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ISM France - Archives 2001-2021

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Liban -

Au Liban, les réfugiés palestiniens commémorent la Journée de la Terre, loins de leur patrie.

Par

Umm Aziz était une jeune mariée palestinienne de 18 ans quand elle s'est enfuie de son village de cheik Daoud situé dans ce qui est maintenant Israel vers Liban, quand l'Etat juif a été créé en 1948.
Vendredi, Umm Aziz a commémoré ce qui est connu comme la Journée de la Terre, observée tous les ans depuis que six Palestiniens ont été tués dans des heurts avec les forces israéliennes, suite à une décision de gouvernement en 1976 d'exproprier la terre en Galilée.

Au Liban, les réfugiés palestiniens commémorent la Journée de la Terre, loins de leur patrie.


Photo Reuters : Des Palestiniennes prennent part à une manifestation contre la "barrière" de separation controversée d'Israël lors de la Journée de la Terre" en Cisjordanie

Umm Aziz rêve toujours qu'un jour, elle rentrera chez elle.

"En 1948, je me suis enfuie à pied de mon village, et je sais que j'irais à pied si j'avais la chance de rentrer." dit la femme de 76 ans, qui vit dans une maison modeste dans le camp de réfugiés de Burj Al Barajneh, au sud de Beyrouth.

Aidée d'une canne, la femme voilée a insisté pour marcher dans la petite cérémonie de commémoration de la Journée de la Terre dans le camp.

Umm Aziz fait partie des 400.000 réfugiés qui sont enregistrés au Liban depuis que les Palestiniens se sont enfuis ou ont été expulsés de leurs villages dans un exode massif en 1948.

Beaucoup de réfugiés palestiniens ont participé à la cérémonie de la Journée de la Terre, en montrant les clefs de leurs maisons et leurs titres de propriété.

Les réfugiés palestiniens s'accrochent à l'espoir de la proposition de paix que les responsables Arabes ont relancé au sommet de Riyadh cette semaine, qui a offert à Israël une normalisation des relations s'il se retire de l'ensemble des terres occupées lors de la guerre de 1967, s'il autorise la création d'un état palestinien et le retour des réfugiés palestiniens.

Mais Umm Aziz, qui a quitté cheik Daoud avec seulement les vêtements qu'elle portait, regrette maintenant de s'être enfuie.

Sa vie a été une série de tragedies.

Les quatre fils d'Umm Aziz ont été portés disparus le 17 septembre 1982, quelques jours après le massacre des camps de réfugiés de Sabra et de Shatila pendant l'invasion israélienne du Liban. Et son mari a été tué dans un bombardement en 1986, au plus fort de la guerre civile libanaise


Mais son calvaire avait commencée bien avant. Elle a dit que sa mère et son père ont été tués dans un bombardement israélien sur leur village.

"Si j'avais eu le pouvoir de voir le futur et de savoir que quatre de mes fils me seraient enlevés et que mon mari serait tué dans une attaque au mortier, j'aurais préféré rester et être tué avec mes parents," déclare la femme en larmes.

"Là-bas, (en Israël) quand quelqu'un est arrêté ou mis en prison, au moins nous pouvons savoir où ils se trouvent, mais ici (au Liban), j'ai cherché mes fils pendant 24 ans sans que qui que ce soit puisse confirmer s'ils sont morts ou vivants", ajoute-t'elle amèrement.

La femme se rappelle du jour douloureux où ses quatre fils ont disparu.

"Nous déjeunions à la maison ce jour-là, quand des hommes armés sont arrivés et ont emmené mes quatre fils. Ils les ont mis dans un camion qui a portait le symbole de l'armée libanaise, avec de nombreux autres jeunes Palestiniens et hommes Libanais," dit-elle.

"Le camion est parti, et depuis je n'ai plus eu de nouvelles à leur sujet. Le plus vieux avait alors 30 ans et le plus jeune avait 13 ans", a-t'elle ajouté.

Des photos en noir et blanc des quatre fils d'Umm Aziz ornent les murs de son deux-pièces dans le camp, qui a été témoin des plus féroces batailles dans la soi-disant "guerre des camps" entre les combattants et les militants palestiniens de la milice shiite libanaise pro-Syrienne d'Amal en 1986.

Umm Aziz décrit sa dure vie quotidienne comme étant "des plantes sauvages qui vivent sans eau."

"Nous survivons comme des plantes qui poussent dans le désert, sans arrosage. Mais ces plantes meurent lentement, sans espoir d'un meilleur futur," dit-elle, assise au milieu de ses petits-enfants, dont certains fument une pipe à eau dans une petite cour à l'extérieur de son appartement.

"Plusieurs de ces enfants ont grandi sans connaître leurs pères, et ils mourront sans connaître la Palestine," ajoute-t'elle.


Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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