USA - 21 février 2004

Une occupation sous tout autre nom

Par Charley Reese

Les politiciens américains n'appellent pas les choses par leurs noms exacts. Jérusalem-Est, la Cisjordanie et Gaza ne sont pas "les territoires contestés", ils ne sont pas non plus la Judée et la Samarie. Ce sont les Territoires Occupés.
Ils ont été occupés par Israel pendant la guerre de 1967. Il y a depuis longtemps une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui invite Israel à rendre ces territoires aux Palestiniens.

La politique des Etats-Uunis envers le facteur le plus déstabilisant au Moyen-Orient - le conflit Israélo-Palestinien - est de soutenir Israël et de ne jamais offenser le lobby israélien.

Les politiciens américains utilisent un certain nombre d’artifices rhétoriques pour déguiser cette politique, puisqu'elle garantit non seulement une suite au conflit, mais un approvisionnement continu en terroristes et une hostilité croissante envers la politique étrangère américaine dans la région. Ils emploient la rhétorique de feindre d’être intéressés par une solution.

Par exemple, ils n'appellent pas les choses par leurs noms exacts. Jérusalem-Est, la Cisjordanie et Gaza ne sont pas "les territoires contestés", ils ne sont pas non plus la Judée et la Samarie. Ce sont les Territoires Occupés. Ils ont été occupés par Israël pendant la guerre de 1967. Il y a depuis longtemps une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui invite Israël à rendre ces territoires aux Palestiniens.

Le nom correct des colonies Juives dans le territoire occupé est des colonies "illégales". Les Accords de Genève, dont Israël est signataire, interdisent la colonisation d’un territoire occupé, tout comme l'expulsion de la population autochtone.

Le nom correct des stratégies israéliennes, telles que la démolition des maisons, la destruction de la propriété agricole, la confiscation de la propriété, l'imposition des couvre-feux, l'assassinat des adversaires politiques et le blocage des routes, est "punition collective," qui, dans la plupart des régions du monde, est considérée comme un crime de guerre.
Aucun pays civilisé ne punit les personnes innocentes pour les méfaits d'un individu.
Aucun pays civilisé ne pardonne le meurtre.

Un autre artifice rhétorique des politiciens américains, sans aucun doute le plus lâche au monde, est la proposition que les "parties concernées doivent atteindre un accord." C'est l'équivalent d'un flic qui arrive à la porte d'une famille dont la fille de 6 ans a été violée et dit : "votre fille et son violeur devront s’arranger entre eux."

Il y a une telle disparité énorme dans la puissance - Israël possède tout, et les Palestiniens n'en ont aucune – que mettre la pression sur les Palestiniens pour négocier avec leurs oppresseurs est de manière obscène peu réaliste. C'est exactement la même chose que si le Président Franklin Roosevelt et le Premier Ministre Winston Churchill avait dit à la Pologne, après qu'elle ait été envahie et conquise par les Nazis : "Vous devez négocier une accord avec le Troisième Reich."

C’est encore plus obscène et peu réaliste que de dire aux Palestiniens qu'ils sont responsables de la sécurité d'Israël. Les Palestiniens, naturellement, n'ont pas d’Etat, pas d’armée, pas d’Armée de l'Air, rien, alors qu'Israël est classé par beaucoup comme étant parmi les 10 principales puissances militaires au monde.

C'est Israël, en vertu du droit international, en tant qu’occupant qui a la responsabilité de fournir la sécurité aux Palestiniens. Cela, naturellement, est drôle. Pendant 37 ans, Israël a administré les Palestiniens dans les territoires occupés comme un peuple conquis avec essentiellement aucun droit.

En conclusion, une des choses qui exaspère le plus la population dans le monde Arabe est l'habitude des politiciens américains de noter chaque mort israélienne tout en ignorant les décès bien plus nombreux des Palestiniens.

La mort d’un être humain est une cause de chagrin, mais l'habitude américaine d'ignorer la douleur palestinienne laisse l'impression que les Américains considèrent la vie des Juifs plus précieuse que la vie des Palestiniens. Et la vérité est que beaucoup d'Américains le pensent .

Vous noterez que tous les candidats Démocrates évitent de parler du conflit Israélo-Palestinien, ou s'ils ne peuvent pas l'éviter, ils font l'engagement rituel d’un soutien éternel à Israël.

Ce n'est pas la bonne manière d’agir pour une grande puissance. L'effet de cet énorme acte de poltronnerie politique sur les Américains est que nous devrons vivre avec le terrorisme qu'il a déjà engendré et continuera d’engendrer pour des générations et des générations à venir.

Le prix de la poltronnerie politique américaine est le sang des personnes innocentes.

Source : http://antiwar.com/

Traduction : MG