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USA - 11 mars 2009
Par Oliver Burkeman
Un diplomate américain chevronné s'est désisté du poste de haut responsable des services de renseignements de Barack Obama suite à ses critiques véhémentes de la politique du gouvernement israélien.
Charles Freeman, ancien ambassadeur américain en Arabie Saoudite, a démissionné avant de commencer son travail comme président du National Intelligence Council, en accusant ses détracteurs de diffamations, de calomnies et de "mépris total pour la vérité».
Le "lobby israélien", affirme-t’il, a étouffé toute discussion sur les options de la politique américaine au Moyen-Orient, à part celles approuvées par «la faction au pouvoir dans la politique israélienne»- une situation qui pourrait à terme menacer l'existence de l'Etat d'Israël".
Le travail de Freeman aurait impliqué la production des National Intelligence Estimates, des documents faisant autorité destinés à fournir au président et aux hauts responsables une vue d'ensemble sur les questions cruciales de sécurité.
Mais de nombreux membres du Congrès ont mis en doute la capacité de Freeman à exécuter la tâche avec objectivité, en citant son opinion : «Tout pendant que la violence israélienne à l’égard des Palestiniens ne cessera pas, il est tout à fait irréaliste de s'attendre à ce que les Palestiniens abandonnent leur résistance violente". Ils ont également remis en question ses liens d'affaires avec l'Arabie Saoudite et son opinion sur la Chine.
"Ses déclarations contre Israël dépassaient les bornes et étaient fortement en décalage avec l'administration», a déclaré le sénateur démocrate de New York, Chuck Schumer. "J'ai demandé à plusieurs reprises à la Maison Blanche de le renvoyer et je suis heureux de voir qu’ils ont fait le bon choix."
Contrairement à la série des personnalités éminentes nommées par Obama qui ont démissionné ces dernières semaines, Freeman n'avait pas à être approuvé par le Congrès. Mais son départ – dans les heures qui ont suivi, le directeur du renseignement national, Dennis Blair, l’a défendu devant un comité du Sénat - embarrassera la Maison Blanche, et indique à quel point le président hésite à s'écarter de la politique actuelle de Washington envers Israël et les Palestiniens.
Les critiques de Freeman ont fait remarquer qu’il était président d'un groupe de réflexion sur le Moyen-Orient financé en partie par le régime saoudien, et qu’il travaillait comme conseiller dans une compagnie pétrolière appartenant au gouvernement chinois.
Dans un envoi sur une liste d’email sur la politique étrangère, attribué à Freeman, il semble qu’il ait soutenu les actions de Pékin lors du massacre de la Place Tiananmen en 1989, en affirmant que la force aurait dû être utilisée plus tôt.
"Je ne crois pas qu'il soit acceptable pour un pays de permettre que le cœur de sa capitale nationale soit occupée par des dissidents ayant l’intention de perturber les fonctions normales du gouvernement, quelque soit l’appel aux étrangers de leur propagande", peut-on lire sur l’email.
Mais, dans un message sur le site de la revue Foreign Policy, Freeman a déclaré qu'il était paradoxal d'être accusé d'égards déplacés pour des gouvernements étrangers "par un groupe ayant aussi clairement l'intention de faire appliquer une adhésion à la politique d'un gouvernement étranger". Il n'a jamais demandé de l'argent ou n’a jamais été payé par une puissance étrangère, dit-il.
«C'est un pays où l'on peut dire tout ce que l’on veut sur le président, ou sur n’importe quelle autre politique, et il est vraiment important que les gens comprennent que c’est le seul sujet que vous ne pouvez pas aborder ouvertement», a déclaré MJ Rosenberg, de l'Israël Policy Forum .
"Je pense que si les gens pensent à tort que la communauté juive dans son ensemble est à l'origine de ces efforts visant à étouffer toute dissidence sur cette question, c'est dangereux."
Source : http://www.guardian.co.uk/
Traduction : MG pour ISM
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