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Negev - 17 juin 2007
Par ISM
Depuis près de deux ans maintenant, le gouvernement israélien a mis en œuvre une politique non écrite pour faire disparaître de la surface de la terre des villages entiers de Bédouins du Néguev.
Cette politique est bien illustrée par la démolition répétée du village Tawil Abu Jarwal au cours de la période de 8 mois comprise entre septembre 2006 et mai 2007. En février 2007, les membres du clan Al-Nasasra ont été avertis que toutes les maisons du village allaient être détruites. Les villages bédouins non reconnus tels Al-Sadir, Atir Um al-Hiran ou Tel-Arad ont reçu des avertissements similaires, et tous les ménages du village Amara-Tarabin ont reçu des ordres de démolition.
Nous demandons votre participation à la campagne de courrier que nous lançons pour lutter contre cette politique de la force, de la coercition et de la démolition par le gouvernement israélien.
Contexte
En 1948, à la veille de l'établissement de l'Etat d'Israël, il y avait environ 110.000 Bédouins dans le Néguev. Après la guerre, les Bédouins ont été évacués (ndt. chassés) du sud d'Israël. Un recensement fait en 1960 a révélé que 11.000 Bédouins étaient restés.
Pendant les années 1950, l'Etat d'Israël a concentré (ndt. parqué) les Bédouins dans le secteur de Sayag (voir la carte). Des tribus entières ont été déplacés de leurs terres du Néguev ouest et sud et transférés dans le secteur de Sayag. L'Etat a déclaré qu'une grande partie du secteur de Sayag, où les Bédouins avaient été envoyés, était une zone sans gouvernement municipal. La loi de planification et de construction a décrété en 1965 que toutes ces terres étaient agricoles, et donc, implicitement, que toute construction y était interdite. Toute maison déjà construite est donc considérée comme "illégale". Ainsi, avec une seule décision politique radicale, l'Etat d'Israël a transformé la population de Bédouins toute entière en hors-la-loi, alors que le seul crime des Bédouins est d'exercer leur droit fondamental à un logement.
A la fin des années 1960, une nouvelle étape a débuté, celle de la politique de concentration des Bédouins dans des secteurs plus réduits. Le gouvernement a commencé à établir un petit nombre de bourgs, dans lesquels il avait l'intention de concentrer tous les Bédouins. Pour les encourager à déménager dans ces bourgs, il a démarré une politique de démolition de maisons, de destruction des récoltes, de confiscation de troupeaux de moutons et de chèvres, et de déni des services de base comme l'eau, l'électricité, les routes d'accès, les écoles, les cliniques, les réseaux d'égout, etc.
C'est seulement après des luttes publiques et juridiques que le gouvernement a été obligé de construire vingt écoles régionales et huit cliniques pour ces villages non reconnus, et de relier certains de ces villages au système d'eau. Les terres des Bédouins n'ont pas seulement été nationalisées et expropriées de telle façon qu'il ne leur en reste que peu de disponibles pour eux, mais cette politique rapace d'expulsion a été accompagnée d'énormes campagnes de publicité et de diabolisation des Bédouins.
Les bourgs ont été un échec à tous les points de vue – il ne reste qu'une poignée d'aide aux chômeurs et d'assistance sociale - et souffrent d'une pénurie d'endroits où travailler, transports publics, banques, entreprises, zones industrielles, infrastructures de base, etc.
Les tribus bédouines, qui étaient dispersées partout dans le Néguev (voir la carte) et qui utilisaient intensivement environ 2 millions de dunams (200.000 hectares) de terre, vivent maintenant sur environ 240.000 dunams (24.000 hectares) et luttent pour préserver leur propriété sur 450.000 autres dunams (45.000 hectares).
Aujourd'hui, les Bédouins du Néguev sont environ 160.000, dont environ 80.000 vivent dans des douzaines de villages non reconnus, et le reste dans les 8 nouveaux bourgs. Si l'Etat réussit à concentrer (ndt. parquer) les Bédouins dans les bourgs (9 autres sont en projet), le secteur qui restera disponible pour leurs activités de subsistance (pacage des troupeaux, culture, etc.) sera dramatiquement réduit.
On peut donc voir que l'Etat d'Israël est lancé dans une entreprise de persécution (ndt. de nettoyage ethnique) de ses citoyens bédouins, parce qu'il convoite ses terres. La terrible situation dans les bourgs prouve que ces derniers n'ont pas été installés dans l'intérêt des Bédouins, mais pour les évincer de leurs terres.
Modèle de lettre en anglais: (faire un copié-collé)
Mr. Prime Minister,
Re: Opposition to the deliberate policy of your government to eradicate villages in the Negev
How can it be that Israël has villages inhabited by hundreds and sometimes thousands of Israëli citizens but which remain unrecognized by your Government? How can it be that tens of thousands of Israëli citizens are denied the simple right to a roof over their heads, to running water for their houses, to electricity, health services, roads or sewage systems, simply because your Government wishes to force them into townships? How can it be that there are Israëli citizens who are denied the opportunity to choose the way in which they wish to live?
Having already transferred entire tribes of Bedouins from their lands to elsewhere in the Negev, how can the Government then fail to recognize the new villages thus created? Why does the Government refuse to return these inhabitants to their original dwelling places despite promises to do so? Why is the State of Israël unwilling to recognize villages that were already there, on their lands, even before the State’s establishment?
Is it permissible for the State of Israël to persecute these citizens because they were born as Bedouins and not as Jews?
Did this policy come about in order to snatch from the Arab Bedouins their remaining lands in the Negev, just as the majority of their lands were expropriated long ago?
Being a nation that (justifiably) struggles against anti-semitism around the world, it is difficult to understand how you can harm Israëli citizens in this way, simply because they are Bedouins rather than Jews.
I respectfully appeal to you to desist from this racist policy against the Bedouins and permit them to live in their dwelling places according to their needs, their traditions and desires, as is permitted to every Jewish citizen of Israël.
Respectfully,
S'il vous plaît, envoyez des lettres de protestation à :
- Mr. Ehud Olmert
Prime Minister of Israël,
Fax: 972-2-6513955,
Email: eulmert@knesset.gov.il
- Office of the Prime Minister,
Government Offices, Jerusalem, Israël.
- Ms. Tsipi Livni
Minister of Foreign Affairs
Fax: 972-2-5303704
Email: sar@mofa.gov.il
- Ministry of Foreign Affairs,
Government Offices, Jerusalem, Israël
- Mr. Shimon Peres
Deputy Prime Minister,
Fax: 972-3-6954156,
Email: info@sp.pmo.gov.il
- Ministry of Development of the Negev and the Galilee and Regional Economic Development.
Prof. Daniel Friedman
- Minister of Justice
Fax: 972-2-6287757
Email: sar@justice.gov.il
- Ministry of Justice
Government Offices, Jerusalem, Israël
- Mr. Roni Bar-On
Minister of the Interior
Fax: 972-2-6701585
Email: sar@moin.gov.il
- Ministry of the Interior
Government Offices, Jerusalem, Israël.
- Mr. Meir Shitrit,
Housing and Construction Minister
Fax: 972-2-5847688
Email: sar@moch.gov.il
- Ministry of Housing and Construction
Government Offices, Jerusalem, Israël
Nous vous demandons également d'envoyer copies de vos courriers aux ambassadeurs israéliens et aux députés du parlement de vos pays respectifs.
Nous vous en remercions par avance.
Recognition Forum.
Recognition Forum : Association Forty, Association for Support and Defense of Bedouin in Israël, Coalition of Women for Peace, Negev Coexistence Forum for Civil Equality, New Profile, Rabbis for Human Rights, Ta’ayush, The Committee Against House Demolition.
Contact et informations : +972(0)50-7701118
Source : The Recognition Forum
Traduction : MR pour ISM
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