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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Abdul Sattar Qassem : « Ils m’ont mis en garde à vue avec des criminels et des assassins »

Par

> amayreh@p-ol.com

A peine libéré d’une mise sous les verrous ostensiblement liée à ses critiques ouvertes de l’Autorité Palestinienne, Abdul Sattar Qassem a accusé ses geôliers de mauvais traitements et d’humiliation.

Abdul Sattar Qassem : « Ils m’ont mis en garde à vue avec des criminels et des assassins »

Ils m’ont mis en garde à vue avec des criminels et des assassins.”

Qassem a été arrêté par les Forces Préventives de Sécurité la semaine dernière, sur ce qui semble être des accusations diffamatoires fabriquées par deux membres des agences de sécurité de l’Autorité Palestinienne.

Qassem, ancien candidat aux présidentielles et professeur en Science politique à l’Université An-Najah de Naplouse, au nord de la Cisjordanie , a dit qu’il pensait que sa détention était un avertissement contre ses critiques du gouvernement et de l’appareil sécuritaire de l’AP.

Il décrit son épreuve comme un « acte d’auto-défaite » de l’AP, disant qu’il continuerait à appeler un chat un chat, sans tenir compte de l’intimidation des agences de sécurité.

« La liberté d’expression est une question primordiale sur laquelle il ne peut y avoir aucun compromis. La protéger des forces de la répression et du despotisme est une responsabilité collective. Si nous tolérons des violations de nos droits humains et de nos libertés civiles, alors nous mettons en péril notre avenir en tant que peuple. »

Qassem a nié avec force les allégations de l’AP selon lesquelles il aurait « souillé l’image » de certains membres de forces palestiniennes de sécurité lors d’un entretien télévisé.

« J’ai été victime d’intimidation, de voie de faits et de vandalisme (1). J’ai porté plainte contre mes agresseurs. Cependant, au lieu de les arrêter et de les poursuivre, l’Autorité Palestinienne a décidé de m’arrêter, moi. N’est-ce pas étrange ? »

Qassem s’exprime avec défi, et il dit qu’on ne le réduira pas au silence.

« Ce pays est notre pays, cette terre est notre terre, Falastin est notre patrie, nous n’en avons pas d’autre, et nous resterons fidèle à notre foi, à nos valeurs, à notre histoire et à l’héritage de nos ancêtres. »

Les responsables politiques de l’AP et les officiels de la sécurité ont qualifié l’arrestation de Qassem de “criminelle plutôt que politique. » Cependant, nombre d’observateurs en Palestine occupée sont convaincus que l’arrestation d’un intellectuel politique bien connu comme Qassem est motivée par le désir, de la part de l’AP, de punir et d’intimider les opposants politiques.

L’AP détient toujours des dizaines de militants politiques et de journaliste, soupçonnés d’être associés ou affiliés au mouvement Hamas.

La semaine dernière, l’AP a arrêté Mustafa Sabri chez lui, à Qalqilia.

Les arrestations coïncident avec la reprise du dialogue Hamas-Fatah au Caire.

Des sources au Caire ont rapporté que le principal obstacle à un accord de réconciliation nationale était la demande de l’AP que le Hamas reconnaisse Israël et abandonne la résistance à l’occupation israélienne.

Le Hamas a refusé de reconnaître Israël, pour des raisons d’idéologie religieuse.

(1) il y a quelques mois, le professeur Qassem a été victime d’un attentat qui a détruit sa voiture. Le même "incident" s'était produit à l'hiver 2007. (note ISM)


Abdus-Sattar Qasim, professeur palestinien en science politique à l’Université An-Najah de Naplouse, a été classé parmi les cent premiers auteurs au monde.
Ma’an News, 13 mars 2007

Le classement a été réalisé par une maison d’édition internationale coréenne, qui s’occupe d’ouvrages au niveau international.

Le professeur Qasim enseigne les sciences politiques à An-Najah ainsi qu’à l’Université Bir-Zeit, en Palestine Occupée. Il a échappé à une tentative d’assassinat, sa voiture a été incendiée et il a reçu plusieurs menaces à cause de ses écrits, considérés comme une peinture exacte de la situation politique actuelle.

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