France - 18 octobre 2007

Olmert se rend chez son allié français dans les efforts contre l'Iran

Par AFP

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert entame dimanche une visite en France qui devrait conforter le réchauffement des relations entre les deux pays, alliés dans les efforts internationaux contre le programme nucléaire iranien.

M. Olmert s'entretiendra lundi avec le président français Nicolas Sarkozy avant de se rendre le lendemain, à Londres où il doit rencontrer son homologue britannique, Gordon Browns.

La visite de M. Olmert s'annonce sous de bons augures. Son gouvernement s'est ainsi réjoui du durcissement de ton de Paris face à Téhéran mais aussi face au mouvement chiite libanais du Hezbollah, qui a enlevé deux soldats israéliens, déclenchant une guerre meurtrière en juillet 2006.

"Israël voit de manière très positive les déclarations du président français sur la question iranienne et considère qu'il est d'une importance majeure que des membres clés de l'Union européenne soient engagés dans le combat international contre le programme nucléaire de l'Iran", a affirmé à l'AFP la porte-parole de M. Olmert, Miri Eisin.

La France pousse l'UE à durcir les sanctions contre l'Iran pour le contraindre à renoncer à son programme d'enrichissement d'uranium, soupçonné par les pays occidentaux d'avoir des fins militaires, ce que les Iraniens démentent.

M. Sarkozy a appelé, avant sa récente visite à Moscou, à "des sanctions croissantes pour ramener l'Iran à la raison". Il avait aussi prôné "une ouverture au dialogue si l'Iran fait le choix de respecter ses obligations".

L'éventualité de nouvelles sanctions fait grincer des dents à certains des partenaires européens de la France comme l'Italie ou l'Allemagne, qui possèdent tous deux d'importants intérêts commerciaux en Iran.

L'Etat hébreu, considéré comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, voit dans l'Iran son principal ennemi après les nombreuses déclarations de son président Mahmoud Ahmadinejad appelant à "rayer (Israël) de la carte".

Les relations entre la France et Israël se sont nettement réchauffées depuis l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence française, qui s'est ouvertement posé en "ami" d'Israël.

L'Etat hébreu avait estimé que son élection représentait un tournant dans les relations tumultueuses avec Paris, longtemps accusé sous l'ancien président Jacques Chirac de mener une politique pro-arabe au Moyen-Orient.

La visite à Paris du prédécesseur de M. Olmert, Ariel Sharon, en juin 2005, avait contribué à rapprocher les deux pays au point d'évoquer un retour à la "lune de miel" franco-israélienne qui caractérisait leurs relations avant la guerre des Six jours de juin 1967.

"Nous sommes très prudents dans la lecture des positions de la France mais nous voyons un changement positif. Il s'agit, il est certain, d'une nouvelle situation", a confié un haut responsable gouvernemental israélien sous le couvert de l'anonymat.

Lors de sa tournée européenne, M. Olmert s'entretiendra également avec les dirigeants français et britannique de la prochaine réunion internationale sur le Proche-Orient prévue avant la fin de l'année aux Etats-Unis.

Le Premier ministre israélien "souhaite le soutien de la France et de la Grande-Bretagne dans le processus de paix afin de montrer que la communauté internationale soutient les forces modérées", a souligné Mme Eisin, en référence au président palestinien Mahmoud Abbas.

Dans cette perspective, les Etats-Unis ont prévu d'accueillir avant la fin de l'année à Annapolis, près de Washington, une réunion internationale pour ouvrir la voie à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien.

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AFP 180942 OCT 07