Paris - 3 février 2011

Salam Fayyad à Paris vendredi 4 février

Par Académie Diplomatique Internationale

Invité par l'Académie Diplomatique Internationale, dans le cadre du Forum for New Diplomacy, Salam Fayyad, le premier ministre palestinien non élu, champion du néolibéralisme et ancien cadre au FMI, sera demain à Paris.

Il donnera une conférence sur : "Building the State of Palestine : Prospects and Perils" (Construire l'Etat de Palestine : perspectives et dangers).

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Paris accueille Salam Fayyad avec la volonté de peser en faveur de la paix
Dépêche AFP
03-02-2011 09:50:05
Pays : FRA
FRFR
FRS0975 0651 /AFP-WF55

PARIS, 3 fév 2011 (AFP) - La France déroule jeudi le tapis rouge au Premier ministre palestinien Salam Fayyad, dont elle soutient les efforts pour la création d'un Etat d'ici fin 2011, à un moment où Paris voudrait peser pour aider à sortir les pourparlers de paix de l'impasse.

Salam Fayyad devait être reçu en milieu de journée par le Premier ministre François Fillon puis par le président Nicolas Sarkozy, avec lesquels il devait aussi évoquer la situation en Egypte, dont le gouvernement est un soutien de l'Autorité palestinienne.

Cette visite officielle sera suivie d'un dîner sur l'aide aux Palestiniens organisé par la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie en présence du chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, du ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Stoere, et de Gary Grappo, adjoint du représentant spécial du Quartette, Tony Blair.

Ce dîner vise à faire un point sur les engagements pris en décembre 2007 à Paris lors d'une conférence des donateurs pour l'Etat palestinien, qui s'est concrétisée par le versement sur 3 ans de l'intégralité des 7,7 milliards de dollars promis alors, dont 4,3 milliards d'aide budgétaire.

"Cela a permis à Salam Fayyad de poursuivre les réformes qu'il s'était engagé à mettre en oeuvre, notamment dans les domaines de la gouvernance, de la sécurité et de la transparence financière", a souligné Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Selon un diplomate français, "la réussite de la première conférence des donateurs a permis de démontrer que les Palestiniens n'étaient pas corrompus, laxistes et incompétents. Ce qui nous permet de dire aujourd'hui sans être ridicules que l'Etat palestinien peut être proclamé à tout moment".

"Ce qui a été promis a été fait. La question est: qu'est-ce qu'on en tire comme conclusions politiques ?", souligne-t-il.

Pour Paris, il faut encore conforter les avancées économiques réalisées par Salam Fayyad en obtenant des gestes israéliens et une relance des négociations de paix où les Européens joueraient un rôle accru.

Alors que les Palestiniens visent une reconnaissance de leur Etat en septembre, les négociations de paix sont dans l'impasse depuis l'automne en raison de la poursuite de la colonisation israélienne et du rejet de celle-ci par l'Autorité palestinienne.

"L'Europe ne peut plus continuer à payer et être tenue à l'écart des discussions politiques. Si encore les discussions avançaient sans l'Europe, on pourrait dire +c'est comme ça+. Mais en plus ça n'avance pas", avait fait valoir le 24 janvier Nicolas Sarkozy.

La France, avait-il dit, est prête à organiser une nouvelle conférence de donateurs à condition qu'elle ait une dimension politique".

Aucune date n'a été encore fixée, mais cette conférence pourrait se tenir en juin à Paris et traiter de questions comme la politique de l'eau ou l'intégration monétaire et commerciale.

Selon un diplomate français, "les Américains et les Israéliens sont favorables à une nouvelle conférence, mais la question sur la table est le degré d'implication politique" de cette conférence.

"Cette conférence à dominante économique ne sera pas un substitut au processus politique: elle s'inscrit dans la perspective de la création, d'ici la fin 2011, conformément aux déclarations du Quartette, d'un État de Palestine souverain et indépendant", a insisté Bernard Valero.

Une réunion ministérielle du Quartette (USA, ONU, Russie, UE) est prévue samedi à Munich pour étudier les moyens de relancer le processus de paix.