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Israël - 5 juin 2013
Par Ben White
La semaine dernière à Jérusalem, le ministère israélien des Affaires étrangères a accueilli la IVème conférence internationale sur l’antisémitisme, le « Global Forum for Combating Anti-Semitism ». Comme expliqué précédemment sur mon blog, il s’agit d’un « rassemblement qui a servi d’axe important dans les efforts en faveur de la lutte contre la solidarité avec la Palestine, et contre les campagnes Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS). » Le programme de la pré-conférence et les lettres de mission des groupes de travail montraient clairement que la "hasbara" (propagande) allait une fois de plus tenir le haut de l’affiche.
Shimon Peres, président en exercice de l'entité coloniale sioniste
Ci-dessous le "Plan d’action" qui a été présenté aux délégués par le groupe de travail en charge d’examiner "la délégitimisation" et BDS. Il s’agit d’une transcription de documents projetés lors de la conférence (vidéo ici). Il faut que les actives lisent, partagent et prennent en compte ce document lors de leur planification de campagnes et de stratégies.
Plan d’action
Scindez les responsabilités – Plutôt que tout le monde essayant de tout faire, identifiez les avantages comparatifs de chaque organisation afin de maximiser leur efficacité à répondre aux menaces de délégitimisation, de façon réactive et proactive. L’approche britannique peut servir de modèle. Par exemple, encouragez les groupes qui ont des liens avec les travailleurs à se concentrer sur un travail avec les syndicats, ceux ayant une expertise dans les relations internationales à focaliser leur attention sur les membres des agences des Nations Unies, ceux impliqués dans les médias et les relations publiques à se concentrer sur les journalistes et la diffusion de communiqués, ceux bénéficiant d’une expertise juridique à explorer les voies légales à même de combattre BDS, les activistes agissant sur les campus auprès des étudiants et dans les universités, et les autres parties prenantes.
Encouragez les capacités de renseignements – Nous avons besoin de rassembler plus d’informations sur les organisations qui promeuvent la délégitimisation, y compris sur leurs membres, leur financement et les actions qu’elles programment. Il faudrait nommer les nations, les fondations, et les autres sources de financement qui soutiennent BDS, et leur faire honte. Cartographiez les liens entre les organisations de BDS et ceux qui les soutiennent, comme l’Autorité Palestinienne. Enquêtez également sur les efforts déployés par BDS vis-à-vis des entreprises multinationales.
Améliorez les capacités de réponse rapide – Il s’agit d’un secteur qui a progressé depuis le dernier Forum mondial. En faisant un meilleur usage du LAN (réseau local), de la "Drean Team" et d’autres réseaux organisés, nous sommes à même de fournir des conseils, des ressources et toute autre chose dont les intervenants présents localement peuvent avoir besoin, y compris s’ils ont besoin de savoir comment répondre à des campagnes BDS, dans la société ou sur les campus.
Utilisez les mesures légales – En fonction des différents pays ou Etats, identifiez les lois qui peuvent être utilisées pour lutter contre les pratiques discriminatoires telles que BDS. Le droit français est un modèle qu'il faudrait renforcer et dupliquer partout où cela est possible.
Le lobbying – Les organisations politiques devraient faire du lobbying auprès des représentants officiellement élus afin qu’ils adoptent ou renforcent les lois contre la discrimination. Ils devraient aussi sensibiliser ces personnalités officielles aux liens entre délégitimisation et antisémitisme. Il faudrait également attirer leur attention sur les aspects positifs d’Israël et notamment, illustrer de quelle manière les innovations israéliennes en matière d’éducation, d’agriculture, de sciences et d’autres secteurs peuvent bénéficier à leurs électeurs [voir, par exemple, Israël et les Etats-Unis]. Il faut emmener les personnalités officielles en Israël et les encourager à y signer des accords formels [voir, par exemple, les accords étatiques entre Israël et les Etats-Unis] afin de renforcer la coopération à tous les niveaux : local, étatique et fédéral. Rejetez les diplomates hostiles et recrutez d’anciens officiels de haut rang qui s’exprimeront publiquement contre la délégitimisation [voir, par exemple, les Amis d’Israël]. Engagez des actions préventives visant à encourager des personnalités officielles à faire des déclarations qui soient en faveur d’Israël et qui dénoncent la délégitimisation [voir, par exemple, la déclaration du Canada sur l’Iran].
Eduquer les médias – Les médias répètent trop souvent tels des perroquets ce que les porte-paroles et les organisations anti-Israël leur disent. Il faut aussi apprendre aux médias à faire la distinction entre la critique légitime d’Israël et la délégitimisation ; et sur le fait que certains types d’attaques contre Israël sont devenus l’antisémitisme de ce siècle. Créez un code de conduite pour les journalistes traitant du Moyen-Orient, et encouragez-les à l’utiliser. Aidez les médias amicaux à augmenter leur visibilité [voir, par exemple, le Gouvernement d’Israël leur donnant l’exclusivité d’informations].
Incluez des programmes antidiscriminatoires dans le système éducatif – Il faut sensibiliser les étudiants à faire la distinction entre critique et sectarisme, et les implications historiques liées au fait de laisser passer inaperçus des actes discriminatoires.
Etablissez des orientations stratégiques – Le credo de certains individus ou groupes est de répondre à, ou d’essayer d’empêcher, toute action de délégitimisation, parfois en totale contradiction avec les acteurs locaux qui doivent ensuite en supporter les conséquences. Nous avons appris qu'une action excessive peut exacerber une situation et donner aux "délégitimeurs" une publicité et une crédibilité qu’ils n’auraient pas eues si on les avait ignorés ou une approche plus tactique aurait été adoptée. Dans l’idéal, nous mettrons en place des schémas permettant de juger d’une menace et de déterminer la réponse la plus appropriée (ignorance, diplomatie tranquille, campagnes publiques ou opposition maximale).
Source : Electronic Intifada
Traduction : CR pour ISM
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