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Israël - 10 septembre 2006
Par Dorothy
S'il vous plait, comparez la description de Gaza (l'article de Patrick Cockburn parue dans The Independent le 7 septembre dernier :
"Gaza est une prison. Nous ne pouvons pas partir. Nous sommes au bord de la famine") à la brève description du ghetto de Varsovie.
Les similitudes ne sont pas des coïncidences.
Gaza est une prison. Nous ne pouvons pas partir. Nous sommes au bord de la famine
Patrick Cockburn – The Independent – 7 septembre 2006
Traduction du Collectif de traduction : pueblo@sympatico.ca et diffusé sur le site de Michel Collon
À Gaza toute la société est en train d'être détruite. Un million et demi de Palestiniens sont emprisonnés dans une des régions les plus peuplées au monde. Israël a mis fin à tout commerce. Même les pêcheurs n'ont pas le droit de s'éloigner du rivage et doivent s'attaquer au ressac pour essayer en vain d'attraper des poissons avec des filets lancés à la main.
Les incursions israéliennes terrestres et aériennes, qui ont lieu tous les jours, ont tué un grand nombre de personnes.
Depuis le 25 juin, elles ont fait 262 morts et 1 200 blessés, dont 60 ont eu un ou plusieurs membres amputés déclare le Dr Juma al-Saqa, directeur de l'Hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza, qui n'aura bientôt plus de médicaments. Il y avait, parmi ces personnes, 64 enfants et 26 femmes. Jusqu'à présent, le conflit sanglant qui a lieu à Gaza n'a reçu que très peu d'attention consacrée par les médias internationaux à la guerre ayant lieu au Liban.
C'est le 25 juin que le soldat israélien Gilad Shalit a été capturé et que deux autres soldats ont été tués par des militants palestiniens, qui ont utilisé un tunel pour quitter la bande de Gaza.
Dans un article du quotidien Haaretz, Gideon Levy écrit qu'à la suite à ces événements l'armée israélienne «s'est livré a des saccages partout à travers Gaza (il n'y a pas d'autre mot pour décrire ces actes), tuant et démolissant, bombardant du sol et de l'air aveuglément».
Gaza est pratiquement réoccupée puisque les soldats et les tanks israéliens peuvent aller et venir à leur guise.
La semaine dernière, dans le district septentrional de Shajhayeh, ils ont envahi et occupé plusieurs maisons pendant cinq jours. Au cours de cette période, ils ont tué 22 Palestiniens, détruit trois maisons et détruit au bulldozer des bosquets d'oliviers, d'agrumes et d'amandiers.
Fuad al-Tuba, agriculteur âgé de 61 ans, qui possédait une ferme ici, a déclaré : «Ils ont même détruit 22 de mes ruches et tué quatre moutons».
Il a indiqué tristement du doigt un champ de sable brun, labouré par des marques de chenilles et dans lequel des troncs, des branches et des feuilles fanées formaient plusieurs tas. Tout près, une auto jaune se dressait, le nez enfoncé dans le sol, au milieu de blocs de béton qui avaient constitué autrefois une petite maison.
Son fils, Baher al-Tuba, a décrit comment les soldats israéliens l'ont enfermé avec des membres de sa famille pendant cinq jours dans une chambre de sa maison et comment ils ont survécu en buvant de l'eau d'un étang à poisson.
«Des tireurs d'élite se sont places à des fenêtres et ont tire sur toute personne qui s'approchait», a-t-il dit.
«Ils ont tué un de mes voisins, Fathi Abu Gumbuz, âgé de 56 ans, puis sont allés chercher de l'eau».
L'armée israélienne avertit parfois les personnes avant de détruire une maison. Ce qui cause le plus de frayeur aux Palestiniens c'est d'entendre dans leur cellulaire la voix d'un inconnu leur dire qu'ils ont une demi-heure pour quitter leur maison avant que celle-ci ne soit frappée par des bombes ou des missiles. C'est une sentence sans appel.
Mais les incursions israéliennes ne sont pas les seules à détruire Gaza et sa population.
Dans un rapport publié le mois dernier, qui minimise les faits, la Banque mondiale affirme que la Cisjordanie et la bande de Gaza seront confrontées à «une année de récession économique sans précédent.
En 2006, les revenus réels diminueront d'au moins un tiers, et la pauvreté affectera près de deux tiers de la population».
Dans le contexte local, le terme «pauvreté» signifie un revenu quotidien par personne inférieur à 2,00$ (£1.06).
Il y a des signes de désespoir partout. Le taux de criminalité augmente. Les personnes font tout ce qu'elles peuvent pour nourrir leur famille. Les soldats israéliens sont entrées dans la zone industrielle de Gaza à la recherche de tunnels et ont expulsé la police palestinienne.
Quand les soldats israéliens se sont retirés, ils n'ont pas été remplacés par la police mais par des pillards. Un jour au cours de cette semaine, des personnes ramassaient, dans trois charrettes tirées par des ânes, des morceaux de métal trouvés dans les décombres de fabriques qui employaient des milliers.
«C'est notre pire année depuis 1948 [année du début de l'exode massif de réfugiés palestiniens à Gaza]», affirme le Dr Maged Abu-Ramadan, ophtalmologiste devenu maire de la ville de Gaza. «Gaza est une prison. Ni les personne ni les marchandises n'ont le droit de quitter la région. Les gens connaissent déjà la famine. Ils essaient de survivre en mangeant du pain, des falafels (boulettes frites de fèves sèches et de pois chiches), et les quelques tomates et concombres qu'ils font pousser.»
Les rares moyens que les habitants/antes de Gaza avaient pour faire un peu d'argent ont disparu. Le Dr Abu-Ramadan dit que les Israéliens «ont detruit 70% des orangeraies pour créer des zones de sécurité».
Les oeillets et les fraises, deux principaux produits d'exportation de Gaza, ont été jetés ou abandonnés et pourrissent. Un bombardement aérien israélien a détruit la centrale électrique et 55% de l'énergie électrique est maintenant presque aussi intermittente qu'à Baghdad.
L'offensive israélienne au cours des deux derniers mois a frappé une société déjà durement affectée par le retrait des subventions de l'Union européenne après qu'en mars le Hamas a été élu en tant que gouvernement palestinien. Israël retient les taxes prélevées sur les marchandises qui entre à Gaza. Ployant sous les pressions des États-Unis, les banques arabes à l'étranger ne remettent pas les fonds au gouvernement.
La vie dans le Ghetto de Varsovie
Vie dans le Ghetto de Varsovie, Emanuel Ringelblum cité dans les documents de Yad Vashem sur l'Holocauste, pp 228-229:
La contrebande a commencé au moment même où le secteur juif de la résidence a été construit; ses habitants ont été forcés de vivre avec 180 grammes de pain par jour, 220 grammes de sucre par mois, 1 kilo de confiture et 1 kilo du miel, etc.
On a calculé que les rations fournies officiellement ne couvraient même 10% des conditions normales.
Si on avait voulu vraiment se limiter aux rations officielles alors la population entière du ghetto aurait dû mourir de faim en très peu de temps….
Les autorités allemandes ont tout fait tout pour isoler hermétiquement le ghetto et pour ne pas autoriser un seul gramme de nourriture. Un mur a été construit autour du ghetto de tous les côtés qui ne laissaient pas un seul millimètre d'espace libre….
Ils ont fixé du barbelé et du verre cassé sur le haut du mur. Quand cela n'a pas aidé, le Judenrat a reçu l'ordre de rendre le mur plus haut, aux dépens des Juifs, naturellement….
Plusieurs sortes de gardes ont été nommés pour les murs et les passages; les catégories de gardes étaient changées constamment et leurs nombres ont augmenté.
Les murs étaient gardés par la gendarmerie ainsi que par la police polonaise ;
Dans le mur de ghetto, il y avait poste de gendarmerie, la police polonaise et la police juive…
les victimes de la contrebande étaient principalement des juifs, mais il n'en manquait pas non plus parmi les Aryens (Polonais).
Auerswald, aussi, a utilisé brusquement des mesures répressives pour arrêter la contrebande. A plusieurs reprises, des contrebandiers se sont fait tirer dessus au blocus central de la rue Gesiowka.
Une fois, ce fut un véritable massacre (100 personnes ont été tuées près de Varsovie).
Parmi les victimes juives de la contrebande, il y avait des dizaines d'enfants juifs âgés entre 5 et 6 ans, que les assassins allemands ont abattu en grands nombres près des passages et des murs….
Et en dépit de cela, sans prêter attention aux victimes, la contrebande ne s'est jamais arrêtée un seul instant.
Quand la rue était encore glissante du sang qui avait été versé, d'autres contrebandiers repartaient déjà, dès que les "bougies" avaient signalé que la route était dégagée, pour continuer le travail….
Guide d'un professeur sur l'Holocauste
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