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ISM France - Archives 2001-2021

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Hébron -

Comment un Palestinien peut-il arriver à obtenir un visa pour les Etats-Unis ?

Par

Pour faire connaître aux Américains la situation en Palestine, deux militants palestiniens vont partir aux Etats-Unis pour une tournée d’information. M., l’un des organisateurs d’une campagne réussie de résistance non violente en Cisjordanie sera l’un des orateurs. On a demandé à F., de Tel Rumeida, d’être l’autre.

Un Palestinien désirant aller aux Etats-Unis doit obtenir un visa, sur rendez-vous au Consulat des Etats-Unis à Jérusalem.

Le problème apparaît lorsque vous réalisez qu’un habitant de Cisjordanie n’est pas autorisé à aller à Jérusalem parce que Jérusalem a été annexée par Israël (et que depuis, ils ont décrété que la ville entière faisait partie d’Israël, même si les lois internationales considèrent Jérusalem Est comme un territoire occupé) et se trouve également de l’autre côté du mur d’apartheid construit pour en exclure tous les Palestiniens.

J’ai vu beaucoup de personnes refoulées alors qu’elles essayaient de passer les checkpoints pour essayer d’aller à Jérusalem pour être au rendez-vous fixé par le consulat des Etats-Unis. Le rendez-vous pour un visa n’est pas une raison suffisante pour qu’un Palestinien entre en Israël ou à Jérusalem. Il n’y a de consulat des Etats-Unis dans aucune ville de Palestine parce que les Palestiniens n’ont pas d’Etat nation. J’ai discuté avec une militante, « Lucretia », qui a aidé M. et F. à obtenir les rendez-vous au Consulat des Etats-Unis.

Elle m’a dit comment ils avaient ensuite eu à résoudre la question de l’entrée à Jérusalem. Elle et M. ont réussi à passer subrepticement par une sorte de mauvaise route entraînant quelques courses, sauts, passages en rampant pour éviter les soldats. Mais ils n’ont trouvé aucun moyen de faire passer F. par ce chemin parce qu’elle est âgée de 60 ans.

F. a essayé d’entrer trois fois.

La première fois, elle a sollicité une permission auprès du Bureau de Commandement du District (District Command Office – DCO), administration civile de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Ils ont refusé de la lui donner, mais elle a décidé d’essayer de passer un checkpoint avec la lettre indiquant le rendez-vous au Consulat. Elle a été refoulée.

La deuxième fois, F. et Lucretia reçurent des instructions très spécifiques pour entrer sans se faire remarquer et elles y allèrent ensemble. Une fois arrivées au croisement, un chauffeur de taxi leur a appris que les soldats avaient fermé la route. Elles ont dû repartir.

La troisième fois, elles ont dû s’assurer de l’appui de quelques personnes blanches. Deux amies très aimables ont proposé de les aider à résoudre le problème racial et leur ont fait passer le checkpoint dans une voiture munie de plaques minéralogiques israéliennes. C’est trop joli, ce petit accessoire à la mode que l’extrême droite israélienne utilise pour afficher sa couleur politique. Ils portent des rubans orange sur leurs vêtements ou l’attachent à l’antenne de leur voiture.

La couleur orange est le symbole des gens qui sont contre le « plan de désengagement » israélien de Cisjordanie et de Gaza. Lucretia s’est donc procurée un ruban et l’a fixé à l’antenne de sa voiture.

Avec trois personnes à la peau blanche dans la voiture, des plaques israéliennes et les rubans orange les identifiant comme cinglés d’extrême droite, elles sont passées en trombe au checkpoint d’Az Zayyem sans que les soldats ne leur jettent le moindre coup d’œil.

J’ai demandé à Lucretia ce qu’elle pensait de la publication de cette histoire sur internet, et elle m’a répondu : "Si Lee Kaplan ou d’autres de son espèce la lit et pense nécessaire de l’envoyer aux Services Secrets, alors n’hésite pas. Si le résultat est que toutes les voitures arborant des rubans orange sont soudain arrêtées et tous leurs passagers obligés de faire contrôler leurs papiers d’identité comme les Palestiniens, je mourrai heureuse, sachant que j’aurais contribué à faire que l’armée traite les colons et les Palestiniens de la même manière. "

J’ai appelé le Consulat des Etats-Unis et leur ai demandé quelle était leur position officielle sur ce sujet. Voici la conversation :

Moi : Si un Palestinien résidant en Cisjordanie veut obtenir un visa pour les US, comment doit-il faire ?

Consulat US : Il y a des tas de gens qui passent les checkpoints tous les jours.

Moi : Mais ils ne peuvent pas traverser les checkpoints sans papiers d’identité israéliens, une de mes amies a essayé et elle a été refoulée.

Consulat US : On ne peut rien y faire, ils doivent essayer d’obtenir un permis.

Moi : On dirait que la seule manière d’entrer pour les Palestiniens est de s’introduire de façon illégale.

Consulat US : Exactement.

Moi : Avez-vous des commentaires à faire sur le ridicule de cette situation ?

Consulat US : Je ne peux faire aucun commentaire.


Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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