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Beit Ommar - 22 mai 2006
Par ISM
Aujourd'hui, 20 mai, deux internationaux et des activistes israéliens des droits de l'homme un ont rejoint un petit groupe de fermiers palestiniens dans leur action non-violente dont l'objectif était de couper 50 mètres de fil barbelé sur une barrière de 500 mètres de long.
Une barrière que l'armée israélienne avait illégalement installée la veille sur une terre appartenant à un Palestinien.
Je suis arrivé têt ce matin à Beit Omar avec deux autres activistes internationaux.
Nous avons rencontré Ahmed, l'un des propriétaires de la terre qui est maintenant défigurée par le fil barbelé posé par l'armée. Nous avons acheté de la nourriture et de l'eau, puis, nous sommes partis en voiture vers les champs d'Ahmed situés à l'extérieur du village de Beit Omar, face à l'école des fermiers du village d'Arob.
C'était une matinée très chaude et nous nous sommes assis pour manger à l'ombre de la vigne et des arbres fruitiers d'Ahmed et il a commencé à nous raconter l'histoire de sa terre et de la nouvelle installation des fils barbelés.
Il nous a dit que la terre sur laquelle nous nous tenions appartenait à sa famille et que les champs environnants appartenaient à deux autres familles. Au total, la surface des terres appartenant aux trois familles représente 6000 mètres carrés et 40 personnes en vivent.
La veille, l'armée était venue poser une barrière de fils barbelés sur une longueur de 500 mètres, coupant la partie basse des terres des trois familles.
Cette barrière empêche toute entrée sur les terrains avec un tracteur ou avec le matériel agricole nécessaire au travail.
Et bien qu'il soit possible de contourner la barrière à pied, c'est quand même une gêne et une marche à pied désagréablede 500 mètres sur un terrain difficile.
Ahmed continue : "C'est le printemps ! Ce sera bientêt la période des moissons. Si nous ne pouvons pas travailler dans les champs maintenant et préparer la moisson et alors, je ne pourrai pas avoir la même récolte, 40 personnes mourront de faim cette année !"
Quand Ahmed a demandé au commandant de l'armée responsable de l'opération, Izik Affasi, la raison pour laquelle le barbelé a été placé, il lui a répondu que c'était pour empêcher les enfants palestiniens de jeter des pierres sur les voitures des colons qui circulent sur la route de colons voisine.
Quand Ahmed lui a ensuite demandé de montrer des documents de décision de tribunal, le commandant lui a dit qu'il n'avait pas les documents sur lui mais qu'il lui apporterait le lendemain.
Quand nous, les internationaux, avons eu plus tard la possibilité de parler au commandant en question, il a indiqué clairement qu'il n'y avait pas d'accusation de jet de pierres à l'encontre des propriétaires ou de leurs familles.
Le commandant a même dit qu'il savait que les enfants venaient d'une autre village tout proche, mais il a ajouté que l'armée tenait toujours les propriétaires pour responsables de ce que se passe sur leurs terres.
Qu'il y ait eu ou non des gosses à jeter des pierres depuis les terres d'Ahmed et de celles des autres familles, nous pouvons dire trois choses.
D'abord, aucun document juridique n'a été montré aux ropriétaires quand le barbelé a été installé, donc, il n'y avait aucune raison de le laisser là .
Deuxièmement, les accusations de jets de pierres ne sont pas dirigées vers les fermiers ou leurs familles et ils ne devraient pas être ceux qui en souffrent. Cela s'appelle de la punition collective et c'est illégal selon le droit international.
Troisièmement, le fil barbelé ne résout pas le problème des enfants qui jètent des pierres. Il est parfaitement possible de se tenir à l'avant ou à l'arrière du barbelé pour jeter des pierres.
Quand tout ceci a été clair, les internationaux ont commencé Ã couper la barrière et ont enlevé tout le barbelé de la terre d'Ahmed.
A 11h, des soldats sont arrivés et bien qu'ils aient l'air très en colère, ils ont commencé, au bout d'un moment, à écouter vraiment ce que les fermiers avaient à dire.
Alors que Haj Mahmoud montrait aux soldats les dégâts que le barbelé causait à ses plantations, l'un des voisins a expliqué l'absurdité du barbelé posé au milieu de sa terre : "Pourquoi doit-il être ici, en plein milieu de nos champs ? Vous n'avez qu'à construire un haut mur sur le cêté de la route !"
Pour faire la démonstration, Haj Mahmoud a pris une pierre sur le sol et l'a jetée sur la route vide : "Même moi, un homme de 80 ans, peut atteindre la route avec une pierre de ce cêté du barbelé !"
Après plusieurs de discussion, ils ont accepté nos arguments et il a été décidé que le barbelé restant pouvait être enlevé et qu'un Mur serait construit sur le cêté de la route, ce qui permetta aux fermiers d'accéder sans problèmes à leurs terres. Personne n'a été arrêté.
Nous devons attendre si cet accord sera maintenu ou non.
Source : http://www.palsolidarity.org/
Traduction : MG pour ISM
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