Hébron - 28 novembre 2007

Les anti-Annapolis donnent de la voix au Proche-Orient : Un mort à Hébron

Par AFP

Hisham Baradi, âgé de 36 ans, a succombé à l'hôpital de Hébron après avoir manifesté avec des centaines d'autres Palestiniens en scandant des slogans hostiles à la conférence parrainée par les Etats-Unis.
Plusieurs Palestiniens ont été blessés ce matin à Hébron lors des funérailles d'Hisham Baradi tué hier lors de la manifestation anti-Annapolis.

Des territoires palestiniens en passant par le Liban et l'Iran, sans oublier les colons, les opposants à la conférence de paix d'Annapolis se sont fait entendre mardi au Proche-Orient.

Alors qu'à une quarantaine de km de Washington (côte est des Etats-Unis) s'ouvrait la réunion censée relancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, de violentes manifestations ont éclaté, la plus meurtrière faisant un mort et 35 blessés à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie .

Hisham Baradi, âgé de 36 ans, a succombé à l'hôpital de Hébron après avoir manifesté avec des centaines d'autres Palestiniens en scandant des slogans hostiles à la conférence parrainée par les Etats-Unis.

A Ramallah, les policiers ont tiré des coups de feu en l'air, faisant voler en éclats les vitres de la mosquée Abdel Nasser pour contenir quelque 400 manifestants du Hizb al-Tahrir, un groupuscule islamiste, qu'ils ont chargés à la matraque. Des dizaines de militants ont été arrêtés.

Les journalistes présents ont reçu ordre de quitter les lieux. Le correspondant de la chaîne de télévision satellitaire du Qatar, Al-Jazira, a été battu par les policiers, selon des témoins.

Les manifestants, rassemblés sur la place al-Manara, au centre-ville de Ramallah, ont exigé l'arrêt de la colonisation israélienne en Cisjordanie et ont marqué leur solidarité avec les prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Des heurts similaires entre des membres de ce groupuscule et la police se sont produits à Naplouse et Hébron, au nord et au sud de la Cisjordanie .

A Naplouse, les policiers ont dispersé à la matraque un millier de manifestants.

Toutes ces manifestations avaient été interdites lundi soir par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

A Gaza, ce sont des dizaines de milliers de manifestants qui ont répondu à l'appel du mouvement islamiste Hamas qui règne en maître sur ce territoire depuis la mi-juin.

Brandissant les étendards verts du Hamas et des drapeaux palestiniens, les manifestants s'étaient rassemblés au centre-ville peu avant l'ouverture de la conférence.

"Pas de reconnaissance d'Israël!", a scandé du haut de l'esplanade du Parlement, à Gaza, Mahmoud Zahar, un dur du Hamas, promettant de ne céder "aucun pouce de la Palestine, des frontières libanaises et syriennes au nord jusqu'à la frontière égyptienne au sud, du fleuve Jourdain, jusqu'à la mer" méditerranée.

Plus policé, le Premier ministre limogé du Hamas, Ismaïl Haniyeh, s'est dit "contre toutes les tentatives de normalisation directe ou indirecte et entre autre la présence, pour la première fois, d'une délégation arabe au côté d'une délégation sioniste à la conférence d'Annapolis".

Quelques milliers de colons israéliens, eux aussi opposés au processus qui pourrait débuter à Annapolis, avaient manifesté lundi soir à Jérusalem, sans toutefois réussir à mobiliser l'opinion contre un éventuel démantèlement des colonies de peuplement.

Au Liban, les manifestations ont réuni mardi plusieurs dizaines de Palestiniens vivant dans des camps de réfugiés, notamment à Aïn Héloué, dans le sud du Liban, à l'appel du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), selon un correspondant de l'AFP.

A Baddaoui, dans le nord du Liban, des dizaines de réfugiés se sont eux aussi rassemblés en brandissant des pancartes proclamant: "La Palestine n'est la propriété de personne".

A Téhéran, les dirigeants, par la voix du porte-parole du gouvernement Gholamhossein Elham, se sont contentés mardi d'inviter les chefs des groupes palestiniens radicaux hostiles à la conférence.

Il a précisé que "tous les partis palestiniens qui luttent pour la libération de leur pays", notamment le Hamas, seront représentés à cette occasion.

bur-pa/hj

AFP 271718 NOV 07