Russie. Vos adversaires ont navigué sur vos rivages. Vous n'avez pas conquis, vous n'avez pas pillé et vous n'avez pas expulsé. D'autres vous l'ont fait.


Israël a lancé 5 guerres majeures, des centaines d'incursions aériennes, terrestres et maritimes contre les Palestiniens depuis exactement 21.412 jours aujourd'hui. Mais les Palestiniens se tiennent toujours debouts. Ils ne se sont jamais rendus.

Au cours des 6 dernières années depuis le deuxième Intifada, 3500 Palestiniens ont été tués, plus de 9000 sont actuellement prisonniers, mais 40% de l'ensemble de la population masculine adulte ont été emprisonnés au moins une fois par les Forces de l'Occupation Israélienne.

Dans ce que le réalisateur de films, John Pilger, appelle "une guerre contre des enfants", 700 enfants ont été tués par les Forces de l'Occupation Israélienne depuis 2000. C'est sans mentionner Mohamed al Durra qui a été tué dans les bras de son père ou Huda Ghalia, l'enfant qui a perdu toute sa famille sur une plage de Gaza.


Le nettoyage ethnique est un crime contre l'humanité selon le sixième principe de la Charte de Nuremberg et du statut de Rome de 1998. La punition collective est contraire aux Conventions de Genève.

La Cour Internationale de Justice, l'institution juridique la plus importante au monde, dans un avis consultatif de juillet 2004, a décrété que le mur d'Apartheid est illégal et que l'occupation brutale d'Israël est illégale.


La célèbre résolution 194 des Nations-Unis, réclamant le retour des réfugiés a été affirmée par l'ONU plus de 130 fois. Elle a été soutenue par toutes les Conventions des Droits de l'Homme.

La majorité des gens au monde soutiennent les droits des Palestiniens. Pourquoi alors ne sont-ils pas mis en application ? Pourquoi les Palestiniens continuent-ils à souffrir ?

Je vous suggère qu'une campagne de génocide a été perpétrée contre les Palestiniens, un génocide par le meurtre, un génocide par l'élimination, un génocide par l'exil et le banissement, un génocide par la décapitation d'un peuple en assassinant ses leaders, un génocide par la famine, un génocide par la mort lente en coupant les sources de nourriture, l'eau et les médicaments, un génocide de la vie civilisée en détruisant les écoles, les universités et les hôpitaux, un génocide d'oubli en détruisant l'identité nationale et en refusant le droit à la citoyenneté et à la nationalité.


Israël a fait cela et bien plus. C'est la raison d'être d'Israël. Ben Gurion a dit que la destruction de la Palestine était une condition préalable pour la création d'Israël.


Nous savons tout cela. Nous savons également qu'Israël n'aurait pas pû faire cela sans un soutien militaire, financier et politique massif de l'administration Américaine. Vous vivez ici et vous savez cela mieux que moi.

Vous devez seulement lire le rapport de Stephen Walt et John Mearsheimer, des universitaires bien connus, pas particulièrement pro-Arabe, sur l'influence du Lobby israéliens sur la politique étrangère des Etats-Unis et les dégâts qu'elle cause aux intérêts américains.

Tandis que la politique étrangère des Etats-Unis est ouvertement et cyniquement pro-Israélienne, l'Europe, la première puissance coloniale, continue de jouer le même rôle qu'en 1916.
L'Europe octroie une aide conditionnelle aux Palestiniens.

Elle leur dit : si vous acceptez l'occupation israélienne et si vous abandonnez vos droits, nous vous octroierons assez d'aide pour vous garder en vie. Sinon, nous vous laisserons mourir de faim. Nous ne laisserons également personne d'autre vous aider.

Affamer délibérément un peuple est un crime contre l'humanité. Oui, c'est ce que déclarent publiquement les hypocrites politiciens européens.


L'aide conditionnelle qu'ils octroient aux Palestiniens finance en effet l'occupation. Israël, la puissance occupante, est obligé selon la 4ème Convention de Genève et plus généralement selon la loi humanitaire de payer tous les services dont a besoin la population occupée. L'Europe soulage Israël de ce fardeau et l'a laissé libre de mener son occupation brutale.


Un jour, j'ai dit à certains diplomates européens : N'avez-vous pas le courage de récupérer au moins le coût des hôpitaux que vous avez construits et qu'Israël a détruit ? Ils n'ont pas pû répondre.


Le verdict monumental de la Cour Internationale de Justice du 9 juillet 2004 et son approbation consécutive par l'ONU n'ont pas incité les puissances occidentales à bouger les forces de l'OTAN, à appliquer des sanctions ou un blocus économique, pas même à faire une forte protestation contre les violations israéliennes du droit international, comme ils l'ont fait avec férocité dans d'innombrables autres cas.


En dehors des résolutions de l'ONU, les puissances occidentales ont proposé plus de deux dizaines de plans pour une soi-disant "Paix au Moyen-Orient" depuis qu'Israël a été admis sous condition à l'ONU en 1949.

Comme exercice, j'ai revu tous ces plans. Pas un seul d'entre eux, pas un, force Israël à mettre en application le droit international. Ils exigent tous des Palestiniens d'abandonner tous ou la plupart de leurs droits, sous la rubrique du "réalisme" et leur demandent de légitimer la violation du droit international par Israël.

Prenez le droit au retour. Il est inscrit dans le droit international et a été affirmé à plusieurs reprises, en particulier pour les réfugiés palestiniens. Il a été mis en application au Kosovo, en Bosnie, au Timor Oriental, au Rwanda, au Guatemala, en Abkhazie, en Afghanistan et en Irak. Mais pas en Palestine. Pourquoi ?


La réponse qui nous obtenons des sympathiques Européens : ce n'est pas réaliste, ce n'est pas faisable, Il n'y a pas de place, les villages sont détruits, nulle part où revenir… etc.


Et si c'est vrai ? C'est comme dire : Si vous avez l'intention de tuer ou voler, vous serez punis. Mais si vous réussissez à tuer et voler, vous êtes pardonnés pour le crime et ce que vous avez volé est à vous. Il n'y a aucune logique morale, légale ou même politique derrière cela.


Mais ce n'est pas vrai. Ces mythes Sionistes ont été démystifiés il y a bien longtemps. Nous avons démontré que :

• La terre des réfugiés, qui représente 93% d'Israël, est habitée par 1.5% de Juifs israéliens, en grande partie dans les Kibbutz, qui sont financièrement et politiquement en faillite. Les Kibbutz partagent la terre des réfugiés avec l'armée pour ses campagnes d'occupation expansionnistes.

• 90% des emplacements des villages sont encore vides, 7% ont été partiellement reconstruits, et seulement 3% sont totalement reconstruits à Tel Aviv et à Jérusalem-Ouest.

• Le nombre total d'immigrés russes correspond au nombre de l'ensemble des réfugiés enregistrés au Liban et Gaza. Si Israël voulait la paix, les réfugiés pourraient revenir. Au lieu de cela, un nouveau conflit a été créé et les racistes Sharansky et Lieberman sont devenus les nouveaux leaders israéliens.

• 97% de réfugiés vivent à moins de 100 kilomètres de leurs maisons et 50% vivent à moins de 40 kilomètres, un voyage en bus. Beaucoup peuvent voir leurs maisons mais ils n'y ont pas accès.

• La densité de population à Gaza est de 6000 personnes/km2 tandis que leur terre, située à quelques kilomètres, est vide, avec 6 Juifs ruraux/km2. Tous les Juifs ruraux sur la moitié d'Israël, de Ramleh à Um Rashrash (Eilat) sont moins nombreux qu'un seul camp de réfugiés à Gaza.

Nous pourrions continuer indéfiniment. Cela a été publié dans des livres et des atlas. Les faits n'ont été jamais contestés par les Israéliens, seulement les motifs qu'il y a derrière.



Voilà, au sujet des ennemis de la Palestine. Mais qu'en est-il de la position palestinienne ?


L'OLP a été créé en 1964 en tant que représentant des Palestiniens dans le seul but de récupérer leurs droits. En 1974, l'ONU a voté plusieurs résolutions affirmant que ces droits étaient inaliénables.

En 1988, le Conseil National de la Palestine a fait une concession importante. Il a séparé en deux ses objectifs nationaux :
(1) L'établissement d'un état de la Palestine sur seulement un cinquième de son territoire et
(2) la poursuite du droit au retour des réfugiés dans leurs maisons où qu'elles soient, précisément la signification de la résolution 194.


Les Accords d'Oslo de 1993 étaient une ligne de partage. La direction palestinienne, à son plus bas niveau, a accepté ces accords qui avaient deux principaux problèmes :
(1) ils ignoraient l'institution du droit international qui avait soutenu les droits des Palestiniens, et
(2) les Palestiniens n'ont pas été consultés et ils n'avaient pas accepté les accords d'Oslo de façon représentative par voie de référendum ou par un Conseil National Palestinien fraîchement élu. La victime principale fut les droits des réfugiés.


Par conséquent, le Mouvement du Droit au retour était né. Des comités, des groupes et des associations ont été formés dans chaque endroit du monde où il y avait une concentration de réfugiés.

En 1998, la cinquantième année de la Nakba, ce mouvement est devenu une voix formidable. Des activistes, des universitaires, des écrivains et des responsables de communauté ont travaillé inlassablement et ont joint leurs forces à des groupes des droits de l'homme libéraux.

Aujourd'hui personne ne peut nier leur présence. Mais ils manquent d'une entité politique solide et unie. Cette situation devient nuisible à notre cause et ne peut pas continuer.


La raison est simple. Le conflit interne entre le Hamas, le gouvernement élu de l'Autorité Palestinienne et le Fatah, la vieille faction en grande partie corrompue, a étouffé tout progrès vers les questions palestiniennes essentielles.


Le mois dernier, j'ai rencontré de nombreux responsables palestiniens, y compris Abu Mazen. C'est mon avis réfléchi, soutenu par beaucoup d'autres, que le Fatah s'accroche à la structure de l'OLP, qu'il avait précédemment marginalisée, comme seul moyen restant pour le pouvoir.


Israël et les puissances occidentales soutiennent Abu Mazen plus ou moins et agissent pour détruire le gouvernement du Hamas parce que c'est le représentant élu qui ne renonce pas aux droits inaliénables des Palestiniens. Israël ne considère pas les Palestiniens ou les Arabes comme une menace militaire.

Mais les Palestiniens ont une valeur convoitée qu'Israël recherche désespérément : c'est la légitimité, il veut que les Palestiniens disent : il n'y a pas de Palestine, pas de Palestiniens, pas de droits grands ou petits.

Ils veulent qu'Abu Mazen, le chef symbolique d'une OLP désuète, signe au nom de tous les Palestiniens les concessions exigées, dans ce qui s'appellerait un règlement historique. Puis lui et l'OLP seront jetés à la poubelle.

Les membres organisés du Fatah, du Hamas et d'autres factions ne comptent que pour un peu plus de 5% de l'ensemble des Palestiniens.

Où est la voix des 95% des Palestiniens ? Qui les représente maintenant ? Qui défend leurs droits ? C'est, et ce devrait être, le Conseil National de la Palestine, la source du pouvoir ultime et l'arbitre du destin des Palestiniens.


Comme vous le savez, l'ancien CNP est maintenant défunt, ses membres ont été rassemblés de façon arbitraire et c'est devenu 600 ou 700 personnes inconnues. Beaucoup sont morts ou ont perdu le contact avec le peuple. Il doit y avoir à nouveau un conseil du CNP, propre, restreint et véritablement représentatif par des élections dans le monde entier. C'est notre seul filet de sécurité.


Nous avons une grande base de données pour savoir qui sont les Palestiniens, d'où ils viennent, où ils sont aujourd'hui. Des élections pourraient se tenir dans de nombreuses régions du monde et, là où ce n'est pas possible, d'autres moyens représentatifs peuvent être conçus.


Les membres du CNP ne devraient pas excéder 250, avec un pourcentage d'un membre pour 40.000 ou 4 villages. Seuls 33% des Palestiniens habitent maintenant en Palestine Occupée de 1967, sous l'Autorité Palestinienne. Tous les Palestiniens, y compris ceux de 1948, devraient être représentés.

Ces principes simples et nécessaires sont rejetés ou obstrués par la direction actuelle. Ils souhaitent assigner la moitié des sièges à un tiers de la population vivant sous l'Autorité palestinienne. Ils sous-estiment le poids des Palestiniens à l'étranger.

Un responsable, qui apparait fréquemment à la télévision m'a dit : "Nous sommes sous les tirs. Nous vous représentons. C'est suffisant." Il n'a pas mentionné les accords secrets pour laisser tomber le droit au retour, ni la corruption comme étant ses références.


Cette vieille direction fatiguée donne des excuses boiteuses pour ne pas tenir des élections du CNP. Elle retarde sans fin la convocation à la réunion du Comité préparatoire qui devrait tenir les élections.


Ils ignorent le fait principal, évident pour tous, que les puissances occidentales vont au devant de la direction actuelle pour la seule raison simple qu'ils signent des concessions au nom de l'OLP pour le compte des Palestiniens. Puis eux et l'OLP seront éliminés. Les deux-tiers des Palestiniens seront laissés dans leurs propres appareils ou forcés de s'installer quelque part.


Nous devons empêcher que cela se produise. L'OLP et le CNP sont notre principal, et probablement le seul accomplissement au cours du précédent demi-siècle comme représentant du peuple palestinien. Un nouveau CNP doit être bientôt élu.


Pour y arriver, nous devons forger une union de tous les groupes pour parler d'une seule voix. Nous devons ensuite tenir une conférence populaire de 1000 à 2000 personnes pour les Palestiniens de tous les secteurs.

Un lieu de rendez-vous est déjà disponible. Nous devons former très bientôt une seule voix pour un peuple uni. Nous devons participer au Comité préparatoire du CNP et l'empêcher d'être mis de côté par de vieux copains.


Car nous avons forcé notre présence dans les médias et dans l'activisme des droits de l'homme, nous devons maintenant avoir une véritable voix forte en façonnant notre destin.


Notre résolution et notre détermination nous a portés au cours des 58 ans. Nous devrions porter en avant ce message, un message de liberté et de justice.



Et comme nous disons toujours :

Ma dha'a huqqon wara'hu mutalib.

(Aucun droit n'est perdu si on le pousuit de façon résolue).


Vidéo :
Pour les anglophones, à voir Salman Abu Sitta : "La Géographie de l'occupation" filmé par Alternet Focus – durée 28 mn 28s

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